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SOUS EMBARGO STRICT jusqu’au 7 juin 2012, 13 :00 (heure
d’Afrique de l’Est
à la veille de la Conférence Rio+20
L’urbanisation croissante, la mondialisation et une gouvernance déficiente
constituent des menaces majeures pour l’environnement
La terre et l’eau subissent une pression croissante, mais des politiques et
partenariats mobilisateurs montrent que des progrès sont possibles
Rio, 6 juin 2012 La croissance rapide de la population urbaine, la mondialisation, le changement
climatique et la nécessité de renforcer la gouvernance sont quelques uns des défis auxquels doit faire face
le continent africain s’il veut s’engager résolument sur la voie d’un avenir durable.
Cependant, de nombreux pays adoptent des politiques et des projets de collaboration transfrontalière
portant les germes d’un avenir plus durable. Si ces mesures sont reprises à plus grande échelle et
accélérées, elles pourraient favoriser la transition vers une économie verte alors que les nations du monde
entier se préparent au Sommet Rio+20 qui se tiendra au cours de ce mois.
Ces tendances observées au cours des cinq dernières années en Afrique sont annoncées dans la
cinquième édition du Rapport sur L’Avenir de l’Environnement Mondial (GEO-5), officiellement publiée ce
jour au siège de l’Union africaine à Addis Abéba en Ethiopie, au-cours d’une cérémonie à la quelle ont pris
part de les Ambassadeurs et diplomates d’une cinquantaine de pays, les chefs religieux membres de
l’Initiative interconfessionnelle pour le renforcement de a paix ainsi que des représentants du monde
universitaire, les organisations de la société civile, les organisations internationales et les médias.
Ce lancement gional suit la publication officielle du Rapport GEO-5 hier à Rio de Janeiro au Brésil.
Le Cinquième Rapport sur l’Avenir de l’Environnement mondial publié pratiquement à la veille du Sommet
Rio + 20 révèle que monde ne s’oriente toujours pas vers une voie durable malgré les quelque
500 objectifs et cibles fixés au niveau international pour soutenir une gestion durable de l’environnement et
renforcer le bien-être humain, selon une nouvelle évaluation de grande envergure coordonnée par le
Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).
La cinquième édition de l’Avenir de l’environnement mondial (GEO-5), rendue publique à la veille de la
Conférence de Rio+20, a permis d’évaluer 90 des principaux objectifs et cibles environnementaux et de
montrer que quatre d’entre eux seulement avaient enregistré des progrès significatifs.
Ces objectifs portent sur la suppression de la production et de l’utilisation de substances appauvrissant la
couche d’ozone, l’élimination du plomb dans les carburants, le renforcement de l’accès à un
approvisionnement en eau de meilleure qualité et la promotion de la recherche en matière de lutte contre la
pollution marine la liste complète des objectifs et de leur degré d’accomplissement peut être consultée à l’adresse
suivante :
www.unep.org/geo/pdfs/geo5/Progress_towards_goals.pdf
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Certains progrès ont également été accomplis à l’égard de 40 objectifs qui portent notamment sur
l’extension des zones protégées comme les parcs nationaux et les efforts en vue de la réduction de la
déforestation.
Il n’y a eu aucun progrès, ou très peu, en ce qui concerne 24 des objectifs évalués notamment vis-à-vis
du changement climatique, de la protection des réserves halieutiques et de la lutte contre la désertification
et la sécheresse.
Cette évaluation révèle une détérioration de la situation pour huit de ces objectifs, notamment celle des
récifs mondiaux de coraux. Enfin, 14 autres objectifs n’ont pas pu être évalués faute de données.
Ce rapport prévient qu’à moins que l’humanité ne change immédiatement de cap, des seuils critiques
seront bientôt atteints au delà desquels des changements brusques et irréversibles peuvent survenir, qui
affecteraient les fonctions vitales de notre planète.
« Si cette situation perdure, si les structures actuelles de production et de consommation des ressources
naturelles continuent à prévaloir et que rien n’est fait pour inverser la tendance, les gouvernements devront
assumer la responsabilité d’un niveau de dégradation et de répercussions sans précédent, » a affirmé le
Sous-secrétaire général de l’ONU et Directeur général du PNUE, Achim Steiner.
Mais les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Le rapport montre qu’il est possible d’atteindre un
ensemble ambitieux d’objectifs environnementaux d’ici à 2050, à condition de changer et de renforcer les
politiques et stratégies actuelles. Il présente également un grand nombre d’exemples d’initiatives politiques
réussies notamment en matière d’investissement public, de comptabilité environnementale, de commerce
durable, d’ouverture de nouveaux marchés, d’innovation technologique et de renforcement des
compétences.
Le rapport GEO-5 démontre l’efficacité des traités et accords internationaux qui fixent des objectifs par le
biais de cibles précises et quantifiables, notamment dans les domaines de l’interdiction des substances
appauvrissant la couche d’ozone et du plomb dans les carburants. C’est pourquoi le GEO-5 appelle à la
fixation de cibles plus précises dont les résultats sont quantifiables pour répondre à des défis
environnementaux de nature variée.
« GEO-5 permet de rappeler aux dirigeants mondiaux et aux nations réunis à la Conférence de Rio+20
pourquoi la transition définitive vers une économie verte émettant peu de CO2 et utilisant efficacement les
ressources doit absolument être amorcée en urgence, » a déclaré M. Steiner. « Les preuves scientifiques,
tirées de travaux réalisés sur plusieurs dizaines d’années, sont accablantes et laissent peu de place au
doute. »
« Le moment est venu de dépasser la paralysie de l’indécision, de reconnaître les faits et de regarder en
face l’humanité collective qui unit tous les peuples, » a-t-il ajouté. « La Conférence de Rio+20 est
l’occasion de dépasser les velléités et les efforts tronqués en matière de développement durable pour
s’engager véritablement sur la voie du progrès et de la prospérité pour les générations actuelles et
futures. »
Ce rapport recommande également de mettre davantage l’accent sur les politiques ciblant les facteurs
responsables du changement climatique comme la croissance de la population mondiale, les modes non
durables de consommation, la consommation et les transports basés sur les énergies fossiles et la
mondialisation.
En effet, la mondialisation a pour conséquence d’accentuer l’impact de certains facteurs, qui exercent une
pression intense et sans cesse croissante sur certaines régions du monde, comme par exemple la
demande accrue en biocarburant, qui a pour conséquence la reconversion et le défrichage de nouvelles
terres.
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Même si la lutte contre les facteurs du changement climatique peut sembler politiquement difficile, le
rapport montre qu’il est possible de tirer des avantages indirects importants de l’adoption d’objectifs plus
opportuns, par exemple des objectifs internationaux en matière de bien-être humain.
Manque de données et mesure des progrès
Le suivi de l’état de l’environnement mondial dépend en grande partie des données collectées et des
statistiques fournies par les gouvernements nationaux.
Le manque de données sur certaines questions centrales (les produits chimiques, les déchets et la
pollution de l’eau douce étant les plus manifestes) rend très difficile l’évaluation des progrès accomplis
dans ces domaines.
Dans le domaine des produits chimiques et des déchets par exemple, la progression croissante du nombre
de produits chimiques commercialisés et le manque d’information sur les sites pollués posent des
problèmes à de nombreux gouvernements et entravent les mesures visant à y répondre.
De plus, le manque de données disponibles rend également impossible lévaluation des tendances
mondiales actuelles en matière de pollution de l’eau douce.
GEO-5 propose d’articuler les données environnementales aux statistiques nationales afin de placer
l’environnement au cœur des priorités nationales et du processus décisionnel.
État de l’environnement
Les preuves scientifiques établissent que les phénomènes biophysiques de notre planète sont poussés à
leur extrême limite et que dans certains cas, la ligne rouge a jà été franchie.
L’atmosphère
Parmi les neufs objectifs internationaux fixés en matière de pollution atmosphérique, des progrès ont été
réalisés dans l’élimination des substances appauvrissant la couche d’ozone et la suppression progressive
du plomb dans les carburants, tandis que rien n’a été fait ou presque pour répondre à des problèmes
graves tels que la pollution de l’air intérieur et le changement climatique.
Couche d’ozone
La production et l’utilisation de substances appauvrissant la couche d’ozone ont quasiment disparu,
conformément aux objectifs du Protocole de Montréal.
La mise en œuvre de ce Protocole devrait permettre de réduire de 22 millions le nombre de cas de
cataracte pour les seuls États-Unis, parmi les personnes nées entre 1985 et 2100 et d’éviter 6,3
millions de cas de cancer de la peau d’ici à 2050.
Même si la progression du « trou » dans la couche d’ozone en Antarctique a pu être enrayée, il ne
sera pas possible d’y remédier complètement avant 2050 au plus tôt.
L’un des groupes de substances chimiques de remplacement les hydrofluorocarbones (HFC)
doit encore être éliminé progressivement en raison de leur potentiel élevé de réchauffement
climatique.
Présence de plomb dans l’essence
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Presque tous les pays ont réussi à éliminer le plomb présent dans l’essence. Les économies générées par
l’élimination du plomb et la réduction des risques sanitaires associés s’élèveraient à 2,45 billions de dollars
par an, ce qui représente environ 4 % du PIB mondial.
Changement climatique
Si aucune transformation n’est apportée aux modèles de consommation actuels, les émissions de gaz à
effets de serre pourraient doubler au cours des 50 prochaines années et provoquer une hausse de la
température mondiale de 3°C ou plus d’ici à la fin du XXIe siècle.
De plus, quatre études indépendantes ont permis de montrer que les années 2000 à 2009 ont été la
décennie la plus chaude jamais enregistrée et que le taux d’émissions provenant de la combustion des
carburants fossiles et de la production de ciment a atteint un niveau record en 2010.
Les conséquences économiques du changement climatique sont évaluées entre 1 et 2 % du PIB mondial
par an d’ici à 2100, en cas d’augmentation de la température de 2,5°C.
Pollution de l’air
La pollution de l’air fait partie des principaux facteurs à l’origine des décès prématurés et de nombreux
problèmes de santé, en particulier chez les enfants.
La pollution de l’air intérieur par les particules en suspension est responsable de près de 2 millions
de décès prématurés chaque année dont 900 000 cas d’enfants âgés de moins de cinq ans.
Les particules en suspension dans l’air extérieur seraient à l’origine d’environ 3,7 millions de décès
chaque année.
L’ozone troposphérique est responsable de 700 000 décès à la suite de maladies respiratoires, dont
plus de 75 % sont enregistrés en Asie.
Les pertes économiques mondiales dues à la baisse de la production agricole provoquée par la
pollution de l’air s’élèveraient entre 14 et 26 milliards de dollars par an.
La biodiversi
La communauté internationale n’a pas réussi à atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement
(OMD) visant à réduire significativement l’érosion de la biodiversité d’ici à 2010.
Environ 20 % des espèces vertébrées sont menacées.
Le risque d’extinction des coraux augmente plus rapidement que celui de tous les autres
organismes vivants, étant donné que les récifs coralliens ont reculé de 38 % depuis 1980. Cette
dégradation risque de s’accélérer d’ici à 2050.
Pour faire place aux 30 % de la surface terrestre dédiés à l’agriculture, certains habitats naturels ont
été réduits de plus de 20 % depuis 1980.
Cependant, des progrès ont été accomplis en termes de réponses politiques notamment en ce qui
concerne l’extension des zones protégées, l’accès aux ressources génétiques et le partage de leurs
avantages. .
Accès et partage des avantages
Le Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages tirés des
ressources génétiques qui doit prendre effet en 2015 reconnaît pour la première fois le droit des
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communautés autochtones et locales à réglementer l’accès aux connaissances traditionnelles selon leurs
procédures et droits coutumiers.
Dans le domaine pharmaceutique par exemple, dix pays détiennent 90 % des brevets liés à la biodiversité
marine.
Les données disponibles restent incomplètes pour certains accords, notamment le nombre et la répartition
des bénéficiaires ainsi que la nature, la portée et la durabilité des avantages des ressources génétiques.
Zones protégées
Les zones protégées recouvrent près de 13 % de la surface terrestre du globe, mais seulement 1,6 % de la
surface maritime, alors que les objectifs d’Aichi, adoptés il y a deux ans, prévoient l’extension de ces zones
sur 17 et de 10 % respectivement de la surface d’ici à 2020.
L’insuffisance des données portant sur leur emplacement, leur envergure, leur statut légal et leur efficacité,
de même que sur les questions de sécurité, perturbent les efforts de conservation entrepris. Les actions à
mener en priorité concernent notamment l’allocation suffisante de ressources, les modalités de gestion
claires et la définition d’indicateurs permettant d’évaluer l’efficacité des zones protégées.
Réserves halieutiques
Au cours des deux dernières décennies, une dégradation sans précédent des réserves halieutiques a été
enregistrée.
Tandis que les captures de poissons ont plus que quadruplé entre le début des années 1950 et la
moitié des années 1990, ce nombre s’est stabilisé ou a diminué depuis, malgré le développement
croissant de la pêche.
En 2000, les captures auraient pu être entre 7 et 36 % plus importantes si les stocks n’avaient pas
été menacés. Cette situation représente une perte économique d’une valeur estimée entre 4 et
36 milliards de dollars.
La pêche commerciale et la surpêche sont les deux principaux facteurs menaçant les réserves. Les
produits de la pêche certifiés par le Marine Stewardship Council ne représentent que 7 % de la
totalité de la pêche en 2007.
Les zones marines protégées ont prouvé de nombreuses fois leur efficacité en matière de conservation :
des études récentes ont montré que les stocks de poissons sont plus importants dans ces réserves qu’aux
alentours de même que par rapport aux stocks inventoriés avant la création de ces zones.
L’eau
Sur les 30 objectifs environnementaux examinés dans le domaine de l’eau, seul un – celui qui vise à
renforcer l’accès à l’eau potable – a enregistré une progression.
Cependant, les progrès sont moins flagrants dans les zones rurales, en particulier en Afrique et dans la
région Pacifique.
Qualité et quantité de l’eau
Malgré certaines améliorations, la mauvaise qualité de l’eau reste l’une des principales causes de
problème pour la santé humaine dans le monde.
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