MANAGEMENT NIVEAU L2
Le manager ne prend pas des décisions particulièrement hardies ; il est principalement guidé par le contrôle des
ressources (humaines, financières…) qu’il gère et leur coordination dans le cadre d’une structure
organisationnelle formelle où les responsabilités de chacun sont déléguées et clairement définies. Averse aux
risques, le manager cherche davantage à planifier, à structurer et à maintenir l’existant plutôt qu’à faire table
rase de l’existant et à se montrer audacieux en innovant en permanence, souvent à partir de rien, comme
pourrait le faire l’entrepreneur.
Finalement, la logique managériale consiste pour le manager à optimiser les ressources qui lui sont
confiées dans une optique de continuité d’exploitation. La différence avec la logique entrepreneuriale se
comprend aisément quand on sait que le manager intervient dans une entreprise qu’il n’a pas créée et qu’il doit
donc respecter un cadre d’action existant, au sein duquel son implication est généralement limitée par son
statut de salarié (même si des systèmes de stock-options ont cherché, avec toutes les limites qu’on leur
connaît, à rétablir un lien patrimonial).
1.2. Qu’apporte le manager à l’entreprise ?
Souvent spécialiste d’un domaine spécifique (ex. : Anne-Marie Idrac dans le transport), le manager peut, grâce
à ses connaissances et compétences techniques, gérer l’entreprise avec efficacité et prendre des
décisions souvent complexes. Il fait généralement partie d’une équipe de direction aux compétences
variées qui compose ce que J.-K. Galbraith appelle « la technostructure ». C’est cette « association
d’hommes doués de connaissances techniques, d’expériences et de qualités différentes » qui détient le pouvoir
dans les grandes entreprises. Elle apporte à l’entreprise des talents spécialisés d’individus ayant souvent aussi
une capacité et des compétences relationnelles qui favorisent une dynamique de groupe et permettent d’obtenir
l’adhésion de tous les salariés (ex. : le directeur général adjoint de BioMérieux a été capitaine de l’équipe de
France de volley-ball).
1.3. Quels risques le manager fait-il courir à l’entreprise ?
La logique managériale peut engendrer un certain nombre de difficultés au sein d’une entreprise. Le manager
n’étant généralement pas le propriétaire de l’entreprise mais un salarié, il peut être amené à faire prévaloir
ses intérêts personnels sur ceux de l’entreprise et être principalement motivé par le pouvoir, le prestige et
la carrière professionnelle. La poursuite de ses objectifs personnels peut le conduire à prendre des
décisions de croissance de l’entreprise qui peuvent par la suite se révéler malheureuses et fragiliser
l’entreprise. Autre situation possible : un manager étant peu enclin à la prise de risques et manquant
d’initiatives peut être amené, dans une certaine mesure, à brider la créativité des salariés ou à ne pas savoir
la canaliser sur des projets qui pourraient conduire l’entreprise au succès
2. La coexistence des logiques entrepreneuriale et managériale
2.1. Pourquoi concilier les fonctions d’entrepreneur et de manager ?
Si les logiques entrepreneuriale et managériale présentent des caractéristiques différentes, elles peuvent
néanmoins coexister au sein d’une même entreprise pour différentes raisons.
La première logique implique la prise de risques, la recherche d’opportunités, l’innovation et la créativité. Mais
un entrepreneur qui la suit doit aussi, à un moment donné, développer des compétences traditionnellement