chromosomes (locus). L’ensemble des différents allèles d’un même gène au sein d’une population
correspond au polyallélisme.
Au sein d’une espèce, la fréquence des allèles est variable. On dit qu’un gène est polymorphe lorsqu’il
possède au moins deux de ses allèles en fréquence supérieure ou égale à 1%. Le polymorphisme
génique est donc une source de variabilité des individus qui, tout en ayant les mêmes gènes, ont une
combinaison allélique unique.
2- L’origine du pollyallélisme : les mutations
Une mutation est un changement dans la séquence nucléotidique de l’ADN. Il existe trois types de
mutations :
- La substitution qui correspond au remplacement ponctuel d’une base azotée par une autre.
- L’addition qui résulte de l’insertion d’un ou de plusieurs nucléotides dans la séquence du gène.
- La délétion ou perte d’un ou plusieurs nucléotides dans la séquence d’ADN.
Une substitution d’une base azotée peut être silencieuse du fait de la redondance du code génétique
c’est-à-dire qu’à un acide aminé peuvent correspondre plusieurs codons. Dans le cas d’un nouvel acide
aminé obtenu, la mutation est dite faux-sens. Si il y a obtention d’un codon stop, la mutation est alors
dite non-sens.
Une délétion ou une addition peuvent engendrer un décalage du cadre de lecture des nucléotides qui se
lisent par trois. La protéine verra alors un changement important des acides aminés la constituant.
Les trois types de mutations peuvent changer la structure et/ou le fonctionnement de la protéine. Leur
transmission à la descendance, ne s’effectuera que si les mutations sont faites au sein des cellules
germinales.
B- La création de nouveaux gènes
L’étude de différents gènes similaires a permis d’établir que certains gènes ont été obtenus par
duplication d’un gène sur le même chromosome ou sur deux chromosomes différents (transposition). Il
en résulte la création d’un nouveau gène puisque leur localisation est différente.
Pour un individu donné, il existe donc des familles multigéniques, ensemble de gènes obtenus à partir
d’un gène ancestral. Les deux gènes évoluent alors indépendamment l’un de l’autre. Ils peuvent subir
au cours de leur existence des mutations différentes ce qui engendre des divergences d’expression.
La duplication (avec ou sans transposition) et les mutations sont source d’innovations génétiques aux
conséquences phénotypiques variées. Celles-ci s’observent aussi bien au cours de l’évolution d’une
espèce que pour la création d’espèces nouvelles.
C- Mutations et avantage sélectif
La sélection naturelle opère sur des individus différents et sur des allèles différents. La fréquence
allélique des individus sélectionnés augmente, alors que celle des individus éliminés diminue.
Finalement, c’est la population qui évolue par des variations de fréquences alléliques. La sélection
naturelle, par le jeu de facteurs du milieu, trie les individus les plus aptes ; elle privilégie donc la
conservation des allèles ou associations d’allèles favorables aux conditions du moment.
Certaines mutations se font sans avantage sélectif : il s’agit de mutations neutres (ex. les hémoglobines
des mammifères).