MARTIN Benjamin
Emmanuel Combe, Précis d’économie (1996)
9ème édition mise à jour : 2007
Chapitre 2. D’Adam SMITH aux contemporains
I. Les premiers jalons de la tradition libérale : les classiques
II. La contestation radicale du libéralisme : la pensée de Marx
III. Le renouvellement de la pensée libérale : les néoclassiques
IV. La réforme de la pensée libérale : la « révolution keynésienne »
V. Repères dans un dédale : la pensée économique depuis Keynes
Sujet : « Les théories de la valeur dans l’histoire des doctrines »
IV. La réforme de la pensée libérale : la « révolution keynésienne »
Keynes (1883-1946) :
- Universitaire (milieu d’origine –étude des maths enseignement économie)
- Haut fonctionnaire (fonctions administratives avant et pendant la 1ere GM, Conséquences
économiques de la paix (1919) suite au traité de Versailles, trop lourdes sanctions pour l’Allemagne ;
pendant la 2nde GM, Bretton Woods)
- Activité de financier (succès)
Témoin des difficultés s du RU entre les deux guerres, mais constate que édifice néoclassique reste en
place (pour l’analyse du chômage, de la crise par ex)
1. Keynes : triple rupture méthodologique avec classiques
- Raisonnement dans le court terme (exergue Théorie générale (1936) : « A long terme, nous serons tous
morts »)
- Univers d’incertitude radicale (classiques : univers certain, équilibre général, hypothèse : perfection)
- Démarche macroéconomique (démarche holiste, avec agrégats de la comptabilité nationale)
2. Conduit à des ruptures thématiques
- Analyse dans laquelle prix rigides (classiques : flexibles, prixéquilibre)
- Approche fondée sur le circuit (classiques : équilibre, si lois marchés respectées : crise impossible) il y a des
fuites de revenu et entrées de revenu : déséquilibre possible, crise endogène
- Origine du chômage : insuffisance de la demande effective (pas dysfonctionnement marché du travail)
niveau de l’emploi fixé par l’entrepreneur en fonction de la D effective, pas chômage involontaire
- Monnaie influe sur éco réelle (classiques : neutre, théorie quantitative de la monnaie, ne sert que pour
échange, s’il y a augmentation de la masse mo, augmentation des prix) Keynes : monnaie : motif
transaction (échange) et spéculation (liquidités ou placement, demande de monnaie pour monnaie)
- Lutte contre « équilibre de sous emploi » par intervention de l’Etat (classiques : Etat minimal) doit relancer
l’activité éco par po de relance (budget et monnaie) : injection de R, reprise de la production par
multiplicateur de revenu.
CLASSIQUES KEYNES
Rôle de l’Etat minimal neutre
Monnaie neutre active
Demande de mo motif transaction motif transaction et spéculation
Crise exogène endogène
Cho volontaire involontaire
Conso fct decroiss. tx d’int. Fct croissante du revenu
Forme de l’épargne tjs placée fct du taux d’int
Prix flexibles rigides
Taux d’int prix du futur prix de renonciation liquidité
Offre de travail fct croiss salaire réel fct croiss salaire nominal (travailleur connait
pas le salaire réel
Obj. Politique mo stabilité prix relancer invt par baisse taux d’int
Obj.po Budgetaire offrir biens collectifs relancer activité
3. Mais la portée de la révolution keynésienne doit être limitée
- Révolution annoncée dès XVIIe par certains auteurs (Keynes le revendique) : Petty, Arithmétique politique
(1690), mercantiliste, abondance mo permet baisse taux d’int et relance de l’éco (mo pas neutre) ;
Malthus, remise en cause de la théorie quantitative de la monnaie
- Révolution accompagnée par des courants proches pendant 30’s : école suédoise, nécessi de
l’intervention Etat ; remise en cause des classiques fut œuvre collective de plusieurs économistes du
même courant, dont Keynes faisait partie : le « circus » (Robinson, Kaldor, Kahn)
- R. conservatrice comparée aux idées Marx, Schump : pas d’interrogation sur le système capitaliste, sur
pérennité éco de marché (posé comme système naturel)
- Postérité qui rapproche sa pensée vers orthodoxie néoclassique (simple cas particulier)
V. Repères dans un dédale : la pensée économique depuis Keynes
Depuis 45, pensée éco suit deux mouvements complémentaires : convergence entre paradigmes (keynésiens
et néoclassiques) et réaffirmation orthodoxie et hétérodoxie.
1. Mouvement de convergence entre paradigme néocl et keynésien
- « Courant de la synthèse » (Hicks, 1937), conçoit Keynes comme un cas particulier modèle néocl
(Samuelson, Klein, Tobin) ; Hicks : modèle IS-LM, conditions d’efficacité des po de relance en éco fermée ;
Samuelson, Solow, Lipsey transforment relation de Philips (variations de salaire st fct decr du tx de cho) en
une relation entre tx de cho et hausse prix (rythme inflation fct decr du tx de cho : si tx cho baisse,
inflation augmente) : conflit entre stabilité des prix et plein emploi « cruel dilemme » (Samuelson), fondmt
politiques « stop&go »
- 80’s : néokeynésiens connaissent un regain d’intérêt universitaire : on a observé que flexibilité des prix
n’avait pas fonctionné suite au cho ; nouvelle économie keynésienne : théorie du déséquilibre
(coexistence psb d’un cho keynésien et classique) ; nouvelle micro éco du trav (salaire d’efficience,
contrats implicites…) courant de la concurrence imparfaite (viscosité des prix, rigides, sur marchés de
biens)
2. Mouvement qui n’empêche pas maintien orthodoxie néocl
- 50’s : monétaristes (Friedman) remettent en cause fondements keyn. et réaffirment ppes libéraux : renoue
avec théorie quantitative monnaie à LT, critiques po de relance (effet d’éviction total : augm dep
publiques dim équivalente dep privée) ; relance par conso inefficace : conso en fct du revenu
permanent (revenus constatés antérieurement et espérés) et pas revenu courant ; cho : phénomène
structurel (inadéquation entre O et D emploi) et frictionnel (recherche emploi) ; taux de cho naturel stable
selon pays, taux effectif gravite autour.
- 70’s : « nouvelle éco classique » radicalise cette position : monnaie neutre mm à court terme ; fluctuations
cycliques = réponse optimale de l’éco aux chocs exogènes : intervention Etat plus légitime école des
cycles réels ») ; taux de cho = réponse optimale salariés à un choc exogène (cho, même massif, volontaire)
- 80’s : école de l’offre renouvelle pensée libérale (Reagan) : Laffer, The economy of the ta x revolt (1979) :
au delà d’un certain seuil, alourdissement pression fiscale baisse des recettes publiques (trop d’impôt
tue l’impôt…) (Reagan : réforme fiscalité 81) ; Gilder : prestations sociales ont effet désincitatif offre de
trav (augm cout loisir)
- Ecole de Virginie « école des choix publics », po éco répond à des motifs électoraux, Etat est expression
d’int particuliers de bureaucratie (paradoxalement, analyse proche de Marx, par voies différentes)
- Œuvre de Friedrich Hayek (1899-1992 ; autrichien, école de Vienne), à la croisée des écoles libérales :
influence sur pensée éco contemp ; Prix et production (1931), critique Traité de la monnaie (Keynes) et
dvlpe thèse des crises éco fondée sur le surinvt (Keynes = sousinvt) d’où propose austérité et rigueur
monétaire ; grand penseur libéralisme, théorie de l’ordre spontané (institutions = pduit involontaire et
spontané des ho ; éco de marché, ordre spontané qui concilie de meilleure manière divergences intérêts ;
défend privatisation des monnaies ; rejette socialisme et planification (illusion d’un ordre construit)
3. Certains keynésiens refusent convergence, rejoignent hétérodoxes
- « Néocambridgiens »puis « postkeynésiens » : révolution keynésienne inconciliable avec pensée néocl ;
pas de synthèse ; auteurs du « circus », Kaldor, Robinson ; critique modèle de concurrence P&P, de théorie
quantitative mo (Le fléau du monétarisme, Kaldor), modèles keynésiens de croissance (Harrod-Domar)
- Auteurs radicaux et école du CME (capitalisme monopoliste d’Etat) en France perpétuent tradition
marxiste : vision marxiste de l’Etat (pas le lieu de réconciliation intérêts individuels, int de la classe
capitaliste, instrument de domination)
- Nouveau paradigme : institutionnalisme : donne un fondement socio aux comportements éco, défenseurs
intervention correctrice Etat (redistribution) et des contrepvrs (syndicats) ; théorie segmentation marché
du travail (marché primaire : main œuvre qualifiée, capital humain // marché 2ndaire : m o non qualifiée,
marchandise) ; grande hétérogénéité mais pt commun du holisme, prise en compte société entière.
4. Mais pensée éco ne se résume pas à concurrence paradigmes
Erroné de concevoir science éco sous le seul angle concurrence paradigme car : économistes se
définissent plus par leur thèmes de recherche que par leur appartenance à une école (principe de division
du travail : spécialisation des économistes dans éco industrielle, internationale, de l’assurance…)
- Théorie de l’agence : comportement stratégique des agents si asymétries d’information (une des deux
parties (appelée « agent ») dispose d’une information privée, qu’elle ne partage pas spontanément avec
l’autre (appelée « principal ») ; invalidité du modèle de concurrence P&P)
Exemple assurance : archétype de relation asymétrique, assuré (agent) et assureur (principal), montré par
Rotschild et Stiglitz (cf Abel pour plus d’info) : lorsque une personne est assurée, elle a intérêt a modifier
son comportement, moins grande vigilance car elle sera remboursée, situation qualifiée de « risque
moral » ; l’assureur ne peut distinguer a priori bons conducteurs des mauvais conducteurs, même en
augmentant les prix (il n’assurerait que mauvais conducteurs, car pour eux cout des accidents supérieur
au cout de assurance ) situation qualifiée de « sélection adverse »
D’autres situations : marc de l’occasion (1971, Akerlof) : vendeurs d’auto ne peuvent persuader
éventuels acheteurs de la qualité de leur voiture, ces derniers ne sont disposés qu’à payer un faible prix ;
en csq, seules voitures de mauvaise qualité sont mises en vente. - Marché du travail : employeur /
postulant pour un emploi - banquier connait pas solvabilité clients (ne peut pas augmenter taux d’int)
Asymétries d’infosituations sous optimales (ex assurance : assurés moins vigilants, assurances
dépensent plus) ; théorie de l’agence étudie aussi moyens dont dispose le principal pour inciter agent à
révéler information (ex assurance : sélection adverse combattue par différenciation des tarifs selon âge
conducteur, puissance voiture ; risque moral combattu par malus/bonus, franchise)
- Théorie des jeux étudie situations dans lesquelles agents effectuent choix en interaction ; 40’s par
mathématiciens, développé en éco par Nash (prix Nobel 94), instrument d’analyse très utilisé : majorité
situations éco : petit nb d’agents doivent prendre individuellement décisions sans connaitre celle de
l’autre.
Jeux à information complète et parfaite : chaque joueur connait choix possibles pour lui et ses partenaires
et il y a un ordre de jeu.
Jeux à informations complète mais imparfaite : chaque joueur connaît choix possibles pour lui et ses
partenaires mais décisions prises simultanément. Situation du « dilemme du prisonnier » : A et B accusés
de meurtre, isolés (pas de communication) : Si deux nient crime, faible peine / Si deux se dénoncent, peine
plus lourde / si A dénonce B, alors A relâché, B peine maximale (et inversement).
Individu B Individu B
Se taire Dénoncer
Individu A Se taire (7 ; 7) (0 ; 14)
Individu A Dénoncer (14 ; 0) (5 ; 5)
Chiffres : niveau d’utilité : + chiffre est faible, + peine est lourde
Comportement de A : si B se tait, choisit de le dénoncer / si B le dénonce, choisit aussi de dénoncer, donc A
dénonce toujours B. Comportement de B : sachant cela, meilleure stratégie : dénoncer
Aboutit à pire situation (5 ; 5) pour les deux : équilibre de Nash : équilibre atteint = équilibre meilleure
réponse, individuellement aucun joueur n’a intérêt à changer son choix (ici équilibre sous optimal mais pas
toujours le cas)
Exemple : problème biens collectifs : tout le monde veut utiliser mais personne ne veut les payer : offre de
biens collectifs limitée / Libre échange : Ricardo : permet d’améliorer la situation de tous les pays, mais
individuellement chaque pays préfère protectionnisme.
Sujet : Les théories de la valeur dans l’histoire des doctrines
Intro : acheter produits agricoles en fonction de leur prix de revient ou selon l’utilité ? question actuelle, mais
débat ancien, 2 traditions : 1) classiques anglais (Smith Ricardo) : valeur d’un bien selon quantité de travail,
conception objective ; prolongée par Marx, débouche sur exploitation, remise en cause système ; mais dès
milieu XVIIe, Stuart Mill critique cette conception, ouvre la voie à une autre // 2) auteurs néoclassiques :
valeur selon relation qui unit homme à objet (subjective), valeur déterminée par utilité et rareté : répond aux
impasses de théorie objective (pb du passage de la valeur au prix) et renoue avec harmonie des intérêts mise à
mal par Marx.
1. Initiée par classiques anglais, valeur travail s’est transformée en critique radicale du capitalisme
- Théorie valeur travail développée au RU XVIIIe s, contre tradition de valeur selon utilité et rareté : avant
école classique anglaise, conception sur utilité et rareté à l’exception de St Thomas d’Aquin (Aristote,
école classique française : Say) ; pour classiques anglais, pas condition suffisante à définition valeur
d’échange, paradoxe diamant eau ; valeur-rareté admise pour biens non reproductibles (pas domaine éco,
centré sur reproductible)
Explications de l’émergence de cette théorie : dvlpmt sciences exactes, économistes cherchent lois
universelles, étalon universel pour valeur / influence Réforme (selon Mark Blaug) : valorise le travail
comme une fin en soi.
- En se plaçant du coté de l’offre, théorie anglaise valeur travail explique prix de production, « prix naturel » :
distinction de Ricardo entre prix naturel (cout de prod = salaire + profit + rente) et prix de marché (prix
observé gravitant autour prix naturel) : prix naturel est construit, explication de la valeur seulement du
coté de l’offre et dans le long terme : non prise en compte de la demande implique que offre tjs égale à D
(implicitement s’appuie sur loi débouchés)
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