Système rénine angiotensine aldostérone

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Philippe Céline
Fléjéo Joanne
Pr C. Massart, deuxième cours sur le SRAA
15/11/10
Poly dispo sur le réseau.
Système rénine angiotensine aldostérone
IV-Aldostérone
C. Régulation
1. Système rénine angiotensine Aldostérone
Schéma à connaitre, car il résume bien le système de régulation, suite à une hypovolémie et une
déplétion sodée.
Suite à une hypovolémie ou une déplétion en sodium on a une baisse de la pression
artérielle. Celle-ci stimule les cellules juxta glomérulaires du rein qui libèrent la rénine induisant
ainsi un enchainement de réaction aboutissant à l’angiotensine II ou III.
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Ces deux peptides stimule le cortex surrénalien en se fixant sur leurs récepteurs et induisent la
sécrétion d’aldostérone., hormone hypernatrémiante.
Cependant l’AII peut directement réguler les cellules rénales en entrainant une
vasoconstriction et donc une augmentation de pression artérielle. D’où un rétrocontrôle négatif
sur la sécrétion endocrine de rénine.
2. Système hypothalamo-hypophysaire
Ce système intervient pour toutes les hormones stéroïdiennes gonadiques, pour la synthèse des
androgènes, celle des oestrogènes, et celle des glucocorticoïdes. Cependant il est beaucoup
moins important.
Hypothalamus
Activation +
↓ CRH
Antéhypophyse
Activation +
↓ ACTH
Corticosurrénales
↓ Aldostérone
- des hormones hypothalamiques, ici CRH (la corticolibérine ou cortico releasing hormone), vont
se fixer sur des récepteurs de l’antéhypophyse et vont agir sur celui-ci pour activer la synthèse
hormonale des hormones hypophysaires, et sécréter l’hormone ACTH (adrénocorticotrophine)
- l’ACTH, dans la circulation générale, va être transportée jusqu’aux glandes
corticosurrénaliennes. Là elle se fixera surtout sur les cellules produisant du cortisol mais aussi
sur les cellules de la zone glomérulée qui sécrètent l’aldostérone.
- ce système est donc mineur comparativement au SRAA, mais l’aldostérone est tout de même
sécrétée en petite quantité par ce système régulateur, donc il a son importance.
3. Métabolisme de l’ACTH
L’ACTH est une hormone synthétisée grâce à un précurseur appelé POMC (ProOpioMélanoCortine), elle provient de la portion médiane de ce précurseur.
La POMC contient 280 acides aminés, elle est à l’origine de plusieurs hormones : l’ACTH
- la MSH (hormone mélanine stimulante),
- différents neurotransmetteurs
- des hormones lipotropes (β-LPH et γ-LPH) qui agissent sur le métabolisme des lipides et qui,
elles-mêmes, donnent naissance à des endorphines ( et  endorphine, molécules qui
permettent de diminuer la douleur),
Cette ACTH est une hormone très fragile car à peine sécrétée, elle va être transformée,
via des protéases, en α-MSH et en CLIP (fragment inactif).
La sécrétion d’ACTH est pulsatile :
→ maximum à 8h le matin,
→ minimum à 24h
→ c’est un cycle nycthéméral.
L’ACTH stimule un peu la sécrétion d’aldostérone mais aussi celle du cortisol qui lui-même suit
un rythme nycthéméral.
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4. Kaliémie
L’ion K+ régule directement la sécrétion d’aldostérone :
- toute hyperkaliémie = hypersécrétion d’aldostérone, d’où hyperkaliurie et normalisation de la
kaliémie.
- si hypokaliémie = diminution de la sécrétion d’aldostérone
=> Le rein permet une homéostasie du ionogramme sanguin.
D. Transport
L’aldostérone est transportée via des protéines de transport ; toute forme transportée est
inactive : c’est une forme de stockage des hormones.
L’aldostérone est retrouvée majoritairement sous forme liée, avec l’albumine :
- l’albumine lie 60% de l’aldostérone,
- forte capacité mais faible affinité (libère l’aldostérone très facilement).
La forme minoritaire d’aldostérone est la forme active (30% de l’aldostérone circulante).
NB : l’albumine lie le plupart des hormones stéroïdiennes et aussi thryroïdiennes.
E. Catabolisme
L’aldostérone va être dégradée de plusieurs façons, il existe deux mécanismes :
- par conjugaison hépatique, formation de glucuronoconjugués en C18 (10%) hydrosolubles, qui
favorise leur élimination dans la bile, et par le rein.
- par réduction de la double liaison Δ4 et Δ5 des fonctions cétoniques en C3 et C20.
F. Action de l’aldostérone
L’aldostérone est un minéralocorticoïde, qui va avoir une action sur les ions :
- provoque la réabsorption du Na+ par le rein et entraîne l’excrétion du K+,
- ces ions vont entraîner la normalisation de la volémie,
- elle agit grâce à des récepteurs intracellulaires (cytoplasmique et intranucléaire) qui vont agir
sur l’ADN. Ces récepteurs sont situés sur les cellules des tissus cibles périphériques.
G. Dosage
- immunodosage par radio-compétition (RIA),
- marqueur = iode 125 (uniquement à l’aide d’un traceur isotopique)
- varie selon l’orthostatisme (après 2h),
- normales :
→ position couchée (diminution) : 10 à 100 pg.L-1
→ position debout (augmentation) : 30 à 270 pg.L-1
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V-Application clinique
A. Hyperaldostéronémie primaire : syndrome de
Conn
1. Etiologie
Adénome bénin, sécrétant de l’aldostérone, situé dans la zone glomérulée de la
surrénale.
2. Clinique
Le patient présente :
- une hypertension artérielle (c’est le marqueur clinique alertant)
- quelques troubles neurologiques : fatigue musculaire, paresthésie (fourmillements au niveau
des membres, doigts…
3. Biologie
Si suspicion de syndrome, le clinicien va demander :
- un ionogramme sanguin : le patient présent une alcalose hypokaliémique avec augmentation de
la natrémie initiale, puis il peut y avoir chez certain sujet une normalisation du ionogramme par
échappement.
- un ionogramme urinaire : diurèse (élimination urinaire) importante avec fuite de K+
(hyperkaliurie). Il y a augmentation du volume d’urine normal (1,5L) en 24h. Le rapport Na+ / K+
est inversé
- des dosages de rénine et aldostérone : dosages chez le malade normosodé depuis au moins 7
jours qui nécessite un régime normal en Na+ et l’arrêt des traitements antihypertenseurs,
diurétique, vasodilatateurs, anti-inflammatoires et β-bloquants (car ses médicament interfèrent
avec le SRAA).
Si le patient présente un syndrome de Conn, la rénine plasmatique va être effondrée et
l’aldostérone va être augmentée.
Le dosage de l’aldostérone et de la rénine est effectué en position couchée et debout : et
le test d’orthostatisme va être plat :
→ l’aldostérone sera élevée que le patient soit debout ou couché.
L’aldostérone est donc sécrétée indépendamment par une tumeur.
4. Examens complémentaires
On peut faire un scanner, ou bien une tomodensitométrie surrénalienne qui permet en
général de localiser l’adénome.
B. Hyperaldostéronisme secondaire
Il n’est pas lié à une pathologie primaire de la corticosurrénale. Il met en jeux tous les
partenaires du système SRAA, qui sont activés. La sécrétion d’aldostérone est secondaire à celle
de la rénine qui est hypersécrétée.
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1. Etiologie
- très fréquent et accompagne souvent une maladie rénale, cardiaque, hépatique ou
endocrinienne,
- s’observe physiologiquement lors de vomissement ou diarrhées importante par pertes de sels,
- causes iatrogènes (extérieures) : diurétique, laxatifs,
- syndrome de Bartter : hyperplasie de l’appareil juxtaglomérulaire rénal, augmentation de la
rénine (d’où la sécrétion d’aldostérone).
2. Biologie
On demande :
- un dosage de rénine et aldostérone,
- dosages chez le malade normosodé depuis au moins 7 jours,
- arrêt des traitements (pour ne pas perturber les taux circulant d’hormones et d’enzymes)
- rénine : augmentation de la rénine plasmatique,
- aldostérone : augmentation parallèle de l’aldostérone.
- le rapport aldostérone / rénine est normal.
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