Introduction
La notion de maladie est inhérente à la notion de vie : « la maladie c’est le risque du
vivant en tant que tel, risque pour l’animal ou le végétal comme pour l’homme. ».
L'homéostasie est la capacité à conserver l'équilibre de fonctionnement en dépit des
contraintes. Lorsque le corps subit des agressions extérieures et qu’il ne peut plus s’adapter, la
maladie apparaît. Pour René Dubos, agronome, biologiste et écologue français, la santé est un
« état physique et mental relativement exempt de gênes et de souffrances qui permet à
l'individu de fonctionner aussi longtemps que possible dans le milieu où le hasard ou le choix
l'ont placé »1. Il présente la santé comme la convergence des notions d'autonomie et de bien-
être. L’Homme a toujours cherché à s’affranchir de la maladie par diverses thérapeutiques.
Au cours de l’Antiquité, Hippocrate a le premier séparé le rôle des médecins de l’action de
Dieu. Depuis environ deux siècles, la médecine a beaucoup progressé et les médecins sont
devenus des techniciens du corps.1 En effet, les spécialités et les techniques exploratoires se
sont diversifiées et il est rare de nos jours que la prise en charge médicale soit restreinte à une
simple visite du médecin généraliste.
Depuis les années 50, la place du patient dans son traitement a beaucoup évolué pour aboutir
par exemple, aux principes d’éthique médicale de l’American Medical Association
(1994)
. L’image du patient infantilisé par le médecin a laissé place à un patient actif ; il est
respecté et associé à sa thérapie. L’étymologie du mot latin patienta « souffrir » qui renvoyait
à la douleur mais également au fait de subir et d’endurer s’éloigne donc aujourd’hui de la
conception actuelle du patient.
Quand un être humain veut se soigner et qu’il consulte un médecin, il entre dans un
parcours de soins. Il devient un patient, une personne qui subit ou va subir un examen
médical, un traitement ou une opération chirurgicale. Le patient lors de son parcours de soins
(spécialiste, établissement de soins …) devient un consommateur à part entière de l’offre de
soins. Il devient client d’un service, d’actes techniques. Le patient n’est pas un « client »
comme les autres : le produit « fini » du parcours de soin est sa bonne santé, c’est à dire une
notion subjective. Cette subjectivité implique que le patient subit la maladie et les soins et
participe également à son traitement et à son efficacité. Selon l’OMS « la santé est un état de
complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de
maladie ou d'infirmité. »
La satisfaction du patient devient alors une composante des soins et son évaluation une
obligation réglementaire. Par l’article L. 710-1-1 de 1996, la mesure de la satisfaction du
patient est obligatoire dans les établissements de soins
: « La qualité de la prise en charge
des patients est un objectif essentiel pour tout établissement de santé. Celui-ci doit procéder à
une évaluation régulière de leur satisfaction, portant notamment sur les conditions d'accueil
et de séjour ».
La satisfaction du patient est l’écart entre ses besoins primaires - être soigné - et les
attentes induites que décrit la théorie des besoins de Maslow
. Durant son parcours de soins,
en sus des besoins physiologiques, le patient voudra garder l’estime de soi et des autres.
Canguilhem G, Ecrits sur la médecine, Paris éditions Seuil, 2002, p. 35 et 45
Hoerni B, Ethique et déontologie médicale, Paris éditions Masson, 2002, p. 17
Organisation Mondiale de la Santé, Préambule à la Constitution de l’Organisation Mondiale de la santé, 1946,
site de l’OMS : http://www.who.int/fr/
Ministère de la santé, Ordonnance n° 96-346 du 24 avril 1996 portant réforme de l'hospitalisation publique et
privée, JO, 1996
Maslow A H, A theory of human motivation, Psychological Review .vol 50 : 370-396, 1943