d’équipes transnationales qui pose le défi de la socialisation et de la mise en confiance
entre salariés dans un contexte multilingue. Le transfert de la connaissance dans des
contextes où la même langue maternelle n’est pas partagée par tous constitue un autre
enjeu. Les titres des communications suivantes illustrent bien ces thèmes :
The use of linguistic compensatory strategies in cross-language knowledge transfer ;
Is Language only a means of communication?(Schomaker); The strategic role of
language in knowledge transfer to China (Tan and Gartland) ;
Language-switching, communication and knowledge process in MNEs (Chen and
Jackson). Cette dernière étude montre comment le recours à l’anglais, au chinois ou
au Chinglish, est d’une importance stratégique pour créer des avantages spécifiques soit
au niveau de la tâche à accomplir soit concernant les relations interpersonnelles.
Un autre axe de recherche exploré à l’occasion de ce colloque était le rôle de l’anglais
et des autres langues. Même si la ‘standardisation’ linguistique, c'est-à-dire l’anglais
comme langue de communication interne dans l’organisation, est souvent « la solution »
affichée par la Direction, le rôle de l’anglais se limite souvent au ‘reporting language’,
pour les documents officiels et les réunions du Conseil d’Administration. La réalité de
la communication quotidienne au sein de l’organisation est plus complexe et fait l’objet
d’investigations par des chercheurs. Deux communications illustrent ce thème: The Use
of a local language vs BELF (Business English Lingua Franca): Interpersonal and
corporate communication practices in an international context (Louhiala-Salminen). La
deuxième présente une étude conduite au sein d’une université finlandaise où trois
langues, l’anglais, le suédois et le finlandais sont employées dans les activités
quotidiennes de l’institution: A Bourdieusian perspective on language, identity and
power: an ethnographic study of Language use in a Finnish University (Vaara et al.)
Concernant les entreprises, un article sur Siemens a montré que la politique
linguistique de l’entreprise ne tient pas compte de la complexité de la pratique des
langues au quotidien (Fredriksson et al 2006). Certaines organisations ont des
politiques linguistiques explicites, d’autres ont préféré laisser règner une ambiguité à ce
sujet (Truchot 2009).
L’exemple d’une recherche menée conjointement par des chercheurs en
gestion et en sciences du langage
Dans un article intitulé Language training for enhanced horizontal communication : A
challenge for MNCs. (La formation en langue pour l’amélioration de la communication
horizontale : un défi pour les entreprise multinationales) (Charles and Marschan
Piekkari 2002), la collaboration de ces deux auteurs, dont une est spécialiste de
Communication Internationale ( International Business Communication) et l’autre de
Management International, (International Management), montre l’intérêt de faire des
recherches interdisciplinaires.
L’objectif de cet article est d’analyser les problèmes rencontrés par les salariés d’une
MNC dans la communication horizontale entre les filiales . Les résultats montrent que
la communication pose un problème pour le personnel dans la mesure où les besoins de
communiquer au-delà des frontières se font sentir à tous les niveaux de la hiérarchie
organisationnelle, et de plus en plus aux échelons inférieurs. Même si le choix de
l’anglais comme la langue de travail de l’entreprise est censé faciliter les échanges, le
recours à cette langue n’est pas une réponse suffisante – surtout quand beaucoup de
filiales se trouvent dans des pays non-anglophones. Dans une étude de la