LA SPECIFICITE EN PSYCHIATRIE
Question débattue depuis longtemps, elle fait la richesse de notre discipline
(qui est bien plus qu’une spécialité).
La psychiatrie est à la fois :
- Une branche de la médecine (Hippocrate fut amené à soigner un épisode de
folie par une autre île).
- Une science humaine qui entretient des rapports avec la philosophie (et l’une
de ses branches la psychologie), l’anthropologie, la sociologie, le droit, etc…
Cette double filiation a des conséquences :
1 – La formation :
Les internes sont actuellement en discussion pour que leur « maquette » fasse plus
largement appel aux sciences humaines.
2 – L’organisation territoriale et financière :
Au niveau du Comité d’Action Syndicale de la Psychiatrie, il est proposé, si les
Agences Régionales de la Santé se mettent en place, que chaque A.R.S ait un
budget spécifique pour l’ensemble de la psychiatrie régionale qui serait décliné au
niveau du privé et du public et permettait d’éviter la fongibilité financière entre
allocations M.C.O et psychiatriques (notamment dans les hôpitaux généraux où
elle n’est pas en faveur de notre discipline…).
3 – Les rapports avec le droit :
La psychiatrie est la seule discipline médicale amenée à gérer des soins sous
contrainte et à être impliquée dans la privation de liberté. L’indépendance
professionnelle des psychiatres (par rapport à la direction de l’hôpital, au conseil
d’administration etc…) en est d’autant plus importante.
4 – L’évaluation des coûts :
La psychiatrie a été novatrice au niveau de l’évaluation par la mise en place de la
fiche par patient. Les essais de la faire rentrer dans les programmes médicalisés du
système d’information (P.M.S.I) ont été des échecs. La valorisation des activités en
psychiatrie (V.A.P) mise en avant dans le rapport COUTY n’est pas plus adaptée à
tout ce qui se rattache aux sciences humaines.
5 – L’évaluation des pratiques professionnelles et les procédures d’accréditation et
de certification :
Elles ne peuvent être calquées sur le M.C.O. Les experts certificateurs ne se
préoccupent pas de vérifier la qualité des soins mais si ceux-ci sont conformes aux