évidemment cette indispensable notion d’espace personnel et de temps partagé avec le
soignant. Dès lors les modalités concrètes peuvent être brièvement résumées de la façon
suivante :
- l’éducateur ou l’infirmier, peuvent accompagner l’enfant à l’école, rester quelques
instants avec lui ceci en accord très précis avec l’enseignant ;
- Ils peuvent participer à des activités de loisirs ou sportives ;
- Les membres de l’équipe peuvent aussi inscrire l’enfant dans des activités thérapeutiques
séquentielles au sein du C.M.P., du C.A.T.T.P ou de l’hôpital de jour.
Il s’agit donc d’aider cet enfant à reconquérir son espace propre, à vivre des moments
qui lui sont spécifiques et à être ainsi à distance durant quelques moments de la semaine, de
ses parents. Cela permet à l’enfant ainsi qu’à ses proches de ne pas avoir une histoire et des
séquences temporelles complètement superposables. Il est important que l’enfant puisse
justement lors de l’absence de son domicile, intégrer qu’il aura l’occasion d’y revenir et
qu’après ce moment de séparation, interviendront les retrouvailles. Ainsi il est aidé dans son
activité d’élaboration de la séparation et de l’absence pour que justement il puisse la
différencier de façon radicale et constructive, de la perte, de ses parents : il s’en éloigne pour
les retrouver... Il s’en sépare pour se retrouver en lui même tandis qu’au retour au domicile
le soignant joue le rôle de lien entre l’avant et l’après. Il convient d’aider ce jeune patient à
renouer des liens sociaux, aussi bien avec ses pairs qu’avec d’autres adultes. Il en va de
même avec les parents, dans la mesure où il est constaté dans notre expérience combien le
soignant qui vient à la maison, joue le rôle de trait d’union entre la vie familiale et la vie
sociale à laquelle parfois certains parents ont renoncé du fait de leur propre difficulté
psychologique.
Dès lors étant eux-mêmes mieux inscrits dans le tissu social, mieux reconnus et mieux
considérés dans leur place de sujets, ils pourront à leur tour et de manière indirecte, aider
leur enfant à « retramer » des liens de plus en plus étroits avec son environnement. Les
interventions à domicile permettent à l’enfant de jouer le rôle de synchroniseur du
fonctionnement parental. En effet ceux ci étant souvent au chômage, ils étaient de plus en plus
désinsérés socialement, temporellement, historiquement par rapport à leur environnement.
Ainsi la venue régulière et anticipée du soignant leur permettait de s’organiser en fonction
justement de son arrivée laquelle venait scander ce temps parental qui avait tendance à
couler de façon fluide et de manière quasi infinie.
2/ En psychiatrie générale
Les indications correspondent à un stade de la maladie et tiennent compte de
l’environnement du patient. Les interventions à domicile sont rendues possibles par
l’utilisation d’antipsychotiques de nouvelle génération, produisant moins d’effets secondaires
et mieux admis par les patients. Face à un échec, la remise en cause du traitement est parfois
nécessaire jusqu’à l’obtention d’un résultat satisfaisant au prix éventuellement d’une
nouvelle hospitalisation aussi courte que possible. Le coût de ces nouvelles molécules ne doit
pas être un obstacle à leur administration en regard du prix de journée de l’hospitalisation et
d’un meilleur résultat attendu.
Dans le cadre d’une situation courante
L’intervention à domicile permet une surveillance médicale propice à déceler toute
rechute éventuelle. Elle ne remplace pas la consultation au C.M.P. et permet de maintenir le