Quelques précurseurs des Mathématiques « Modernes ».

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Quelques précurseurs des Mathématiques « Modernes ».
EUCLIDE
v. –350
VIETE François
1540-1603
BOLZANO Bernard
MÖBIUS August
Ferdinand
LOBATCHEVSKY
Nikolaï
1781-1848
1790-1868
GRASSMANN
Hermann
GALOIS Evariste
ABEL Niels Henrik
SYLVESTER James
Joseph
BOOLE George
CAYLEY Arthur
1809-1877
premier usage de la méthode axiomatique (pour
la géométrie dans l’espace)
algèbre littérale, càd. étude du calcul algébrique
sans référence aux quantités représentées
premier traitement des paradoxes de l’infini
théorie des invariants ; notion de transformation
linéaire
montre que différents systèmes d’axiomes sont
possibles pour la géométrie ... et sont utiles
(géométrie non euclidienne)
fondation de l’algèbre linéaire
1811-1932
1802-1829
1814-1897
premières recherches en théorie des groupes,
en rapport avec la résolution des équations
premières utilisations des matrices
1815-1864
1821-1895
première étude de lois de composition
étude et premier dénombrement des groupes
abstraits ; établit le pont entre géométrie
euclidienne, géométrie non-euclidienne, et
calcul avec les complexes
axiomatique de la géométrie euclidienne et noneuclidienne
étude systématique des groupes de
transformations
notion générale de loi de composition
Montre que toute axiomatique doit se baser sur
des notions non définies, dites « primitives »
théorie des ensembles ; mise en évidence des
paradoxes liés à l’utilisation de l’infini
montre le lien entre isométries de l’espace et
mouvement : le mouvement de tout corps sur
un intervalle de temps infinitésimal peut être
réduit à une isométrie
étude des propriétés de figures invariantes pour
un groupe de transformations ; trouve plusieurs
isomorphismes entre groupes
définit la mathématique comme une activité de
classification ; fonde la topologie (géométrie des
surfaces déformables)
recherches en axiomatique : arithmétique,
vectoriels
premier programme de recherches
mathématiques systématiques
(23« problèmes » ouverts)
1793-1856
RIEMANN Bernhard 1826-1866
JORDAN Camille
1838-1922
HANKEL Hermann
PASCH Moritz
1839-1873
1843-1930
CANTOR Georg
1845-1918
HELMHOLTZ
Hermann Ludwig
Ferdinand von
1821-1894
KLEIN Félix
1849-1925
POINCARE Henri
1854-1912
PEANO Guiseppe
1858-1932
HILBERT David
1862-1943
2
Découvertes
Un siècle de découvertes mathématiques.
* , ** : découvertes considérées comme particulièrement importantes.
Axiomatique, théorie du raisonnement
1895 *
Cantor
1897
Burali-Forti
1899
Hilbert
1902 **
Russell
1903
Hilbert
1905
Richard
1908 *
1910 *
Zermelo puis
von Neumann,
Bernays ...
Zermelo
1913 *
Brouwer ...
1920
Lukasiewicz Skolem ...
Tarski
1924
Montre que l’ensemble de tous les ensembles ne peut
exister (par une contradiction dans le calcul de son
cardinal).
Par un paradoxe ("paradoxe des catalogues"), montre qu’on
ne peut définir en toute liberté des ensembles d’ensembles.
Axiomatique complète de la géométrie plane et spatiale,
sans référence à la notion « commune » de points et droites.
Montre que les axiomes de la géométrie euclidienne sont
exempts de contradiction.
Crise des fondements de la mathématique, retombée des
travaux de Cantor : une approche naïve des ensembles
infinis et de la notion de définition fait apparaître des
contradictions ; on est obligé de prévoir plusieurs niveaux
de langage mathématique (un pour parler des maths, un
pour parler de celui qui parle des maths etc.), et de refuser
le nom d’ensemble à des collections trop vastes.
Crée avec Whitehead un système logique (théorie des types)
pour obvier à ces contradictions.
Montre que les axiomes de certaines géométries noneuclidiennes (Lobatchevsky) sont exempts de
contradictions.
Par un paradoxe, fait apparaître que toutes les méthodes de
classement des objets mathématiques ne sont pas
nécessairement bonnes.
Axiomatique de la théorie des ensembles.
Enonce l’axiome du choix : étant donné une infinité
d’ensembles, il existe un moyen systématique de
sélectionner un élément dans chacun d’eux ; cet axiome
semble raisonnable et est admis par la majorité des
mathématiciens, mais peut conduire à des paradoxes : des
notions aussi élémentaires que celle de volume deviennent
impossibles à définir correctement.
Intuitionnisme : refuse l’axiomatique de la théorie des
ensembles, l’induction infinie, le tiers-exclu, la
démonstration par l'absurde. But : faire des mathématiques
plus proches de l’intuition commune.
Théorie des modèles : méthodes pour fabriquer une
structure répondant à des axiomes donnés.
Prouve que l’axiome du choix est équivalent à la
proposition : « pour tout a infini, a² = a ».
Découvertes
v.1928
Lukasiewicz
1929
Gödel
1931 **
Gödel
1934
Skolem
1934
Zassenhaus
1935
Dieudonné Chevalley - Weyl...
1938
Gödel
1961 *
Robinson Luxemburg
1963
Cohen
1967
Bishop
3
Principes de la logique floue : admet des énoncés vrais,
faux et partiellement vrais ; très utilisée aujourd’hui en
informatique et en robotique (Zadeh 1965) ; utilisations en
statistique.
Métathéorème de la complétude : le système logique mis au
point par Russell (cf 1902) peut prouver toute formule vraie
de la logique classique.
Théorèmes d’incomplétude : une théorie suffisamment forte
pour faire de la théorie des nombres (nombres premiers
etc.) ne peut prouver elle-même qu’elle est correcte. Il faut
donc différents niveaux de pensée. Gentzen (1936) prouve
que la démonstration est possible « de l’extérieur ».
Arithmétique non standard, cohérente avec les axiomes de
Peano ; permet de faire de l’arithmétique avec des entiers
infinis.
Le « théorème des 4 ensembles », première démonstration
utilisant des diagrammes de Venn («patates»).
Création du groupe Nicolas Bourbaki, qui tente de faire de
la mathématique un tout cohérent par l’usage systématique
de la méthode axiomatique.
L’hypothèse du continu (il n’y a pas de nombre entre 0 et
C ) est cohérente avec les autres axiomes de la théorie des
ensembles ; l’axiome du choix (voir 1910) aussi.
Analyse non standard : variante de l’analyse admettant
l’existence de nombres infiniment petits. Permet parfois des
démonstrations plus aisées que l’analyse standard (avec
limites et ).
La négation de l’hypothèse du continu (il y a des nombres
entre 0 et C ) est cohérente avec la théorie des ensembles;
voir aussi 1938 ; on ne pourra donc jamais démontrer si
l’hypothèse du continu est vraie ou fausse.
Prouve que la théorie des ensembles « à la Cantor » est
exempte de contradictions, en en construisant un modèle.
Découvertes
4
Structures diverses
1901 *
Wilson - Gibbs
1905
Wedderburn
1908 *
Hensel
1910
Steinitz
1914
Fréchet
1920
Weyl
1934
1939 *
Löwig
groupe Bourbaki
(voir axiomatique,
1935)
1941
1941
Albert
Gel’fand
1942 **
Eilenberg - McLane
Axiomatique des vecteurs ; analyse vectorielle (étude de
fonctions dont les variables et/ou les valeurs sont des
vecteurs) ; essentiel en physique (électromagnétisme).
Théorème : si un ensemble est un corps (un groupe
commutatif avec l'addition, un groupe avec la multiplication
et la multiplication distribue l'addition), et comporte un
nombre fini d'éléments, alors c'est un champ (la
multiplication aussi est commutative).
La démonstration fait appel à des sujets aussi variés que :
vectoriels, classes latérales, combinatoire, divisibilité,
polynômes à inconnues dans , plan de Gauss.
Théorie des corps p-adiques ; des ensembles de nombres
munis d’une distance aux propriétés inattendues.
Axiomatique de l’algèbre ; son cadre naturel est la théorie
des corps (cf 1905 pour la définition).
Axiomatique des espaces abstraits, cadre de la topologie, et
des espaces métriques, càd. avec une loi de distance.
Axiomatique des espaces affins (géométrie avec
parallélisme mais sans mesures).
Toutes les bases d’un vectoriel ont le même cardinal.
Définit la mathématique comme l’étude des ensembles
munis d’une structure. En profite pour éditer une œuvre
(encore incomplète !) étudiant systématiquement les
structures.
Théorie des opérations non associatives.
Théorie des algèbres normées, ou vectoriels munis d’une
opération de multiplication interne et d’une distance.
Utilisée en mécanique quantique.
Théorie des catégories : donne une place centrale aux
notions de loi de composition, et de morphisme.
Découvertes
5
Théorie des groupes
1898
1902
1906
1938
1947
1957 *
1959
1963
1972 *
1980
1983
Weber
Huntington
Burnside
Première axiomatique des groupes.
Axiomes « classiques » des groupes.
Conjecture que tout groupe simple (càd. n’ayant pas de
sous-groupe invariant) non cyclique est de cardinal pair. Les
groupes simples jouent pour les groupes le même rôle que
les nombres premiers.
Frucht
Tout groupe fini est isomorphe au groupe formé des
automorphismes d’un certain graphe (isomorphismes du
graphe avec lui-même), avec la loi usuelle de composition.
Markov - Post
Il n’existe pas d’algorithme permettant de déterminer de
manière systématique si deux combinaisons des générateurs
d’un groupe représentent le même élément du groupe
("problème des mots").
Chevalley - Steinberg Théorie des groupes simples ; construction utilisant les
Suzuki - Ri
ressources de la topologie, de l’algèbre des champs finis, du
calcul vectoriel, de la géométrie des pavages, de la théorie
des isomorphismes et des plongements (isomorphismes
entre une structure et une partie d'une autre).
Navikov
Construit un groupe infini dont tous les éléments sont
d’ordre fini.
Feit - Thompson
Démontrent la conjecture de Burnside (voir 1906).
Gorenstein
Etablit un programme pour la classification des groupes
simples. Ce programme sera achevé en 1980 (voir cette
date) par Aschbacher, Gorenstein, Fischer etc.
Griess - Fischer
Construisent un groupe simple de cardinal énorme, le
« monstre », groupe de rotations d’un espace vectoriel de
dimension 196883. Ceci achève la classification des
groupes simples.
Thurston
Utilise les groupes d’isométries conservant des figures de
papiers peints pour faire avancer la classification des
surfaces de dimension 3.
Découvertes
6
Topologie
1902
Boy
1910
Tietze
1912 *
Brouwer
1920
Redemeister
1926
Alexander - Briggs
1928 *
Alexander
1930 ?
Hopf
1933
Leray - Schauder
1968
Ringel - Youngs
1976 **
Haken – Appel
1988
Kulpa-Turzansky
1990
Mori
2002
Découvre une surface pour laquelle le nombre de Poincaré
est 1. Elle se recoupe.
Le nombre chromatique de la surface de Möbius est 6.
(le nombre chromatique est le nombre de couleurs
nécessaires pour colorier une carte sur la surface en
question ; la surface de Möbius est un ruban dont on a collé
les extrémités après l’avoir tordu à 180°).
Théorème du point fixe : si l’on prend une feuille de papier
déposée à plat, si on la froisse et si on dépose la boule sur
l’ancien emplacement de la feuille, un des points de la
feuille au moins se trouvera à la verticale de son ancien
emplacement. Ce théorème implique qu’il est impossible de
« coiffer » une sphère couverte de cheveux sans créer de pli
ou d’épi ... et qu’à tout moment, il existe un point de la terre
où il n’y a pas de vent.
Notion d’isomorphisme de nœuds ; début des tentatives de
classification.
Décomposition des nœuds en « nœuds premiers ». La
« multiplication » est ici le fait de faire deux nœuds l’un
après l’autre.
Attribue à chaque nœud un polynôme, la multiplication des
nœuds (cf 1926) étant isomorphe à celle des polynômes.
Ceci permet une classification des nœuds, mais assez
grossière ; elle sera améliorée par Jones en 1984.
Montre que l’impossibilité de « coiffer » une sphère
(cf 1912) est liée au fait que son nombre de Poincaré est 2.
Equivalent du théorème du point fixe dans un vectoriel de
dimension infinie ; aide à trouver les solutions de certaines
équations différentielles.
Lien entre le nombre chromatique d’une surface (voir 1910)
et son nombre de Poincaré : à 3 exceptions près (sphère,
plan, surface de Klein), le nombre chromatique est la plus
grande solution de l’équation x² - 7x + 6 = 0 (arrondie à
l’entier inférieur), où  est le nombre de Poincaré
(conjecture énoncée par Heawood en 1890).
Toute carte sur un plan ou une sphère peut être coloriée
avec 4 couleurs seulement (dém. par ordinateur, et donc
contestée).
Toute bijection continue conserve la dimension des espaces
vectoriels et autres ; utilise Brouwer 1912.
Progrès importants dans la classification topologique des
surfaces de dimension 3.
Démonstration de la conjecture de Poincaré, classifiant les
surfaces fermées finies.
Découvertes
7
Algèbre et Arithmétique
1903 *
1909
1923
1929
1930
1932
1934
1937 *
1949
1950
1952 *
1957
1959
1966
Le nombre 2 67 1 n’est pas premier (on croyait auparavant
que, si x est premier, 2 x 1 l’est aussi).
Carmichael
Il y a une infinité de nombres pseudo-premiers absolus.
On sait que si a est premier, alors a n  a est un multiple de
n, et ce pour tout n ("petit théorème de Fermat"). Un
nombre pseudo-premier absolu est un nombre qui satisfait
cette condition, sans toutefois être premier. Le plus petit est
561.
Mordell
L’équation  2  x 3  k n’a qu’un nombre fini de solutions
entières (couples  - x) si k est un nombre fixé > 0.
Gel’fond
e  est transcendant (voir 1930).
Champernowne
Le nombre 0,12345678910111213... est transcendant (n’est
pas la solution d’une équation à coefficients entiers).
Ingham
Si x est assez grand, il existe un nombre premier entre
x 3 et ( x 1) 3 .
Gel’fond - Schneider Si  est un nombre rationnel positif autre que 0 et 1, et si 
est transcendant (voir 1930), alors   est transcendant.
Vinogradov
Tout nombre pair assez grand est la somme de 2 premiers ;
tout nombre impair assez grand, la somme de 3. Réponse
partielle à la conjecture de Goldbach (1742), qui affirme
qu’ils le sont tous.
Selberg - Erdös
limx  ( x).ln( x)/ x = 1 (démonstration plus simple que
celle de Hadamard et de la Vallée-Poussin en 1895, qui
utilisait des fonctions sur ).
 (x) désigne le nombre de premiers < x.
Shapiro
Démonstration « élémentaire » que toute progression
arithmétique contient une infinité de nombres premiers
(1ère démonstration : Dirichlet en 1837, par l’analyse).
Robinson
Première preuve par ordinateur d’un résultat mathématique:
2 521 1 est premier.
Berger
Il existe une infinité de nombres pairs m tels que a m  a soit
multiple de m (le premier avait été découvert par Lehmer en
1950).
Bose - Parker –
A part pour n = 2 et n = 6, il existe un carré gréco-latin
Shrikande
d’ordre n (avec l’aide d’un ordinateur).
Un carré gréco-latin d’ordre n est un tableau n  n, dans
chaque case duquel on note deux symboles, l’un pris dans
une liste de n, l’autre pris dans une autre liste de n, de
manière qu’aucune ligne ni colonne ne contienne deux fois
le même symbole (en pratique, 2 carrés latins superposés).
Baker
Il n’existe qu’un nombre fini de familles de nombres
x,y,m,n tels que x m  y n 1 . (conjecture de Catalan : le seul
cas est 32  2 3  1 ).
Cole
Découvertes
1970
1977
1980 *
1988
1990
1995 **
2002 *
8
Matijasevitch - Jones Expression d’un polynôme à 26 variables qui prend pour
valeurs tous les nombres premiers, et eux seuls, lorsque les
variables parcourent .
Larson
Démontre que « tout nombre premier qui est supérieur de 1
à un multiple de 4, est décomposable d’une et une seule
manière en somme de 2 carrés », en passant par la
résolution d’un problème ... d’échecs !
Cohen – Lenstra
Test par ordinateur pour vérifier si un nombre est premier
(nécessite à l’époque quelques secondes pour un nombre de
100 chiffres).
Elkies – Fries
Il existe une infinité de solutions entières de l’équation
x 4  y 4  z 4  t 4 . La plus petite est : x = 95800, y = 217519,
z = 414560, t = 422481 (trouvée par ordinateur).
frères Chudnovsky
Calcul de 2 milliards de décimales de .
Wiles
Démontre la conjecture de Fermat (1637) : quel que soit n
supérieur à 2, il n’existe pas d’entiers non nuls x, y, z tels
que x n  y n  z n .
Mihailescu
Démontre la conjecture de Catalan (1844) : il n'y a pas deux
entiers consécutifs qui soient des puissances (> 1) d'entiers,
sauf 8=2³ et 9=3².
9
Découvertes
Algorithmique
Définition : algorithme : méthode systématique de résolution d’un problème
1934
Church
1936 *
Turing
1936
Turing
1943
Turing
1958
1960
Rabin - Hartmanis
1970
Cook
1970 *
Merkle - Diffie –
Hellman puis Rivest
– Shamir - Adelman
1976
Conway
1985
Deutsch
1994
Shor
Fait dériver tous les raisonnements que l’on peut demander
à une machine de quelques opérations élémentaires. Ce qui
laisse la voie libre à Turing (1936, 1er).
« Machine de Turing », machine automatique pouvant
traiter tous les algorithmes si on lui donne assez de
mémoire et de temps. Revient à démontrer que tous les
ordinateurs ont les mêmes capacités. Le reste n'est qu'une
question de temps.
Il existe des problèmes pour lesquels on ne pourra pas
trouver d’algorithme (en effet, le cardinal de l’ensemble des
problèmes est supérieur à celui de l’ensemble des
algorithmes). Conséquence : il n’existe aucun algorithme
pour tester la véracité des énoncés mathématiques.
Colossus, première machine logique électronique
(ordinateur).
Algol : premier langage informatique adapté à la résolution
de problèmes mathématiques.
Enoncé d’un problème admettant des algorithmes, mais
aucun algorithme « efficace » (càd. qui reste assez rapide
lorsque les données prennent de l’ampleur)
Classification des problèmes selon le degré de rapidité des
algorithmes que l’on peut leur appliquer.
Cryptographie à clef révélée, étude de codes avec lesquels
on peut coder facilement en disposant d’une clef, mais pas
décoder, si l’on ne dispose pas d’une deuxième clef. Permet
à tout le monde de coder un message qui ne pourra être lu
que par certains. Utilise des propriétés des nombres
premiers.
Jeu de la Vie, modélisant l’évolution d’une population de
microbes dans une boîte plate. Conway a démontré qu’il
existe un isomorphisme entre les parties de Jeu de la Vie et
les énoncés logiques, de telle manière qu’à une population
qui survit éternellement correspond une proposition vraie,
et vice versa. Mais on ne connaît pas cet isomorphisme …
Imagine des ordinateurs « quantiques », ne donnant pas
toujours la solution à un problème, mais hyper-rapides
lorsqu’ils en donnent une.
Montre que les ordinateurs quantiques sont capables de
factoriser un entier en un temps "raisonnable", mettant ainsi
en danger la cryptographie (v. 1970). Le problème de la
factorisation appartient à une catégorie "difficile" de la
classification de Cook (cf. 1970).
Découvertes
10
Géométrie, Algèbre Linéaire
1896 *
1900
Peano
von Koch
1935
Whitney
1939
Sprague
1961
Richardson
1965
Leech
1966
Berger
1968
Scott
1975 *
Mandelbrot
1977
Szilassi
1978
Duijvestijn
Courbe continue recouvrant la surface d’un carré.
Courbe de longueur infinie entourant une surface finie : le
«flocon de von Koch», une des premières fractales (cf
1975).
Matroïdes, généralisation des espaces vectoriels. Permet de
définir des notions telles que : indépendance linéaire, bases,
etc., sans utiliser de coordonnées.
Première décomposition d’un carré de taille entière en
carrés plus petits, de tailles toutes différentes et entières,
sans recouvrements.
Généralisation de la notion de dimension à des dimensions
non entières : par exemple la côte d’un pays ; la dimension
devient une mesure de la régularité.
Empilement particulier de sphères (ou ce qui en tient lieu)
dans un vectoriel de dimension 24. Chaque sphère en
touche 196560 autres. Le groupe des isomorphismes qui
conservent l’empilement en échangeant les sphères joue un
rôle important dans la théorie des groupes simples.
Application : permet de créer un code dont les mots ont 24
bits (0 ou 1) et tel que deux mots différents aient au moins 7
bits différents (code correcteur d’erreurs).
Il n’y a pas d’algorithme pour savoir si un polygone ou
autre objet peut recouvrir le plan sans trous ni
chevauchements.
Lié à l’existence de pavages irréguliers (cf 1984).
Publie 367 démonstrations différentes du théorème de
Pythagore.
Fractales : objets dont la structure est la même à quelque
échelle qu’on les regarde. Une fractale a une dimension (cf
1961) non entière. Les attracteurs étranges (cf Analyse,
1971) en sont un cas particulier. Les fractales fournissent
une bonne modélisation des montagnes, de la surface
interne des poumons, des côtes et frontières, ... et
expliquent de nombreux phénomènes physiques et
chimiques.
Découvre un polyèdre à 21 sommets et 7 faces, tel que deux
faces quelconques se touchent. Il n’a donc pas de
diagonales ; et il faut donc 7 couleurs pour le colorier. Il
peut être dessiné sur un tore et non sur une sphère.
La plus petite décomposition possible d’un carré (cf 1939)
est celle d’un carré de taille 112 en 21 carrés.
Découvertes
1984 *
1988
1998*
11
Penrose- Shechtman- Quasi-cristaux : réseaux ayant les propriétés de régularité à
Kramer - Neri etc.
grande échelle des cristaux, mais pas leur arrangement
microscopique.
Lam - Swiercz Il n’existe pas de plan projectif d’ordre 10, c’est-à-dire de
Thiel - McKay
configuration de 111 points, regroupés en 111 droites de 11
points, deux droites se coupant toujours, et deux points
étant toujours sur une droite. La démonstration, longue et
informatisée, pose le problème de la validité des
démonstrations invérifiables.
NB : il existe des plans projectifs de tous les ordres égaux à
une puissance de nombre premier. Si l’ordre est k, il y a
k²+k+1 points, autant de droites, k+1 points par droite, k
droites passant par un point.
Hales
Démonstration de la conjecture de Kepler (datant de 1611):
l'empilement de sphères le plus serré est celui utilisé pour
les fruits dans un cageot : couches hexagonales disposées en
quinconce.
Découvertes
12
Statistiques et Probabilités
1900 *
Borel
Loi forte des grands nombres : si un même événement de
nature quantitative (une variable aléatoire) est mesuré
plusieurs fois, la moyenne des observations tendra vers la
moyenne des valeurs possibles de la variable (par exemple,
après un grand nombre de parties de « pile ou face » avec
une pièce non truquée, on obtiendra presque exactement
50 % de chaque résultat).
1925
Fisher
Théorie des estimateurs : sur base d’observations
1930 ... Neuman - Pearson - statistiques partielles, donner une description aussi fiable
Wald
que possible de valeurs numériques relatives à un grand
ensemble d’éléments (ce qui rend légitime de réaliser un
sondage « représentatif » sur un nombre limité de
personnes).
1933 *
Kolmogorov
Axiomatique du calcul des probabilités, considéré comme
un cas particulier d’intégrale (voir analyse : 1898).
1938
Benford
Montre que les nombres utilisés dans les sciences exactes et
humaines ont plus souvent 1 que 9 comme premier chiffre.
A « deviné » le théorème en constatant que les premières
pages des tables de logarithmes sont plus sales que les
dernières !
1942
Metropolis - Ulam
Méthode « de Monte Carlo » pour le calcul d’intégrales
compliquées : on effectue le calcul sur un nombre fini mais
grand de points définis aléatoirement. Applications en
physique subatomique.
1950
Blyth - Lehmann –
Montrent que la moyenne des valeurs observées est la
Hodges
meilleure approximation de la vraie valeur (le meilleur
estimateur, voir 1930) lorsqu’on considère une seule série
de données.
1961
James - Stein
Montrent que la moyenne des valeurs observées n’est pas le
meilleur estimateur de la vraie valeur lorsqu’on considère
un ensemble de données en parallèle et proches l’une de
l’autre (ici, les performances d’une série d’athlètes).
1965
Chaitin –
Définissent une suite de nombres aléatoire comme une suite
Kolmogorov
qui ne peut être décrite en résumé.
Découvertes
13
Analyse
1898
Borel
1902 *
Lebesgue
1903
Hadamard
1903
Fredholm
1909 *
Riesz - Fréchet
1914
Polya
1936
1945 *
Sobolev
Schwartz
1966
Carleson
1971
Ruelle – Takens
1975
Feigenbaum
1984
de Branges
Théorie de la mesure : cadre général pour le théorie des
intégrales ; permet des calculs beaucoup plus variés que la
théorie « classique ».
Synthèse des idées sur l’équation de propagation des ondes,
une équation différentielle très étudiée.
Théorie des équations intégrales, càd. des équations qui font
intervenir simultanément comme inconnues une fonction et
son intégrale.
Théorie des espaces de fonctions : espaces vectoriels de
dimension infinie munis d’un produit interne ; but :
résoudre des équations intégrales (voir 1903).
Classification des fonctions de  dans , telles que l’image
de tout entier positif soit un rationnel. A part les polynômes,
toutes ces fonctions croissent très vite (les exponentielles
sont celles qui croissent le moins vite).
Présente une riche famille d’espaces de fonctions (cf 1909).
Théorie des distributions. Les distributions sont des
applications linéaires d’un espace de fonctions vers  ou
vers . Utilité en physique quantique.
Montre la cohérence de la théorie de Fourier (XIXè), qui
décompose une vaste famille de fonctions en combinaison
linéaire de fonctions sinus et cosinus.
Attracteurs étranges : ensembles de points d’un espace vers
lesquels les valeurs d’une fonction convergent, mais de
manière irrégulière. L’informatique permettra de les
représenter, avec une certaine esthétique.
Découvre que la théorie des attracteurs étranges (voir 1971)
est régie par un nombre (appelé depuis « de Faigenbaum »)
qui pourrait prendre dans l’analyse une importance
considérable. Affaire à suivre ...
Une application du plan de Gauss dans lui-même, qui peut
être représentée par un développement en somme de
puissances, ne peut « étirer » les formes plus que
z
l’application qui envoie z sur
; le coefficient de x n
(1 z)²
dans le développement ne peut être supérieur à n, quel que
soit n (conjecture de Bieberbach).
Découvertes
14
Mécanique
1895
1896 *
1905 **
1908
1916 *
1918 *
1918
1925 **
1929
1934 *
1950
Korteweg - de Vries
Equation différentielle décrivant le mouvement des masses
d’eau ; explique les phénomènes de marées intenses, les
mascarets (vagues solitaires remontant les fleuves).
Lorentz
Détermine le groupe des transformations qui laissent
invariantes les équations de l’électromagnétisme et de la
propagation de la lumière (équations de Maxwell).
Einstein
Relativité restreinte : les transformations de Lorentz (voir
1896) ne conservent pas les masses, longueurs, temps.
Conséquences :
-l'espace et le temps cessent d’être des notions absolues. Ce
qui avait été entr'aperçu, mais fermement rejeté, par
Lorentz ;
- la masse peut se transformer en énergie et vice-versa.
Minkowski
Espace de dimension 4, muni d’une opération de distance
« originale », cadre naturel pour l’étude de la relativité
restreinte et de l’électromagnétisme.
Einstein
Relativité générale : ramène la gravité à une propriété
géométrique de l’espace : les corps déforment l’espace
autour d’eux comme un poids sur un drap tendu.
Noether
Les lois de la mécanique de Newton peuvent être déduites
des propriétés supposées d’homogénéité de l’espace
(invariance des phénomènes en fonction de l'endroit, du
moment et de la direction).
Sundmann
Solution du problème des trois corps (mouvement de trois
objets soumis à l’attraction gravitationnelle les uns des
autres), exacte mais inutilisable : c’est un système de 9
équations différentielles.
de Broglie Mécanique quantique : description du mouvement des
Schrödinger - Dirac - particules atomiques ; utilise des applications linéaires entre
Heisenberg
espaces de dimension infinie (voir Analyse : 1909).
Robertson - Tolman Déterminent la forme la plus générale que peut prendre
l'opération de distance dans un univers soumis à la gravité.
Leray
Première apparition du chaos (voir 1962) et des attracteurs
étranges (voir Analyse : 1971), dans l’étude de
l’écoulement tourbillonnaire des fluides.
Achèvement de la mécanique hamiltonienne, qui ramène
l’étude des mouvements des corps ponctuels à celle d’une
application linéaire (appelée « forme de Hamilton ») dans
l’espace vectoriel dual de celui des droites tangentes à une
certaine surface dans un espace vectoriel de dimension
élevée. C’est aussi compliqué que ça en a l’air !
Découvertes
1962
Kolmogorov Arnol’d - Moser
1972
Thom
1989
Laskar
15
Le mouvement des astres dans le système solaire pourrait
être chaotique, càd. que de petites variations dans les
données numériques (position et vitesse) peuvent conduire
à des modifications importantes dans le mouvement ; il est
donc difficile de prévoir l’évolution à long terme du
système solaire (c’est le même phénomène qui rend la
météo imprévisible). Ce phénomène a reçu le nom d’« effet
papillon », terme aujourd'hui très galvaudé. Confirme la
complexité du problème des trois corps (voir Sundmann
1918).
En étudiant les mécanismes de différenciation cellulaire,
met au point la théorie des catastrophes : classification des
situations où un système peut évoluer de deux manières
différentes à partir de la même situation initiale.
Le mouvement des astéroïdes est effectivement chaotique
(voir 1962). Par contre, le mouvement de la lune empêche
celui de la terre de devenir chaotique, et a donc joué un rôle
essentiel dans la pérennité de la Vie.
Découvertes
16
Applications
1900
1912
1920
1922
1926 *
1930
1931
1935
1943
1944
1947
1947
Bachelier
Application de la théorie des promenades aléatoires
(modélisation de la marche d’un ivrogne) à l’évolution des
cours en bourse.
Zermelo
Montre que tout jeu opposant deux joueurs, sans
intervention du hasard, sans possibilité de bluff, avec un
nombre fini de coups possibles (ex. : échecs) possède une
stratégie permettant à l’un des deux joueurs de gagner à
coup sûr. Ne dit rien quant à la forme de cette stratégie, ni
quant au gagnant.
Borel
Théorie mathématique des jeux ; classification des
problèmes selon le nombre de joueurs et l’intervention
possible d’événements aléatoires (jet de dé p.ex.)
Charlier
Résout le paradoxe d’Olbers (avec tant d’étoiles, pourquoi
le ciel est-il noir ?) en imaginant une structure organisée,
fractale, de l’univers (voir Géométrie : 1975).
von Neumann
Théorème du minimax : établit l’existence d’une stratégie
optimale dans tout jeu opposant deux joueurs, avec "somme
nulle" (l'un perd ce que l'autre gagne). Cette stratégie peut
être soumise à des choix aléatoires (pile, je fais ceci - face,
je fais cela).
Kraitchik
Utilisation des matrices pour représenter les résultats
possible d’un jeu à deux joueurs. Très utilisé aujourd'hui en
Sciences Politiques.
Rado - Doublas
Résolution du problème de Plateau : détermination par le
calcul de la surface minimale sous-tendue par une courbe
fermée dans l’espace. Il y a une solution empirique facile,
qui consiste à plonger la courbe (matérialisée par du fil de
fer) dans de l’eau savonneuse et à observer la forme de la
bulle ainsi créée.
Volterra - d’Ancona Dynamique des populations : équations donnant l’évolution
de populations animales.
Nash - von Neumann Applications de la théorie des jeux aux choix de stratégies
militaires.
von Neumann Applications de la théorie des jeux aux décisions microMorgenstern
économiques. Intervention de jeux coopératifs (une alliance
est possible, tous peuvent gagner si l'alliance fonctionne
bien).
Dantzig
Algorithme du simplexe, pour la résolution de problèmes
d’optimisation sous une série de contraintes (comment
maximiser la quantité de produits vendue compte tenu de
limitations de matières premières, de main-d'œuvre,
d’espace pour les machines ...)
Golay
Premier code rigoureusement déterminé afin de pouvoir
repérer des erreurs de transmission (brouillage) et les
corriger. Voir Géométrie : 1965.
Découvertes
1948
Shannon
1954
Yang - Mills
1956 **
Li - Yang
1961
1962
Hu
Gell Mann –
Ne'eman
1962
Doob - Meyer
1968
Dijkstra
1973
Baracs
1981
Rubik
17
Théorie de l’information : détermination des procédures les
plus efficaces pour transmettre un renseignement, et de la
quantité d’information transmissible par un canal donné.
Son cadre naturel est le calcul binaire.
La théorie des particules élémentaires est régie par des
groupes de transformations de particules.
Contrairement à toute attente, certains phénomènes de la
physique nucléaire sont asymétriques (distinguent la gauche
de la droite).
Démontre la validité de l’algorithme du chemin critique.
Hypothèse des quarks : une classification des particules
atomiques permet une description plus simple si l'on admet
l'existence de particules encore plus fines, dont les protons,
neutrons etc. sont des "combinaisons linéaires". L'existence
de ces particules semble maintenant démontrée.
Les fluctuations des cours boursiers suivent une évolution
moyenne partiellement prédictible (cf 1900).
Résolution des blocages dans les centraux téléphoniques et
les réseaux d’ordinateurs par l’utilisation de procédures
aléatoires.
Topologie structurale : théorie de la flexibilité des
carcasses.
Puzzle à 3 dimensions : un cube étant décomposé en 26
petits cubes aux facettes colorées, reconstituer des faces de
couleur uniforme. L’ensemble des transformations
possibles forme un groupe de plusieurs milliards de
milliards d’éléments. Cinq mouvements élémentaires
suffisent à les engendrer. On connaît un algorithme de
résolution qui fait intervenir au maximum 52 mouvements.
On sait qu’il existe un algorithme en 20 mouvements au
maximum, mais sa recherche est si difficile qu’il a été
surnommé « algorithme de Dieu ».
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