L`HOMME ET LE MONDE

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TITLE :
ORAL
HUMANITIES
LITTÉRATURE ET PHILOSOPHIE : L’HOMME DANS
LE MONDE DANS L’ŒUVRE ROMANESQUE DE JEANPAUL SARTRE
BRIEF
L’œuvre romanesque de Jean-Paul Sartre reflète la même conception du
monde exposée dans ses thèses philosophiques et des techniques bien
particulières permettent de la mettre en évidence
AUTHOR
Dr K. G. DABY
AFFILIATION : HUMANITIES / DEPT OT FRENCH STUDIES
E-MAIL :
[email protected]
ABSTRACT
LITTÉRATURE ET PHILOSOPHIE : L’HOMME ET LE MONDE
DANS L’ŒUVRE ROMANESQUE DE JEAN-PAUL SARTRE
Cette étude, consacrée à l’homme et le monde dans l’œuvre romanesque
de Jean-Paul Sartre, comprendra deux volets.
La première partie sera consacrée à certaines notions fondamentales de la
philosophie sartrienne, notamment l’être, la conscience, les rapports que celle-ci
établit avec le premier et la révélation de l’homme comme corps au milieu du
monde
Nous nous intéresserons ensuite aux moyens privilégiés par Sartre dans
son œuvre romanesque pour mettre en valeur sa conception de l’homme dans le
monde.
INTRODUCTION
L’œuvre romanesque de Jean-Paul Sartre reflète la même conception de
l’homme et du monde développée dans ses ouvrages philosophiques. Aussi, il
existe une opinion assez répandue selon laquelle Sartre est avant tout un
philosophe qui a écrit des romans uniquement pour illustrer et vulgariser les
notions abstraites qu’il a élaborées dans ses thèses philosophiques.
Or, n’est-il pas naturel que l’entreprise romanesque poursuive la même
finalité que l’entreprise philosophique ? Tous deux sont l’œuvre d’un même
homme dont l’existence toute entière a été gouvernée par une même passion :
comprendre, connaître la réalité humaine et l’exprimer. De plus, comme Sartre
l’affirme lui-même : « Tout homme qui écrit un roman le fait pour donner sa
conception de la vie. »
De nombreuses déclarations de l’auteur et des témoignages de ses
proches indiquent que la littérature n’occupe pas une place moins privilégiée que
la philosophie dans la mission que Sartre pense devoir mener à bien. En fait,
l’entreprise romanesque lui est aussi nécessaire que l’écriture philosophique : ces
deux formes d’écriture sont complémentaires car elles ont chacune une fonction
bien précise dans le dévoilement de la réalité humaine.
L’une « totalise », universalise la réalité humaine à partir de phénomènes
vécus. L’autre vise un « universel singulier » : elle « détotalise » la totalité, la fait
passer de l’abstrait au concret en montrant des individus particuliers dans des
situations particulières.
II
Pour Sartre, l’existence est une plénitude d’être sans cause, ni raison, à
l’infini. Remplie d’elle-même, elle est opaque et Sartre la définit comme une
masse informe, uniforme, abjecte, alanguie, monstrueuse prête à tout happer sur
son passage. Elle est « de trop » et contingente. Elle se manifeste par une série
infinie d’apparitions. L’être de cet existant est ce qu’il paraît. Son apparence est
son essence.
Dans ce trop-plein d’être qui « s’épuise à être » surgit un néant d’être qui
arrive à l’être par la réalité humaine. Ce néant se saisit comme manque, absence
d’être et échec. Il cherche à atteindre l’être en se projetant sans cesse vers le
monde, mais il ne peut jamais coïncider, avec l’être : il ne peut être que
« présence à soi comme conscience de soi ». Il est condamné à être « dehors ».
Le rapport entre la conscience et le monde est un rapport nécessaire car
« sans le monde la conscience serait conscience de rien », de même que sans la
conscience, le monde n’aurait pas de « présence réelle ». Effectivement, c’est la
conscience qui sort le monde de l’oubli. C’est elle qui confère « son unité et son
sens de monde » à ce monde qui existe préalablement comme un chaos
indifférencié
Parallèlement, le monde découvert par la conscience révèle celui qui le
dévoile : nous nous choisissons lorsque nous choisissons le monde dans sa
signification en choisissant librement parmi les possibilités infinies qui hantent le
monde et « le monde nous apparaît nécessairement comme nous sommes ».
Par ailleurs, la perception, l’action et la situation nous indiquent que nous
ne sommes pas pure conscience mais que nous existons aussi comme corps au
milieu du monde.
III
« Toute technique romanesque renvoie à la métaphysique du romancier »,
affirme Sartre.
Il explore donc les diverses possibilités que lui offrent les techniques
narratives existantes, les affine, et il s’inspire également des procédés utilisés au
cinéma afin de rendre compte aussi précisément que possible de sa vision de
l’homme et du monde. Ainsi, se dégagent notamment sa conception de la liberté,
de la souveraineté de la conscience, des types de rapports qu’elle établit avec le
monde ainsi que de la contingence de l’existence. Le monde dans lequel évoluent
les personnages est toujours vu dans ses rapports avec les personnages, l’action,
le temps. Il est doté de valeurs subjectives, affectives, imaginaires, qui peuvent
changer d’un instant à un autre. De cet univers changeant, se dégage une
impression de mouvement et de vie qui « réalise » le monde représenté et les
personnages. Des réseaux métaphoriques et symboliques à la fois traditionnels
et proprement sartriens permettent à l’auteur d’exprimer clairement et à peu de
frais sa vision manichéenne du monde.
La réalité représentée dans l’œuvre romanesque de Sartre est à la fois
ordinaire et insolite. C’est dans la coexistence harmonieuse de ces deux
contraires, qui renvoient toujours au « monde dans lequel est l’homme par
rapport à l’homme qui est dans le monde », que réside le réalisme et l’originalité
de Sartre.
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