purificateur, à l’instar des cures thermales ou d’amaigrissement. Ce mot de cure n’est pas du
tout approprié pour désigner le traitement de l’alcoolodépendant. L’interruption de la
consommation ne guérit pas le malade. Pour la dépendance à l’alcool, il n’y a pas de solution
magique ou miraculeuse, le sevrage est la deuxième étape, bien entendu nécessaire, mais
insuffisante du processus de soins.
Il s’agit de l’arrêt total de la consommation d’alcool. C’est une étape intermédiaire mais
primordiale du traitement de l’alcoolodépendance, elle est hautement symbolique, c’est le
moment du divorce avec la passion alcool.
Pour le patient, c’est un challenge important, souvent longtemps redouté. Sa mise en place
met un terme à une période inconfortable, dominée par l’indécision.
Pour l’entourage familial, professionnel, c’est un grand soulagement : le changement
désespérément attendu se produit enfin.
Pour répondre au mieux aux contraintes de sécurité, de confort et d’accomplissement du
projet de soins, ce sevrage peut se réaliser de deux manières différentes : l’une, classique,
consiste en un sevrage résidentiel au cours d’un séjour de durée variable à l’hôpital ou dans
un centre de soins ; l’autre est dit « ambulatoire », l’abstinence étant initiée avec une
procédure de consultations médicales rapprochées, alors que le patient continue de résider
dans son milieu habituel, prend son traitement à la maison et dort chez lui tous les soirs.
Quelle que soit la méthode choisie, l’adhésion véritable du patient aux soins est une condition
essentielle de la réussite du projet de soins.
Peu de temps après une première rupture (un sevrage), la reprise de consommation est
possible. Il est important d’oser en parler au médecin traitant, car celle-ci ne signifie pas
forcément une rechute au sens de retour à la « case départ », mais une étape dans un processus
de changement personnel.
Les traitements médicamenteux du sevrage
Ces deux méthodes de sevrage – résidentielle ou « ambulatoire » – partagent le même
objectif : mettre en place l’abstinence en toute sécurité pour le patient, et utilisent les mêmes
traitements médicamenteux pour éviter les complications du sevrage physique.
Pour tenir compte de la très grande variabilité des patients alcoolodépendants à la sensibilité
physique de l’alcool, la dose de calmants (de la classe médicamenteuse des benzodiazépines)
administrée pour permettre au patient de lutter contre les tremblements, l’anxiété et
l’insomnie du sevrage est variable en intensité mais ce traitement en général ne dépasse pas
cinq jours. Il associe des vitamines B et PP à haute dose pendant trois semaines et une très
importante réhydratation (plusieurs litres d’eau par jour pendant la phase critique des cinq
premiers jours).
La crainte formulée par de nombreux patients du risque d’initier par ce type de traitement une
dépendance aux benzodiazépines est extrêmement faible (2 pour 1000 patients traités).
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Phase 3 : la consolidation, l’apprentissage de la vie sans alcool