
substitution aux importations, l’Argentine voit son tissu industriel complètement
désorganisé suite au coup d’état militaire de 1976. Elle aborde les années 1980 dans
un contexte de marasme économique. Elle s’aligne sur donc sur les directives de la
BM et met en place les programmes d’ajustement structurel. Dès le début des années
1990, elle connaît des taux de croissance exceptionnel, une inflation maîtrisée et une
économie stable en voie d’assainissement. Mais ces bons résultats cachent un
mouvement dérégulation qui n’est qu’un retrait désordonné du secteur public de
domaines dans lesquels son intervention est nécessaire. Le programme de
privatisations rapide entrepris fait courir un risque au pays. Certes à court terme,
l ‘économie est stabilisée, mais quelle répercussion cela aura t-il dans l’avenir? Les
privatisations « ont été davantage un outil macro-économique afin de stabiliser
l’économie qu’un outil de politique de réformes structurelles orientées à augmenter la
productivité de l’économie dans le long terme ».
De plus le comportement rentier de
l’élite n’a pas été modifié. Pour une croissance à long terme, il est donc impossible de
se baser sur un effacement de l’Etat qui a un rôle majeur à jouer dans le secteur
économique. Par exemple, en ce qui concerne les avancées technologiques et
l’adaptation des industries à ces avancées, ce volet n’est pas pris en compte dans les
PAS. Il revient alors à l’Etat de s’en charger. La crise qu’à connu récemment
l’Argentine montre la précarité de la stabilité issue des PAS. Une réforme durable de
l’économie ne peut se faire sans l’Etat.
3.Le cas coréen: une réussite due à la présence de l’Etat
Certains pays ont servis de vitrine aux PAS, comme c’est le cas de la Corée. Ses
mérites de bons élèves et ses résultats économiques satisfaisants ont été mis en avant
par la BM. Or, le véritable moteur de ce développement est en fait imputable à un
Etat fort et à son intervention efficace. En élaborant des plans et en contrôlant le
système bancaire pour assurer leur application, l’Etat définit les grandes orientations
stratégiques du processus d’industrialisation. A travers la planification, il intervient
dans tous les domaines économiques et met en œuvre des politiques industrielles et
financières afin d’assurer une croissance soutenue. La stratégie d’industrialisation de
la Corée a reposé sur le recours à la protection des industries naissantes et sur la
promotion des industries exportatrices et compétitives. Dans un rapport de 1993, la
Pablo Diaz Alvarado « l’adhésion de l’Etat argentin au néolibéralisme » dans L’ajustement