Communiqué commun du 29 janvier 2010
Quand la ministre de la santé fait alliance avec le ministre de
l’Intérieur contre les droits des usagers
Par circulaire inter ministérielle du 11 janvier relative aux modalités d’application des
sorties d’essai d’hospitalisation d’office, les préfets viennent de recevoir du ministère
de la santé et du ministre de l’Intérieur des encouragements à ne pas s’embarrasser
des craintes de recours pour « excès de pouvoir » contre leurs décisions. Toute
personne hospitalisée d’office voit ainsi s’éloigner ses espoirs d’obtenir
l’aménagement thérapeutique que constituent les sorties d’essai de la loi du 27 juin
1990.
Car s’il est bien noté dans cette circulaire qu’elles permettent l’adaptation du
traitement au bénéfice du malade hospitalisé sans consentement, sur « proposition
écrite et motivée » du psychiatre seul à pouvoir apprécier l’état de santé mentale de
la personne, ces caractéristiques sanitaires pèsent peu face à ce rappel vigoureux : il
appartient aux préfets de département et à Paris au Préfet de Police de décider du
maintien sur le seul critère du risque de troubles à l’ordre public.
Qu’importe l’état actuel du patient, les hôpitaux psychiatriques ne sont plus destinés
qu’à contenir toute agitation sociale potentielle. Les voilà aux ordres des préfets
encouragés par les ministres de la Santé et de l’Intérieur à ne faire valoir,
jurisprudence choisie à l’appui, que les principes de précaution. N’est-il pas
hasardeux d’affirmer que la jurisprudence administrative et judiciaire, pourtant en
constante évolution, assurera réellement l’impunité aux préfets, lorsqu’ils iront à
rebours des avis médicaux ?
Dans la droite ligne du discours présidentiel du 2 décembre 2008 à Antony, dans une
ambiance préélectorale et d’orchestration médiatique de la récidive criminelle dans
tous ses états, cette circulaire rappelle que la psychiatrie sera systématiquement