En ce qui concerne les recettes, comme cela a déjà été mentionné, la lutte contre la fraude
et l’évasion fiscale, notamment au niveau de l’impôt sur le revenu, aura des résultats.
D’ailleurs, la sécurité sociale portugaise a déjà annoncé récemment une augmentation de la
captation des recettes, par le biais d’un programme de plus grande rigueur dans
l’application des normes en vigueur.
C’est cette information que j’aimerais partager avec vous, en vous transmettant la vision
d’un pays qui respecte ses engagements internationaux et qui se prépare pour les nouveaux
défis de l’économie globalisée, en rationalisant l’administration et en réduisant son poids
dans la dépense publique.
Il est important de signaler que mon pays vit un moment politique particulièrement
intéressant : en conséquence du calendrier électoral récent, il n’y aura pas d’élections au
cours des quatre prochaines années — ni nationales, ni locales ni au niveau présidentiel.
Ce fait, associé à la circonstance d’une majorité absolue d’un seul parti politique au
Parlement, le parti socialiste (avec 121 députés sur 230), tend à créer les conditions pour la
conduite d’une politique de grande exigence dans un contexte de stabilité politique, sans
laquelle il ne serait pas possible de mettre en place des mesures structurantes et, par
conséquent, susceptibles de contestation et de résistance.
Les deux documents que j’ai mentionnés, le budget de l’État pour 2006 et le Programme
de stabilité et de croissance pour 2005-2009, sont la base légale des mesures que le Portugal
est en train d’appliquer ces derniers temps et que le Parlement est également obligé de
respecter et de faire respecter.
L’évaluation politique de ces objectifs a été faite par le Parlement, au niveau des
commissions compétences mais aussi au niveau des débats parlementaires, notamment en
présence du Premier ministre et du gouvernement. Ce scrutin est largement diffusé dans le
pays par les médias, avec pour objectif — pour citer le Premier ministre portugais, lors du
débat sur le budget de l’État pour 2006 devant le Parlement — « que le pays commence, une
fois pour toutes, à faire face avec sérieux, persistance et détermination à son problème de
déséquilibre des comptes publics. »
Mme Jacqueline Biesheuvel-Vermeijden (Pays-Bas) a demandé quel était l’impact de
cette nouvelle politique budgétaire sur le budget et les moyens du Parlement portugais.
Mme Claressa Surtees (Australie) a demandé si cette réforme avait fait évoluer la
manière dont le Parlement examinait le budget.
Mme I. Gusti Ayu Darsini (Indonésie) a souhaité savoir quelle proportion du budget de
l’Etat allait au Parlement et aux dépenses d’éducation et comment le contrôle du budget de
l’Etat était assuré au Portugal.
Mme Adelina de Sá Carvalho a rappelé que le Parlement portugais était autonome dans
la fixation de son budget, tout en étant naturellement très sensible au contexte économique
général et soucieux d’exemplarité vis-à-vis des autres institutions et de l’opinion publiques.
En réponse à Mme Claressa Surtees, elle a confirmé que le nouveau cadre a conduit à
revoir les modalités selon lesquelles le Parlement examine et contrôle le budget de l’Etat. La
commission des Finances souhaite désormais être informée quotidiennement de l’exécution
budgétaire — même si, en pratique, le Parlement n’obtient pas toujours les informations qu’il
sollicite dans les délais et se heurte aux réticences de l’Exécutif, en général, et du ministère
des Finances, en particulier.