CDDR/SAILD
Service Questions-Réponses
Synthèse technique
LA CULTURE DE L’ANACARDIER (ANACARDIUM
OCCIDENTALE)
SOMMAIRE
1- Buts de la culture
2- Botanique
3- Ecologie
4- Culture Maladies et ennemis
5- Conditionnement
6- Sources d’information
FICHE TECHNIQUE SUR LA CULTURE DE L’ANACARDIER
(ANACARDIUM OCCIDENTALE)
1- But de la culture
L’anacardier est principalement cultivé pour son fruit ; la noix de cajou qui donne
deux produits principaux :
- l’amande cajou : elle est consommée comme friandise de cocktail (comme l’arachide) et
dans différentes industries alimentaires : chocolaterie, pâtisserie, biscuiterie, etc.…
Cette amande sert également à préparer le beurre de cacao.
- le baume cajou, extrait de la coque entourant l’amande a de nombreuses applications
industrielles : insecticide, éléments de friction (freins, embrayage), fongicide, goudron,
peinture, imperméabilisant, etc.…
- la pomme cajou est consommée telle quelle ou utilisée pour la fabrication de jus, confiture
ou alcool ; séchée, elle est utilisée dans l’alimentation du bétail.
2- Botanique
Origine et caractère
L’anacardier est originaire du Brésil. C’est un arbre à racine pivotante qui peut
atteindre 10 mètres de hauteur. Ses feuilles sont de forme ovale de 10 à 20 centimètres de
long sur 5 à 10 centimètres de large. Les fleurs de couleur jaunâtre, de petite taille, sont
groupées en inflorescence à l’extrémité des rameaux. La fructification se fait en deux stades.
C’est le vrai fruit, ou noix de cajou, qui se développe en premier. Lorsque cette noix a atteint
son volume maximum (en 30-35 jours) que le pédoncule se met à développer
considérablement et très rapidement, devenant charnue et se transformant ainsi en une pomme
cajou (6 à 10 cm de longueur), tandis que la noix perdant de l’humidité diminue de volume et
durcit. La durée du cycle gétatif de l’anacardier est de 20-30 ans en moyenne. La phase
floraison commence vers l’âge de 2-3 ans. La pleine floraison se situe vers la 7ème année.
3- Ecologie
L’anacardier est un arbre de basse ou moyenne altitude généralement une altitude
inférieure à 500 m (parfois jusqu’à 1000 mètres en situation privilégiée et chaude). La
pluviométrie annuelle devrait être comprise entre 700 et 1500 mm bien repartis en 5 à 6 mois.
C’est un arbre de plein soleil. Les zones de cultures indiquées sont donc les zones du Nord
Cameroun. Le sol sera humifère, bien drainé. L’anacardier résiste au sol pauvre, mais sa
production en souffre.
4- Culture
Cette synthèse a été réalisée à l’aide des documents mentionnés en sources
d’information. La mise en place d’un verger d’anacardier proprement dit requiert les
conseils ou l’assistance pratique d’un spécialiste.
4-1- Préparation du sol
4-1.1- Défrichement
Le terrain doit être préparé de manière à permettre une culture intercalaire (soja,
arachide, sorgho, maïs, igname, etc..) : abattage du sous-bois, des arbres et arbustes, puis
brûlage des déchets. Les travaux de défrichement doivent comprendre l’aménagement d’une
bande pare-feu d’au moins 10 mètres de large, tout autour de la plantation, bande maintenue
constamment sans gétation, notamment en saison che. Pour un verger de taille
importante, prévoir également un réseau intérieur de pare-feux larges de 8 à 10 mètres.
4-1.2- Piquetage
L’écartement entre les pieds est de 10 mètres sur la ligne et 10 mètres entre les lignes,
soit une densité de 100 plants à l’hectare.
4.1.3- Trouaison
Faire un trou cubique de 50 cm x 50cm x 50cm. L’emplacement du piquet devrait
correspondre au centre du trou.
4-1.4- Rebouchage
2 à 4 semaines après la trouaison, reboucher les trous en plaçant la terre humiférée du
dessus au fond. On détermine le rebouchage avec du dessous, le trou rebouché doit avoir
l’aspect d’une légère butte.
4-2- Semis
Dès la reprise de pluies, semer les noix éventuellement trempées 48 heures ou
prégermées dans un lit de sable humide. Le semis se réalise en place, en poquet de 3 graines à
6 centimètres environ de profondeur. Le poids total de noix nécessaire à la mise en place d’un
hectare est 1,5 à 2 kg.
4-3- Entretien
4.3.1 Le démariage des plants
Un an après le semis, on supprime les plants pour n’en laisser qu’un seul par trou, le
vigoureux.
4.3.2 Le sarclage
Les cinq premières années, le sol sera sarclé au pied des arbres sur un rond d’un mètre
de diamètre puis recouvert d’un paillis de 20 à 30 centimètres d’épaisseur. Les interlignes
seront occupées par des cultures annuelles qui à partir de la cinquième année pourront être
remplacées par des cultures fourragères pâturées par le bétail.
4-3-3 La taille
Les deux premières années de plantation, il faut tailler les arbres. Après la taille se
limite à la suppression des arbres sèches ou des rejets encombrants.
4-4. Fertilisation
Apportée uniquement les deux premières années, la fumure peut être soit :
- organique : 20 kilogrammes de fumier par trou de plantation
- minérale : 400g d’engrais complet (10-18-18-) par plant 1 an après la plantation, puis 600
grammes l’année suivante. Cette fertilisation sera faite à la reprise de la saison des pluies et
sera enfouie légèrement.
4-5 Récolte
L’arbre commence à produire en général trois ans après le semis. Il est conseillé de ne
pas cueillir les fruits, mais attendre qu’ils tombent pour ramasser.
En pleine production (10 ans) l’anacardier produit entre 500 kg et une tonne de noix à
l’hectare.
5- Maladies et ennemis
Généralement victime de l’anthracnose qui attaque toutes les parties aériennes
(rameaux, feuilles, fleurs, fruits), l’anacardier doit voir ces parties infectées détruites.
- pour lutter contre les insectes, les termites, cochenilles, chenilles, etc..
On utilisera 10 grammes de HCH en poudre 25% ou Dieldrine 1% par plant
- contre les insectes piqueurs, on utilisera l’Endosulfan, 150g/100 litres d’eau
6- Conditionnement
Les noix séparées de la pomme sont étalées sur des toiles pendant 2 à 3 jours de soleil.
La noix est bien sèche lorsque l’ongle du pouce par pression ne laisse aucune trace sur la
coque. Les noix sont ensuite emballées dans les sacs de jute.
Sources d’information
1- ANADER
Fiche technico-économique de l’anacardier. Abidjan : ANADER, 1999
2- BDPA-Scetagri
Synthèse technique n°61 : le fruit de cajou et son utilisation. Paris : BDPA-Scetagri,
1995
3- Dupriez, H.; De Leener, P.
Jardins et vergers d’Afrique. Nivelles : terres et vie, 1987
4- Flamboyant (le)
Flamboyant (le) n°38, Juin 1996
5- Fruits
Fruits, vol.41, n°7-8, 1986
6- FruiTrop
Fruitrop n°81, Janvier 2001
7- Kroll, R.
Les petits fruits. Paris :Maisonneuve et Larose, 1996
8- Ministère de la Coopération
Mémento de l’agronome. Paris : Ministère de la Coopération et du Développement,
1991
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