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Audition de Serge LEPELTIER
Ambassadeur chargé des négociations sur le
changement climatique
Intervention de Stéphane DEMILLY
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Merci, Monsieur l’Ambassadeur, d’être revenu
faire le point devant notre commission sur
l’avancement des négociations sur le
changement climatique, après votre précédente
audition en novembre 2011 à la veille du
sommet de Durban.
Depuis Durban, il y a eu tout récemment le
sommet « Rio + 20 » au Brésil, qui s’est tenu
du 20 au 22 juin dernier, vingt ans après le
fameux « sommet de la terre » à Rio en 1992.
Le bilan que l’on peut tirer de cette réunion
internationale est pour le moins mitigé, malgré
l’intitulé de la déclaration officielle finale, qui
était je vous le rappelle « Le monde que nous
voulons »
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On peut ainsi se demander, et j’aimerais
avoir votre sentiment sur ce point, si la crise
économique mondiale n’entraîne pas une
forme de renoncement, et si nous ne
sommes pas en train de basculer d’une
stratégie de lutte contre le réchauffement
climatique à une stratégie d’adaptation au
réchauffement climatique, ce qui n’est pas la
même chose…
Ainsi, chacun semble avoir déjà fait son deuil
de l’objectif visant à limiter à 2°C la hausse
des températures d’ici la fin du siècle.
Outre les effets de la crise, les conditions pour
effectuer un véritable saut quantitatif et
qualitatif ne semblent pas aujourd’hui réunies.
En effet, pour faire avancer des
négociations climatiques multilatérales
aussi complexes, il faudrait selon moi au
moins deux moteurs :
- un groupe de pays leaders et volontaires,
d’une part,
- et des financements innovants, d’autre
part.
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Or les deux font aujourd’hui cruellement
défaut, et le volontarisme de la France ne peut
bien sûr, à lui seul, suffire…
La Chine et les Etats-Unis, par exemple, qui
représentent pourtant à eux deux 40% des
émissions de gaz à effet de serre, continuent de
refuser tout engagement contraignant.
Par ailleurs, et aussi je souhaiterais avoir
votre point de vue, on n’a pas le sentiment que
progresse l’idée d’une Organisation Mondiale
de l’Environnement que défendait le Président
Nicolas SARKOZY, et dont François
HOLLANDE a repris le flambeau.
Pour ne pas être totalement négatif
cependant, je voudrais tout de même
souligner une avancée de « Rio + 20 » qui
me semble très positive.
En effet, pour la première fois, les chefs
d’Etat de la planète se sont donnés comme
objectif d’assurer l’accès à l’énergie de la
population mondiale.
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C’est un point qui est pour moi très important,
car ainsi qu’un récent article du magazine « Le
Point » l’a rappelé, il y a aujourd’hui sur la
planète 1,3 milliard d’êtres humains qui n’ont
pas accès à l’électricité. Et on estime que ce
nombre augmentera encore en Afrique
subsaharienne au cours des vingt prochaines
années, la croissance démographique
dépassant les efforts d’électrification.
Or, l’accès à l’électricité, même en quantité
limitée, permet de rompre le cercle vicieux de
l’extrême pauvreté.
L’accès à l’électricité, c’est l’accès à
l’éclairage, aux moyens de communication
modernes, à l’eau potable par pompage des
eaux souterraines, à la réfrigération alimentaire
et pharmaceutique, ou encore à la
modernisation de l’agriculture et de
l’artisanat… bref, c’est un moyen
d’accès à la santé, à l’éducation, au
développement économique et au maintien des
populations en zone rurale.
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C’est donc un enjeu tout à fait essentiel, qui
nécessitera de développer massivement les
énergies renouvelables, et j’aimerais avoir
votre sentiment sur cette question.
Je vous remercie.
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