LE C O N C O U R S - » FO R M A T I 0 N
CANCÉROLOGIE Les marqueurs tumoraux sériques
médullaire de la thyroïde dans le cadre d'enquêtes familiales ;
- l'AFP, associée à une échographie chez le patient à
risque de carcinome hépatocellulaire (cirrhose évoluée) ;
- le PSA. Si le dépistage du cancer de la prostate est réa
lisé à l'aide du PSA sur de larges cohortes en Amérique
du Nord, il reste individuel en France, ce qui ne permet
pas une évaluation efficace de son éventuel bénéfice. Le
clinicien associe systématiquement un toucher rectal au
dosage du PSA. Avant de proposer à un patient un dosage
de PSA, le clinicien doit s'assurer que celui-ci a compris
dans sa globalité la démarche (résumée sur le schéma 1).
Le but n'est pas en effet de le rassurer, mais de lui don
ner un maximum de chances par un diagnostic précoce.
Il doit donc être susceptible d'accepter, si nécessaire, des
biopsies et un traitement Des recommandations sont dis
ponibles sur le site de l'ANAES.
UNE AIDE AU DIAGNOSTIC PRÉCOCE?
À l'exception de la calcitonine, de l'alpha-ibetoprotéiiie et de
l'antigène spécifique de prostate, les marqueurs tumoraux
sont d'une faible utilité dans le diagnostic de cancers. Ds peu-
vent toutefois orienter vers un diagnostic en cas de méta-
stase d'adénocarcinome d'origine inconnue, voire être
pathognomoniques d'une maladie (gonadotrophine cho-
rionique: tumeurs testiculaires, choriocarcinome sur môle).
BILAN D'EXTENSION, VALEUR PRONOSTIQUE
ET PRÉDICTIVE
Les marqueurs tumoraux doivent à notre sens faire partie
du bilan d'extension initial dans de nombreuses localisa-
tions. Le résultat constitue dans tous les cas une valeur de
référence pour la surveillance ultérieure du patient. Une
valeur élevée est en outre un facteur de mauvais pronostic,
qui peut générer des explorations complémentaires et doit
être intégré dans la décision thérapeutique. Cette valeur pro-
nostique est parfois reconnue par un consensus internatio-
nal : la concentration initiale de l'antigène spécifique de pros-
tate (PSA) intervient dans le choix du traitement des cancers
de la prostate (3) ; la gonadotrophine chorionique (hCG),
l'alpha-fœtoprotéine (AFP) et la lactate-déshydrogénase
(LDH) sont des paramètres intégrés dans la définition des
stades pour les tumeurs germinales métastatiques (2).
D'autres marqueurs tumoraux sont des facteurs pronos-
tiques avérés qui ne sont pas encore reconnus comme
devant intervenir dans la classification ou la stratégie thé-
rapeutique: l'antigène careino-embryormaire (ACE), pour
lequel une concentration préopératoire supérieure à 5 pg/1
est un facteur de mauvais pronostic dans les cancers
coliques, et le C A 15.3 en cas d'élévation initiale dans les can-
cers du sein. Les divers consensus n'intègrent pas ces para-
mètres. L'utilisation du C A 15.3 dans le bilan d'extension, en
évaluation dans quelques centres, semble bénéficier à cer-
taines patientes (schéma 2).
Schéma 1 DéDista9e individuel d'un cancer de la prostate
Logigramme décisionnel
Dosage du PSA
Toucher rectal
Le délai à respecter avant
tout nouveau dosage
(dans le même laboratoire),
après un résultat de PSA
normal, entre
un et trois ans.
Le seuil recommandé, qu'il est question de diminuer, est de 4 pg/l. Il faut toute-
fois prendre en compte, dans l'interprétation, l'âge du patient et la taille de la
prostate, évaluée par échographie. Les possibilités de traitement d'un cancer
avéré sont multiples : chirurgie radicale, radiothérapie, curiethérapie...
Impact du CA 15.3 initial sur la prise en charge d'une
patiente
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Temps (mois)
Patiente de 50 ans consultant pour carcinome du sein droit. Traitement prévu :
chirurgie puis radiothérapie. Modification sur élévation du marqueur tumoral pour
chimiothérapie, puis radiothérapie. On notera l'augmentation du CA 15.3 en début
de chimiothérapie.
Tome 127-32/33 1839 26-10-2005