C.Guinat , C.Durbec, M. Justice Stéphanie et Vanessa Tiare et Marjorie BACTERIOLOGIE 07/01/09 16h-18h Romain VOLMER ENTEROBACTERIACEAE C’est une famille de bactéries extrêmement vaste (on compte plus de 28 genres, qui ont d’ailleurs une grande variabilité) et très importante. Classification des Enterobacteriaceae Les Enterobacteriaceae sont classées en 2 groupes principaux : les pathogènes majeurs qui possèdent dans leur génome un ou plusieurs facteurs de virulence et qui peuvent donc être à l’origine d’affections graves. les pathogènes opportunistes qui ne sont pathogènes que dans certaines conditions. Un grand nombre de ces pathogènes appartient à la flore commensale. Ils entretiennent une relation de symbiose (car ils participent à des fonctions comme la digestion) avec l’organisme qui les héberge dans son tube digestif (TD) mais si ces bactéries se retrouvent sur une plaie (plaie souillée par les fientes) elles peuvent être à l’origine d’une infection. Structure générale des Enterobacteriaceae Les Enterobacteriaceae sont des bactéries Gram-. Elles possèdent une double enveloppe lipidique à LPS (au niveau de la membrane externe), de nombreux flagelles à l’origine de leur mobilité, des pilis ou fimbria qui leur permettent d’adhérer aux cellules (en effet, l’adhésion est un facteur fondamental pour la pathogénie). Ces fimbria ainsi que la capsule et le LPS (=LipoPolySaccharide) sont la cible des anticorps, ils constituent donc des antigènes. Les antigènes O et H permettent de définir le sérotype (= variant sérologique) des bactéries (un peu comme pour l’influenza HxNy). BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 1/14 Ex : cas de E. coli O157 H7 qui était présente dans des steaks hachés et a causé des intoxications alimentaires chez des enfants. Caractères généraux des Enterobacteriaceae Ces bactéries ont 7 caractères principaux et communs : bacilles Gram aéro-anaérobies (peuvent pousser avec ou sans O2) facilement cultivables (culture sur gélose de Mac Conkey) fermentant le glucose réduisant les nitrates en nitrites dépourvus d’oxydase mobiles (parfois immobiles) ESCHERICHIA COLI Observation des bactéries Au microscope, on observe des bacilles (formes allongées) dont la coloration révèle leur appartenance aux bactéries Gram-. Lorsqu’on réalise une culture sur gélose enrichie en sang, les colonies sont entourées d’un halo plus clair qui indique le caractère hémolytique de certaines E. coli. E. coli : organisme modèle Il s’agit de l’être vivant le plus étudié car il est très simple et se prête à merveille aux manipulations de biotechnologies, notamment pour induire la synthèse de protéines d’intérêt par cette bactérie. E. coli et flore commensale E. coli se trouve de façon normale dans le TD sain avec une répartition très hétérogène selon la portion du TD. Sur ce schéma qui représente le TD des ruminants, plus la couleur est sombre et plus la bactérie est présente. Ainsi E.coli se retrouve principalement au niveau du gros intestin, donc il est normal de retrouver des E.coli dans les prélèvements de fécès. Une prolifération excessive des bactéries dans le TD (colonisation progressive de l’intestin grêle voire de l’abomasum) peut conduire à une situation pathologique. BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 2/14 E. coli : classification Il existe 2 types de classification : en sérovars (ou sérotypes) et sérogroupes : utilisée surtout dans le cas d’enquêtes épidémiologiques car cette classification permet de définir très précisément de quelle bactérie il s’agit. On rappelle qu’un sérovar tient compte des antigènes O et H tandis qu’un sérogroupe ne tient compte que de l’antigène O (donc le sérogroupe est plus large que le sérovar). en pathovars (ou variants pathologiques) : c’est la classification la plus utilisée. E. coli : principaux pathovars E. coli est l’agent principal des mammites, métrites et pyomètres chez la chienne (contamination à partir des fèces), d’infections ombilicales et pulmonaires chez le chien (ayant pour origine une fausse déglutition ou une infection virale suivie d’une surinfection bactérienne) et de contamination des plaies. E. coli et entérites animales Les entérites résultent d’une colonisation excessive du TD par les bactéries. Les facteurs de risque sont : le jeune âge (+++) : car les animaux jeunes ont de faibles défenses immunitaires (les jeunes sont donc naïfs contre ces bactéries), leur flore commensale n’est pas développée (or, lorsqu’elle est en place elle inhibe la colonisation par d’autres bactéries), le pH de l’estomac n’est pas encore très acide et les enzymes digestives sont peu nombreuses / pas efficaces les bactéries ingérées ne sont pas toutes détruites. D’où l’importance du colostrum pour le jeune afin de lui transférer des anticorps. Ainsi s’il y a de nombreuses mises bas simultanées, il y aura moins de colostrum par animal, certains animaux pourraient même ne pas en recevoir du tout, donc il sera très important pour l’éleveur de vérifier la bonne prise de colostrum pour assurer des bonnes défenses immunitaires par la suite. Même problème s’il y a une concentration des animaux et une mauvaise hygiène dans les nurseries (car la prise de colostrum est moindre, et le risque d’infection plus élevé). BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 3/14 Chez les ruminants, cette bactérie entraîne notamment des diarrhées post natales (provoquées par les ETEC = E.coli entérotoxinogènes) qui provoquent une déshydratation de l’animal d’où une perte de poids très importante. Chez le porc, cette bactérie entraîne des diarrhées néonatales, des diarrhées du jeune animal et des diarrhées post sevrage (le facteur de risque est le sevrage car il y a un changement du régime alimentaire qui entraîne un déséquilibre de la flore et donc l’apparition de diarrhées dues à ETEC ou à EAEC = E.coli d’attachement-effacement). Les lésions d’entérites se caractérisent par un intestin grêle dilaté (phénomène inflammatoire) et parfois des lésions hémorragiques. E. coli et entérites humaines Les ETEC et AEEC responsables d’entérites sont les principales causes de mort dans les pays en voie de développement. EHEC est à l’origine de diarrhées hémorragiques avec complications systémiques liées à une contamination par des denrées alimentaires souillées par des animaux infectés (zoonoses). Ex : champ d’épinard sur lequel on avait épandu du fumier. Pathogénie des diarrhées dues aux ETEC, AEEC, EHEC L’attachement des bactéries sur les entérocytes se fait grâce aux fimbriae, cette adhésion empêche l’élimination des bactéries par le péristaltisme. BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 4/14 Les toxines bactériennes libérées dans la circulation sanguine peuvent être à l’origine de lésions du cerveau et/ou d’insuffisance rénale parfois graves. En cas de lésions du cerveau on peut observer une apathie, une ataxie (troubles de la démarche). Chez les ETEC, les fimbriae se lient à des glycoprotéines membranaires spécifiques (récepteurs) des entérocytes. Ex : le fimbriae F5 pathogène chez le porc ne l’est pas chez le veau car il ne peut se lier aux entérocytes chez ce dernier (on retrouve plutôt les F4). La vaccination de la mère est ici efficace pour lutter contre ce problème : elle induit la production d’anticorps transmis au jeune via le colostrum qui se fixeront sur les fimbriae et inhiberont ainsi l’adhésion des bactéries. Chez les AEEC, il y a le même mécanisme au départ avec en plus un effacement des microvilis, ce qui entraîne donc des diarrhées (car il n’y a plus d’absorption possible, ou du moins l’absorption des nutriments est nettement amoindrie). En plus de l’adhésion, les AEEC et les EHEC réalisent un attachement intime par le biais des fimbriae. Etant donné que l’adhésion n’est pas forcément très stable, un attachement intime est indispensable et conduit à la formation d’un dôme (ou piédestal) scotché comme une ventouse au niveau de l’intestin. La bactérie se rapproche des entérocytes et synthétise des protéines qui permettent de produire un prolongement en forme de tube (= l’appareil de sécrétion de type III). Ce tube servira ensuite à injecter dans la cellule d’autres protéines. Ces dernières sont directement dirigées vers la membrane plasmique de l’entérocyte. Ces protéines constituent le « ligand » de la bactérie. La bactérie injecte donc son propre récepteur dans la cellule. Elle injecte ensuite d’autres protéines qui sont à l’origine d’un mécanisme de polymérisation du cytosquelette d’actine (ce qui entraine un dérèglement de la cellule). La bactérie se retrouve donc attachée à l’ensemble du cytosquelette de la cellule via le piédestal, il est impossible de la détacher. De plus, l’actine étant détournée pour le piédestal, les microvillosités s’affaissent. BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 5/14 L’attachement intime conduit à une destruction de la surface absorbante des entérocytes (donc il n’y a plus de possibilité d’absorption de nutriments), et un arrachement des jonctions serrées entre entérocytes (ce qui explique le phénomène exsudatif et la dilatation de l’intestin observés dans de telles diarrhées). E. coli et entérites : toxines protéiques Les bactéries synthétisent également des toxines protéiques : ● ETEC : 2 sortes de toxines : thermostables ou thermolabiles (ces dernières sont identiques aux toxines du choléra). Ces toxines entrainent la formation d’un messager intracellulaire entérocytique qui est à l’origine d’un arrêt d’absorption de l’eau et un dysfonctionnement des entérocytes en ce qui concerne le pompage des ions, donc un déséquilibre osmotique. Ainsi, par la suite on se retrouve avec une diarrhée sécrétoire aqueuse. ● EHEC : toxines STx (Shiga-like Toxins ou Vérotoxines); elles bloquent les synthèses protéiques des entérocytes en détruisant les ribosomes mort des entérocytes d’où une diarrhée hémorragique. On a d’autre part une action à distance de ces toxines, qui altère l’endothélium du rein (=> insuffisance rénale aiguë, œdème) et/ou le SNC ( symptômes nerveux). E. coli et entérites : prévention La prévention est liée à : la présence et la qualité de la flore commensale : elle empêche la croissance de colonies bactériennes pathogènes car « la place est déjà prise ». Ainsi, un traitement antibiotique par voie orale peut éliminer cette flore et augmente le risque de colonisation par des bactéries pathogènes. l’alimentation : par exemple, une alimentation trop riche en soja chez le porcelet favorise ces diarrhées. l’immunité : via la prise de colostrum et la vaccination/sérum de la mère (prévention des ETEC). E. coli et entérites : zoonose Il existe un risque de zoonoses graves, notamment en ce qui concerne les EHEC. La souche principalement en cause est E. coli O157 H7, qui provient en général de viande bovine contaminée (par les bactéries du tube digestif) à l’abattoir ; les bovins ne présentent jamais de symptômes, alors que les humains si. D’autres souches d’E.coli présentent un risque de septicémies et infections urinaires. BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 6/14 E. coli : septicémies La contamination se fait au niveau de l’intestin, puis la bactérie rejoint le sang en provoquant divers symptômes. La bactérie entraîne la mort de différentes cellules ce qui lui permet de passer les épithéliums. Les symptômes principaux sont donc dus aux endotoxémies. . Infections urinaires : UPEC La contamination de l’appareil urinaire s’effectue par des bactéries présentes au niveau du tube digestif. Ces dernières se retrouvent dans les fèces et si ceux-ci souillent l’appareil génital, elles parviennent à remonter dans l’appareil urinaire en passant par l’urètre, puis la vessie, les uretères, les reins et enfin le sang. En général, chez le chien, cette remontée des bactéries s’arrête à la vessie. C’est ce que l’on appelle cystite : infection de la vessie et de l’urètre seulement. E.coli est l’agent n°1 des infections urinaires chez l’homme. E. coli : notions de génétique La génétique des bactéries est importante à considérer pour ce qui est de la transmission de facteurs de pathogénicité. Il peut y avoir évolution des bactéries pour qu’elles acquièrent des facteurs de virulence (ce qui permet de distinguer les bactéries pathogènes des bactéries opportunistes), cette acquisition se faisant de 4 manières : mutation translocation de gènes Mutation spontanée délétion de gènes insertion de gènes On peut également avoir des transferts horizontaux entre bactéries avec possibilité de transmission d’ « îlots de pathogénicité » (ensemble de gènes responsables du caractère pathogène). La bactérie E.coli peut aussi utiliser des éléments génétiques mobiles tels que les transposons, les phages et les plasmides afin d’acquérir des gènes de résistance aux antibiotiques. E. coli : diagnostic et traitement BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 7/14 Lors d’entérites il faut identifier le sérovar en cause car E.coli est naturellement présente dans le tube digestif. Des laboratoires spécifiques le font en recherchant les gènes de virulence par PCR. Pour les infections urinaires ou les septicémies, l’isolement d’E.coli suffit pour savoir que cette bactérie est la cause des infections. E. coli : conclusion E. coli est une espèce très complexe car très diversifiée et en constante évolution. Elle a une importance clinique majeure et les mécanismes pathologiques sont importants à connaître car ils permettent parfois de servir de cibles de traitement ou même de vaccins (ex : vaccins spécifiques des fimbriae). Il existe 2 types de bactéries : les bactéries pathogènes : entérites (jeunes), septicémies, infections urinaires, les bactéries opportunistes. SALMONELLA Caractères biologiques et classification Bactérie appartenant aux pathogènes majeurs, il s’agit d’un bacille Gram - d’une taille d’environ 3µm x 0.6µm. La classification est complexe car il existe un grand nombre de salmonelles différentes. Les plus importantes sont les Salmonella d’espèce enterica et de sous-espèce enterica. Pour cette même sous-espèce, on compte plus de 2400 sérovars. Dans la nomenclature officielle, on note les sérovars avec une majuscule. Il existe 2 types de sérovars : des spécifiques à des espèces, généralement plus pathogènes. des non spécifiques dits ubiquistes (présents dans de nombreuses espèces) qui sont les plus fréquents, et responsables des zoonoses. Les sérovars ubiquistes (qui entraînent souvent des diarrhées et des fièvres) touchent plus particulièrement les jeunes et les immunodéprimés ; alors que les sérovars spécifiques d’espèce se retrouvent aussi bien chez le jeune que chez l’adulte. BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 8/14 Salmonelloses humaine Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont causées par des sérovars spécifiques de l’espèce, et sont beaucoup plus pathogènes que les autres sérovars. La salmonellose est la zoonose la plus importante dans nos régions (plus de 2000 cas par an). Elle peut se transmettre par les aliments, voire dans certains cas par contamination directe entre les individus (…d’où l’importance de se laver les mains après passage par les toilettes...). Salmonelloses animale Remarques : - Chez le porc, le Cholerasuis entraîne une mortalité rapide. - Chez les volailles, ces bactéries ne sont pratiquement plus rencontrées dans nos pays. Pour avoir des symptômes, il faut qu’il y ait: des facteurs de risque : les animaux les plus touchés sont les individus de plus jeune âge ou immunodéprimés. Les antibiotiques, en détruisant la flore commensale, peuvent être également facteurs de risque. De même, tout acte chirurgical peut affaiblir l’animal (ce qui est assez fréquent chez le cheval lors de contamination des plaies ceci constitue un problème dans les grands hôpitaux [maladie nosocomiale]). un portage : il existe de nombreux cas de portages, c'est-à-dire d’individus hébergeant et excrétant les bactéries sans être malade. une ingestion : suite à l’ingestion, les signes cliniques commencent à apparaître dès 12-48 h, ce qui correspond au temps de multiplication des bactéries. La vitesse d’apparition des symptômes dépend de la dose de bactéries présentes dans l’animal (chez un veau, les signes apparaissent à partir de 48 h lorsqu’il y a 1 million de bactéries tandis qu’ils apparaissent dès 12 h s’il y en a 1 milliard). BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 9/14 Portage Les animaux porteurs sont une source de contamination possible pour leurs congénères, ainsi que pour l’homme (dans les abattoirs, les bactéries excrétées peuvent contaminer les denrées alimentaires). Il existe différents types de portages : Le type chronique : l’animal est porteur et excrète en continu des bactéries. Le type intermittent : l’animal est tour à tour malade puis sain (du fait de la réponse immunitaire) et alterne les phases d’excrétion avec les phases sans excrétion. Le type latent : l’animal ne présente aucun symptôme, n’excrète pas mais est porteur. Les bactéries persistent dans les nœuds lymphatiques et peuvent êtres réactivées lors d’un stimulus (ex : lors d’un stress associé au transport avant l’abattage par exemple ; et comme les animaux sont serrés, la contamination est plus facile. Autre ex : lorsque l’animal est immunodéprimé). A ce moment là, l’animal redevient malade et ré-excrète les bactéries. Attention : un test avec un résultat négatif ne veut donc pas forcement dire qu'il n'y a pas de salmonellose, car on peut juste se trouver dans la phase sans excrétion. Il faut donc faire plusieurs tests à différents temps. Pathogénie Contamination par voie orale et passage dans le tube digestif. Adhésion des bactéries à l’épithélium intestinal. A la différence d’E. Coli, les salmonelles peuvent pénétrer dans les cellules épithéliales (= ce sont donc des bactéries invasives). Leur pouvoir pathogène est dû à leur multiplication et non à la libération de toxines (car de toute façon, à proprement parler, elles n’en ont pas). Traversée des cellules épithéliales ou internalisation par les cellules M (qui sont situées au dessus des plaques de Peyer). Celles-ci peuvent aussi capter les bactéries dans la lumière du tube digestif et les transmettre aux CPA (cellules présentatrice d’antigènes) engendrant une réponse immunitaire spécifique. Les bactéries peuvent envahir les entérocytes (et provoquer des entérites), mais aussi les macrophages et se multiplier à l’intérieur (elles vont alors passer dans le sang et provoquer des septicémies voire des avortements). Les bactéries vont envahir les entérocytes grâce au groupe de gènes appelé « îlot de pathogénicité de type I » et survivent dans les entérocytes ainsi que dans les macrophages grâce à « l’îlot de pathogénicité de type II. BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 10/14 Invasion des entérocytes et survie cellulaire Il y a deux étapes importantes : l’invasion des entérocytes par les bactéries, qui dépend des gènes codés par l’îlot de pathogénicité de type I. Elle se fait par injection de protéines qui modifient le cytosquelette : la bactérie se retrouve dans une vacuole, et donc dans l’entérocyte. la survie intracellulaire des bactéries dans les entérocytes ou les macrophages. L’îlot de pathogénicité de type II code pour des protéines injectées dans la vacuole qui permettent l’inhibition de la fusion des vacuoles avec les lyzosomes. Ainsi chacun de ces îlots de pathogénicité codent pour un appareil de sécrétion type III et pour des protéines injectées. Origine de l’entérite L’entérite résulte d’un emballement du système immunitaire. Lors de leur invasion par les bactéries, les cellules épithéliales vont réagir en secrétant des cytokines ou des chimiokines ; et notamment de l’interleukine 8 qui va permettre un afflux de granulocytes neutrophiles vers le site infecté. Les bactéries sont phagocytées et vont soit mourir, soit survivre et se multiplier. Il y a alors une boucle de la réponse immunitaire, avec une nouvelle synthèse de cytokines et de chimiokines. Ces molécules, ainsi que les enzymes synthétisées par le granulocyte, tuent normalement les bactéries. Mais les bactéries sont adaptées et ont des mécanismes pour survivre à cette attaque : ce sont les cellules autour (entérocytes) qui vont donc être tuées. Il y a donc des dégâts tissulaires. Il existe également une augmentation de la perméabilité vasculaire (et donc perte liquide provenant de la lymphe et du sang) ; le tout conduit à des diarrhées exsudatives et à des problèmes d’absorption. Progression des lésions d’entérite Ainsi, la réaction inflammatoire contre les bactéries produit les symptômes. Au niveau des tissus (microscopie électronique), on observe un affaissement des microvillosités et donc une diminution de la surface d’absorption. On assiste à une infiltration des granulocytes BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 11/14 provoquant des dégâts tissulaires ainsi qu’une accumulation de fluides. Finalement il y a destruction et libération du contenu cellulaire dans la lumière de l’intestin. Au niveau macroscopique, on observe un intestin avec une paroi épaissie (car la muqueuse est infiltré par beaucoup de cellules), nécrosé (à cause de la réaction inflammatoire) et fibrineux. Diagnostic et traitement Le diagnostic se fait par enrichissement de la culture dans un milieu sélectif (afin d’éviter la contamination de la culture par d’autres souches cellulaires présentes telles que E.coli) avant d’étaler sur les géloses. Puis on réalise une identification biochimique et/ou moléculaire. Le traitement se fait en fonction des symptômes. Les traitements par des antibiotiques (=antibiothérapie) sont difficiles à réaliser, doivent se faire au cas par cas (il faut évaluer l’état clinique de l’animal ; si l’effet est systémique il faudra absolument traiter car ça implique qu’il y a déjà présence dans le système sanguin) et ne sont pas toujours efficaces pour de nombreuses raisons : phénomène de portage (s’il n’y a pas guérison complète, il risque d’augmenter) épidémiologie dans l’élevage antibiorésistances (les salmonelles présentent de nombreuses antibiorésistances, et donc il y a un risque de transmettre des souches plus résistantes à l’homme) Conclusion La salmonella est un agent de zoonose très important. C’est une bactérie que l’on retrouve surtout chez les animaux de production. C’est un agent fréquent des TIAC (=toxi-infections alimentaires collectives). Les symptômes sont essentiellement des diarrhées, parfois des septicémies ; et chez les veaux on peut retrouver des inflammations pulmonaires. Le portage reste un problème majeur. En effet, la bactérie peut survivre un an dans l’environnement. Cette bonne survie entraîne des contaminations directes, mais aussi indirectes. L’antibiorésistance est aussi un problème à prendre en compte. YERSINIA Cette bactérie est un pathogène majeur. Il existe 3 espèces principales : Yersinia pestis : agent de la peste noire, maladie très grave toujours d’actualité dans certains pays. Yersinia pseudotuberculosis : provoque des diarrhées chroniques, des adénites et des septicémies (se retrouve souvent chez le chat). Elle provoque des lésions ressemblant à celles de la tuberculose avec la présence de granulomes. Yersinia enterolitica : portage dans de nombreuses espèces, provoque des symptômes similaires à Yersinia pseudotuberculosis. Elles sont transmissibles à l’homme. BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 12/14 Cycle de Yersinia pestis L’espèce réservoir est constituée par les rongeurs (soit urbains comme les rats, soit sauvages comme les marmottes : il existe donc 2 cycles de transmission) et les vecteurs de transmission sont les puces. Peste : pathogénie et signes cliniques Dans la puce, les bactéries se multiplient et se développent formant ainsi un bouchon de mucusbactéries au niveau du tube digestif. La puce ne peut plus digérer ses aliments. Elle a donc toujours faim et cela va l’inciter à repiquer des animaux. La transmission de la bactérie est ainsi favorisée. Les puces peuvent transmettre la peste aussi bien aux animaux qu’à l’homme par morsure. Chez ce dernier, il se produit une réaction inflammatoire (adénite) importante au niveau des nœuds lymphatiques qui drainent le site mordu, ces nœuds lymphatiques enflammés sont alors appelés bubons : d’où le nom de peste bubonique. Donc la bactérie est essentiellement présente au niveau des nœuds lymphatiques. La peste peut aussi s’exprimer au niveau pulmonaire, dans le cas où la bactérie passe dans l’appareil respiratoire. Cette forme est plus grave que la précédente, puisque la transmission d’homme à homme ne nécessite plus la présence d’une puce et peut se faire par l’intermédiaire d’expectorations. On peut aussi avoir des problèmes de septicémies. Peste : épidémiologie La peste est toujours présente dans de nombreux pays (en Afrique, en Inde, en Amérique du Sud, à Madagascar, aux Etats-Unis…). La peste peut réapparaître, il faut donc avoir un système de surveillance très important (en Algérie par exemple, elle est réapparue en 2003 alors qu’il n’y avait plus eu de cas depuis 1950). BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 13/14 Remarque : Aux Etats-Unis, la peste est toujours présente, entretenue par les chiens de prairie. Des chats contaminés sont emmenés en consultation en raison de gros nœuds lymphatiques, et c’est le véto qui est à son tour contaminé lorsqu’ il fait des prélèvements de leurs nœuds lymphatiques! Pathogènes opportunistes Elles sont d’origine fécale : la bactérie ne devrait pas se trouver sur le site contaminé. Elles sont à l’origine de différentes maladies. BACTERIOLOGIE - Enterobacteriaceae - page 14/14