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Dissertation, sujet n°6, TES, mars 2009
Le libre échange permet-il de réduire les inégalités de développement ?
INTRO : Les réunions de l’OMC et du FMI sont souvent le théâtre de manifestations des organisations, comme
ATTAC, mouvement contre la mondialisation libérale. Symbole, pour certains, de la domination des pays riches sur
les pays pauvres, le libre échange (LE), c’est-à-dire la doctrine économique prônant la liberté de circulation de
tous les biens éco (biens et services, capitaux, monnaie) entre les pays, suscite débats et parfois rejet d’une partie
de l’opinion publique.
La réussite éclatante des 4 Dragons d’Asie du Sud Est a conforté l’idée que l’insertion dans le commerce
international présentait de nombreux avantages pour les PED, tant au niveau économique que social, impulsant
ainsi leur développement cad permettant transformations des structures éco, sociales, institutionnelles rendant la
croissance durable et améliorant les conditions de vie de la population. D’autres PED, malgré leur ouverture sur le
monde, sont, cependant, de plus en plus marginalisés.
Ainsi, dans quelles mesures peut-on dire que la libéralisation des échanges profite à tous, permettant alors aux
PED de rattraper, ou tout du moins de réduire le fossé de développement qui les sépare des PDEM ?
Si, comme pour la Chine actuellement, le LE peut être une chance pour les économies du Tiers Monde, d’autres
pays peuvent ouvrir leurs frontières sans connaître le développement.
I/ Le LE, favorable au développement des PED
A. Des théories en faveur de ce lien
1) La théorie du libre échange (doc1)
Ricardo, avec la théorie des avantages comparatifs, expliquait que chaque pays avait intérêt à se spécialiser dans
la production où son avantage comparatif, en termes de productivité, était le plus grand, ou son désavantage le
plus faible. Il en concluait que tous les pays avaient intérêt à l'échange international et que celui-ci ne devait pas
souffrir d'entraves, d'où la nécessité du libre-échange.
L'origine des différences des avantages comparatifs a été expliquée, plus tard, par la dotation (ou répartition) en
facteurs de production de chaque pays. Chaque pays doit se spécialiser dans la production qui incorpore le
maximum de facteurs de production qu'il détient en abondance. Ainsi les PED, souvent peu dotés en facteur
capital, ont intérêt à se spécialiser dans des productions de base incorporant une grande quantité de facteur
travail qu'ils échangeront avec des productions à niveau technologique élevé. C'est la voie suivie par les NPI
asiatiques, détenteurs d’une main d’œuvre abondante et bon marché.
2) Les raisons de ce lien
- L’ouverture permet à la croissance de s’auto entretenir
Les PED doivent produire plus pour pouvoir exporter, ce qui favorise les économies d'échelle qui rendent leur
économie plus compétitive. Grâce aux rentrées de devises procurées par les exportations, ils peuvent financer
leurs achats de biens intermédiaires et de biens d'équipement.
En investissant, ils améliorent leur productivité, donc leur compétitivité. Ils vont ainsi gagner des marchés à
l'exportation, ce qui encourage la croissance de la production. Avec la croissance, des emplois sont créés, le
besoin de main-d’œuvre fait monter les salaires, ce qui encourage la consommation. La croissance s'auto-
entretient.
- et est source de développement éco et social
La hausse du niveau de vie permet aux ménages d'envoyer leurs enfants à l'école, d'où une augmentation du
capital humain très favorable au développement. Le pays dispose ainsi d'une main-d’œuvre éduquée, ce qui lui
permet de développer des industries et des services à haute valeur ajoutée. Cela attire les firmes multinationales
qui s'installent dans le pays, créant des emplois, apportant des capitaux, ce qui favorise l'investissement et des
transferts de technologie dont le pays saura tirer profit grâce à la qualification de sa main-d’œuvre (doc 5).
La croissance favorise les rentrées fiscales et l’intervention de l’Etat pour impulser le développement (financement
politique éducative, de santé, de redistribution).
B. L’exemple des NPIA
1) Choix d’une stratégie industrielle de remontée des filières propice au dvpt
La Corée du Sud a réussi à modifier sa spécialisation par une politique de remontée des filières. Des industries de
main-d’œuvre, elle est passée aux industries plus capitalistiques avant de passer aux industries à haute valeur
ajoutée, tirant ainsi le meilleur profit de son insertion dans le commerce international, les devises entrant sur le
territoire ayant été mis au service du financement du dvpt éco et social (investissement, infrastructures,
éducation…).
2) Dans les faits
Relier doc 4 et 6 : Progression la plus importante de l’IDH pour la Corée du Sud (+23%) et la Chine (+30%) ; Or,
sont les 2 pays les plus ouverts au niveau international.
De plus, le type de spécialisation est crucial : en 2002, 92% des exportations de marchandises sont des produits
manufacturés en Corée du Sud et 90% en Chine.
Doc 2 : Les PMA exportateurs de produits manufacturés et/ou de service voient la part de leur PIB/hbt par rapport
à celui des 20 pays les plus riches augmenter légèrement entre 1980 et 1999 et être bien supérieure à celle de
l’ensemble des PMA.
Des pays peu enclin au libre échange comme le Niger (ses exportations ne représentent que 16 % de son PIB en
2002) ne voient pas leur IDH s’améliorer de façon significative (IDH de 0,24 à 0,28). Doc 4 et 6
T : Le protectionnisme des pays du nord en réponse à l’intégration des PMA, va à l’encontre des principes du LE et
met bon nombre de PMA ds une situation économique et sociale désastreuse (doc 5).