BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 5/14
Les toxines bactériennes libérées dans la
circulation sanguine peuvent être à l’origine
de lésions du cerveau et/ou d’insuffisance
rénale parfois graves. En cas de lésions du
cerveau on peut observer une apathie, une
ataxie (troubles de la démarche).
Chez les ETEC, les fimbriae se lient à des
glycoprotéines membranaires spécifiques
(récepteurs) des entérocytes.
Ex : le fimbriae F5 pathogène chez le porc ne
l’est pas chez le veau car il ne peut se lier aux
entérocytes chez ce dernier (on retrouve
plutôt les F4).
La vaccination de la mère est ici efficace
pour lutter contre ce problème : elle induit la
production d’anticorps transmis au jeune via
le colostrum qui se fixeront sur les fimbriae
et inhiberont ainsi l’adhésion des bactéries.
Chez les AEEC, il y a le même mécanisme au
départ avec en plus un effacement des
microvilis, ce qui entraîne donc des diarrhées
(car il n’y a plus d’absorption possible, ou du
moins l’absorption des nutriments est
nettement amoindrie).
En plus de l’adhésion, les AEEC et les EHEC
réalisent un attachement intime par le biais
des fimbriae. Etant donné que l’adhésion
n’est pas forcément très stable, un
attachement intime est indispensable et
conduit à la formation d’un dôme (ou
piédestal) scotché comme une ventouse au
niveau de l’intestin.
La bactérie se rapproche des entérocytes et
synthétise des protéines qui permettent de
produire un prolongement en forme de tube
(= l’appareil de sécrétion de type III). Ce
tube servira ensuite à injecter dans la cellule
d’autres protéines. Ces dernières sont
directement dirigées vers la membrane
plasmique de l’entérocyte. Ces protéines
constituent le « ligand » de la bactérie. La
bactérie injecte donc son propre récepteur
dans la cellule.
Elle injecte ensuite d’autres protéines qui
sont à l’origine d’un mécanisme de
polymérisation du cytosquelette d’actine (ce
qui entraine un dérèglement de la cellule). La
bactérie se retrouve donc attachée à
l’ensemble du cytosquelette de la cellule via
le piédestal, il est impossible de la détacher.
De plus, l’actine étant détournée pour le
piédestal, les microvillosités s’affaissent.