HISTOIRE DE LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE

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HISTOIRE DE LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE
Naissance de la psychothérapie moderne
Le magnétisme animal
Franz Anton Mesmer 1734 1815
Veut guérir et soigner toutes les maladies : thérapie holistique.
Ceci grâce aux « passes à distance » pour provoquer une crise intense.
Souffrance vient d’un blocage du fluide : énergie invisible que patient peut sentir.
La guérison consiste à faire circuler cette énergie dynamique qui existe chez tout le monde.
Mesmer fait preuve d’un très grand soucis relationnel : la seule réalité est le rapport thérapeute
patient.
Le magnétiseur doit être bienveillant et le patient confiant.
Comment réagit le patient ?
Le thérapeute n’utilise que sa propre personne.
Le patient entre en crise, c’est le signe du retour à la santé.
Il faut une relation de « corps à corps » et une communication de « volonté à volonté ». Mesmer
use de massages et d’attouchements.
Il y a une véritable rupture entre Mesmer et le corps médical.
Pour René Roussillon, 2 types de thérapeutes : les crisophiles (Mesmer) et les crisophobes qui
préfèrent le traitement verbal (Puy Ségur)
Les contributions de Mesmer :
-
utilisation des états hypnotiques : état second où le patient a le « lâcher prise ». après la
crise, le patient se sent soulagé.
Musicothérapie : la musique est libératrice des énergies fluidiques, peut provoquer la
crise ou l’amplifier.
La psychothérapie de groupe : 8 à 10 personnes autour d’un baquet, font la chaîne.
La catharsis psychosomatique : libération d’émotions refoulées par cris ou pleurs.
La parole : interdite car nuit à la concentration du sujet.
Après la révolution, baquet délaissé.
Ce qu’il en reste au 20ème siècle :
-
influence sur la psychanalyse : le cadre (divan, pénombre, séance d’une heure)
le cris primal : Janov
psychothérapie groupale : Moreno 1926
thérapie corporelle
hypnose
Bilan très positif, mais seul trou noir : traitement non verbal. Régression à la prime enfance ?
Le somnambulisme artificiel
Marquis de Puy Ségur
Un disciple de Mesmer, préfère une crise moins violente : la transe.
Observe une phénoménologie nouvelle avec un patient, Victor qui rappelle le somnambulisme
naturel : yeux ouverts, parle, bouge…
Existait déjà chez Mesmer (Marguerite) mais non rendu public pour éviter une autre polémique.
Le sujet est dans un état second, a une « seconde vue », où on peut dévoiler le passé ou le futur.
Il y a encore une fois opposition avec le corps médical.
Pour Puy Ségur, la parole est un levier de communication, il y accorde donc une grande
importance.
Comment Puy Ségur se sépare de Mesmer :
-
invite à parler
ne recherche pas la crise
Phénomènes nouveaux répertoriés dès 1780
-
-
-
hypermnésie : développement extraordinaire de la mémoire. Cet état favorise les
tendances imaginatives en même temps que les capacités mnésiques d’où mélange entre
vérité et chimères. (aujourd’hui en un témoignage sous hypnose ne peut être utilisé
comme preuve au cours d’un procès)
Glossolalie : parler une langue inconnue, qui n’existe pas
Xenoglossie : langue connue mais étrangère : le somnambule va parler une langue qu’il a
déjà entendue, mais qui n’est pas la sienne.
Somnambulisme médical : patient sait diagnostiquer et pronostiquer sa maladie, la
localiser, définir la cause et choisir ses médicaments. Egalement pour maladies des
autres
Amnésie post-somnambulique : quand on sort de cet état de transe, on oublie ce qui a été
vécu.
Régression d’âge : certains patients semblent retomber en enfance (cf goûts, langage.)
Réactions de l’opinion savante et publique :
Très nombreuses réactions d’ordre :
- -Sociales : le patient en transe sort de son rôle, détruit les barrières sociales (ex : peut
tutoyer)
Il y a aussi la crainte de dévoiler des secrets : incestes, aventures extraconjugales,
homosexualité..
Cette pratique violerait donc la vie privée, il ne faut pas magnétiser en publique.
- -politiques : à travers la transe on peut inculquer des idées politiques
- -religieux : c’est un danger pour la foi car on peut délivrer un message contre l’Eglise.
- -psychiatrique : plonger le patient dans un état second le fragilise, favorise son passage à
la folie.
- -scientifique : il n’est pas possible de s’exprimer sur les maladies des autres
- -moral : ce traitement est dangereux pour les mœurs. Une jeune femme ne doit être
magnétisée par un homme en l’absence de son mari.
Naissance du courrant psychologiste en matière de somnambulisme
Abbé Joseph Custudia de Faria 1756 1819
Faria a quitté les ordres pour des pratiques magnétiques. Il propose des modifications de la
théorie de Mesmer.
Au niveau du vocabulaire :
- Le « somnambulisme » devient « sommeil lucide » car le sujet ne marche pas toujours !
Il s’agit d’un sommeil qui facilite la guérison.
- le verbe « magnétiser » devient « concentrer » car il n’existe pour lui aucun magnétisme
chez l’Homme.
- Le patient n’est plus appelé « somnambule » mais « épopté » qui en grec signifie initié au
mystère, qui en transe voit au loin. (ce terme n’a pas eu de succès)
- Le « magnétiseur » devient « concentrateur »
Hypothèses nouvelles :
- disposition du sujet : indispensable pour entrer dans cet état. Néanmoins, ce n’est pas
une méthode universelle, elle ne marche pas pour tout le monde.
Pour Mesmer, cette disposition était e nature physique : l’organisme devait être prêt à
recevoir le fluide. Mais pour Faria, c’est une fonction de la psyché humaine qui était
autrefois le patrimoine de toute l’humanité et qui a disparu chez la plupart des gens.
- importance de la relation psychosomatique : le patient agit avec son corps et son esprit.
Pour Faria ce n’est la le fluide qui est en cause.
- conviction intime : à la question « pourquoi le sujet entre en crise ? », Mesmer répondait
que le magnétiseur possède un fluide magnétique, pour Puy Ségur cela reposait sur la
personnalité du thérapeute. Enfin pour Faria, c’est parce que le patient est dans un état
de confiance. La personnalité du thérapeute ne joue pas. Si le patient a des préjugés
négatifs, qu’il pense que cela peut être dangereux ou absurde, il n’entrera pas en sommeil
lucide, il va s’opposer, résister.
- la modification Par ce processus l’âme est modifiée temporairement, le sujet voit les
choses autrement, a une autre identité.
- la concentration : pour plonger un patient en état de transe Faria n’utilise pas
d’attouchement, seulement la parole, les regards et au besoin touche de 2 doigts le front
du patient pour lui donner l’illusion que le fluide passe.
Il s’agit de la concentration des sens : le sujet limite ses sens à l’écoute du thérapeute.
C’est le premier à parler de l’anesthésié hypnotique (vers 1820 : ablation d’un sein,
amputation d’un membre sous hypnose. Abandon au profit de l’éther et du chloroforme en
1844/46)
- la lucidité : lors du sommeil lucide, le patient possède un certain degrés de lucidité : des
pouvoirs paranormaux. Le sujet possède un 6ème sens qui consiste à prédire l’avenir
concernant le corps et d’autres événements d’une façon inexacte et éparpillée.
- la résistance : quand le sujet résiste, il n’y a pas de traitement possible. Pour Faria c’est
une résistance psychique et corporelle : à l’intérieur du sujet existent des forces qui
s’opposent à la guérison.
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