d'éducation, de formation et d'orientation professionnelles, d'emploi de garantie de ressources, ainsi que
d'intégration sociale et d'accès aux sports et aux loisirs. Une loi en remplace une autre pour essayer
d'anticiper, sous la poussée des groupes de pressions divers, les évolutions, transformations et demandes
sociales. Avait-t-elle pris en compte cette législation de 1975 les demandes urgentes du moment et surtout
avait-elle pris en compte, avec la force anticipatrice de la sociologie, les futures transformations sociales ?
C'est pour toutes ces raisons, qu'il conviendrait d'analyser, ce que soulevaient récemment des universitaires
tels Charles Gardou et Julia Kristeva (et quelques autres dans le domaine médical), depuis la promulgation
de la nouvelle loi, sur l'accompagnement de "tous les plus vulnérables
", dans des "fragments" éparts des
handicaps et de "vulnérabilités" des vies au quotidien
. Il convient de regrouper et de bien étudier ces
nouvelles donnes pour se projeter vers l'avenir au sens de faire des projets afin de ne plus se complaire
dans "un rôle de victime." Ces sociologues du quotidien soulignent fortement qu'il est possible "d'esquisser
pour eux d'autres horizons, de contrarier leur destin, d'aventurer leur vie. Utopie ? Nous ne le croyons pas !
Mais à trois conditions : conscientiser ce qu'ils vivent (...), apprendre à contester le pouvoir des normes et
déployer, hors du misérabilisme ou de l'héroïsme, une volonté profondément réformatrice." La thèse de
Georges Canguilhem, va dans ce sens quand il écrit que "la norme n'est jamais biologique, mais produite
par le rapport d'un vivant à son milieu, conduit à penser qu'une société se définit essentiellement par la
façon dont elle institue son idée de la normalité et, en conséquence, par la considération qu'elle porte aux
fragilités des affaires humaines."
C'est bien de toutes ces injonctions dont il fallait débattre puis faire perdurer dans le temps sous
formes d'entretien réitérés cette enquête sur le quotidien du handicap. Les citoyens qui étrangement sont
mal informés, pensent de façon idyllique que tout est réglé puisque la loi s'en occupe ...Puisqu'ils sont
indemnisés ! Le fait de laisser des traces écrites des témoignages devait finaliser et nous donner les
moyens de revenir sur certains propos, afin d'avoir un moyen de mesure pour le futur et surtout de pouvoir,
(tous ont accepté cette éventualité), se connecter en réseaux humains pour partager les connaissances
issues de nos interrogations réciproques. En effet le contrat passé entre nous devait nous permettre d'aller
le plus loin possible sur une question ou d'y revenir...
La rencontre pour notre part fut une réitération de multiples contacts souvent brefs pour préciser de mois
en mois des points de discussion délicats dont certains méritent encore d'être affinés (sexualité, mort et
euthanasie, vocabulaires violents, souffrances et traumas, etc.). Elle fut aussi l'occasion pour faire perdurer
"Si la crise actuelle canicule-vieillesse, dont la France n'a pas encore mesuré toute l'ampleur, manifeste des défaillances de
l'Etat, elle révèle simultanément une carence non moins préoccupante de notre culture d'entraide : sommes-nous capables
d'assurer l'accompagnement des plus vulnérables ? Avec quelle humanité, c'est-à-dire quelle disponibilité, quelle sensibilité,
quelle formation ? Et avec quels moyens ? In Charles Gardou, Fragments sur le handicap et la vulnérabilité. Pour une
révolution de la pensée et de l'action, aux Editions ERES, Toulouse, 2005.
On trouvera sur ce site : www.meimon-nisenbaum.avocat.fr/publications de larges extraits du livre du Professeur Charles
Gardou, Fragments sur le handicap et la vulnérabilité, collection Connaissances de l'éducation, Editions Erès, Toulouse,
2005.On reliera ces préoccupations à celles de L'O.M.S qui a adopté le 21 mai 2001, la nouvelle "Classification internationale
du fonctionnement, du handicap et de la santé", disponible en français sur le site de l'O.M.S : http://www.who.int/icidh