Chapitre IV Classes, stratification et mobilité sociales

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Chapitre IV Classes, stratification et mobilité sociales
3 semaines
Introduction :
Les sociologues se sont toujours interrogés sur le problème de la structure sociale, c’est à dire qu’ils
se sont efforcés de proposer des réponses aux questions suivantes : quels sont les grands groupes
sociaux, comment sont-ils construits, quelle place occupent ils dans la hiérarchie sociale ? …
Contrairement aux sociétés d'ordre ou de castes, les sociétés modernes, démocratiques, assurent
libertés et égalités aux individus. Ainsi, tout individu doit pouvoir accéder aux positions sociales les
plus élevées en fonction de son mérite et non de son origine sociale. L’égalité des situations étant
impossible à atteindre et n’étant pas forcément souhaitable, la démocratie ne peut que rechercher
l’égalité des chances. L'enjeu principal de la mobilité sociale est donc de se rapprocher de l'idéal
démocratique qu'est l'égalité des chances.
Acquis de première : groupe social, groupe d’appartenance, groupe de référence, socialisation
anticipatrice, capital social
Notions : Classes sociales, groupes de statut, catégories socioprofessionnelles, mobilité
intergénérationnelle /intra générationnelle, mobilité observée, fluidité sociale, déclassement, capital
culturel, paradoxe d’Anderson.
Plan :
I Comment analyser le structure sociale ?
A La stratification sociale
B Une représentation de la structure sociale: les PCS
C Le débat théorique : classes ou strates ? :
D La société française est-elle encore une société de classe ?
II Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
A La mobilité sociale : définition et mesure
B Les déterminants de la mobilité sociale
1
I Comment analyser le structure sociale ?
A La stratification sociale :
1) Mise en évidence :
Photocopie Hatier exercice p 188 : comment classer les individus ?
Définition stratification sociale : différenciation d’une population en classes ou strates hiérarchiques,
fondée sur une distribution inégale de ressources et de positions dans la société (inégalités de
richesses, de prestige, de pouvoir).
Une hiérarchie est un classement visant à distinguer des supérieurs et des inférieurs, au regard de
certains critères.
La stratification est souvent représentée par la métaphore de l’échelle (dont on peut gravir ou
descendre les échelons) ou de la pyramide (sur laquelle on occupe une place plus ou moins proche
du sommet ou de la base).
La société française a depuis 1789 érigé en droit l’égalité des hommes. Elle n’est pas pour autant une
société égalitaire : les inégalités de droit ont progressivement été abolies mais les inégalités de fait
persistent : les différences entre individus sont encore très grandes (accès aux biens de
consommation, au logement, à la culture, à l’éducation...), et elles renvoient aux places occupées
dans la vie économique et sociale.
Remarque : distinction entre catégorie et groupe social :
Une catégorie sociale est une simple juxtaposition d’individus présentant une ou plusieurs
caractéristiques communes telles que le revenu, l’âge, le sexe, la profession, le niveau d’étude, la
nationalité, le lieu d’habitation...
Un groupe social : c’est un ensemble d’individus qui ont des caractéristiques communes et qui
entretiennent des relations telles qu’elles leur donnent une certaine conscience d’appartenir à cet
ensemble. Un groupe social est identifiable par le reste de la société (il est repérable).
Grâce à sa cohésion, un groupe social peut être un acteur de la vie sociale. Ex : nations, ethnies,
partis politiques, syndicats, religions, groupes d’amis, classes d’établissements scolaires, équipes
sportives...
2)
2 exemples de stratification dans les sociétés traditionnelles : les castes et les ordres :
Dans les sociétés traditionnelles la stratification est légitimée par des fondements religieux : elle est
le reflet terrestre de l’ordre divin. Elle est aussi sanctionnée (organisée) par la loi. Elle donne à
chaque individu en fonction de sa naissance des droits et devoirs différents.
2

Les ordres sont les trois grandes catégories qui composent la société d’Ancien Régime :
clergé, noblesse et tiers état.
Ils sont hiérarchisés en fonction du prestige des fonctions sociales remplies par leurs
membres.
En théorie, le clergé est le premier des ordres, car sa fonction est d’être l’intermédiaire entre
le monde divin et le monde humain. Mais la noblesse, dont la fonction principale est le
métier des armes, jouit d’un égal prestige. Quant au tiers état, il s’adonne à des taches peu
prestigieuses : agriculture, artisanat, commerce.
Dans la noblesse, le souci de la pureté du sang, de la lignée, engendre une forte endogamie
(proche de celle des castes) ; la transmission des fonctions sociales est largement héréditaire,
limitant ainsi la mobilité sociale.
Au sein du tiers état, une couche bourgeoise s’enrichit, jetant les bases du capitalisme, tandis
que la noblesse ne pouvait accéder à des fonctions mercantiles. Une certaine convergence
d’intérêt apparut ainsi entre la haute bourgeoisie, avide de reconnaissance sociale, et la
noblesse et l’État toujours en manque d’argent.
L’État vendit donc à la bourgeoisie des charges anoblissantes, titra ses grands commis
d’origine bourgeoise (Colbert, ...), créant une “noblesse de robe” inférieure en dignité à la
“noblesse d’épée”. Des alliances matrimoniales se nouèrent entre les deux noblesses.
Les ordres furent abolis en France par la Révolution. Les privilèges furent supprimés dans la
nuit du 4 août 1789.

Les castes sont des groupes sociaux endogames (on ne peut se marier qu’entre membres
d’une même caste), strictement hiérarchisés et fermés et héréditaires.
Les relations sociales se construisent autour de la notion de pureté/répulsion. L’esprit de
caste interdit formellement les contacts physiques, les relations sexuelles, les repas en
commun entre membres de castes différentes. Si un contact impur a lieu, il faut procéder à
un rite de purification.
Des tribunaux de castes jugent les déviants et prononcent contre eux des sanctions allant
jusqu’à l’exclusion définitive. Dans ce cas, l’individu perd son identité sociale, il n’est plus
rien, ne peut rejoindre une autre caste, où il n’est pas né. Il devient un intouchable, mis au
ban de la société.
Aboli en 1947 le système des castes exerce encore une puissante influence sur les mentalités et les
pratiques sociales. Il y a, en Inde, concurrence entre normes juridiques et normes sociales.
B Une représentation et un outil d’analyse de la structure sociale: les PCS:
1)
Présentation de la nomenclature :
Photocopie + Hatier doc 1 p 190
La nomenclature des catégories socioprofessionnelles (CSP) a été élaborée par les statisticiens de
l’INSEE dans les années 50. Elle constitue le principal instrument d’analyse de la structure sociale en
France. Cette nomenclature a été modifiée en 1982 lors du recensement au profit de celle des
professions et catégories socioprofessionnelles (PCS), ce qui a permis d’affiner l’ancienne
nomenclature devenue en partie obsolète en raison de la modification des qualifications
3
professionnelles au sein de la société. Cette nouvelle nomenclature met davantage l’accent sur la
position sociale, donc sur le niveau hiérarchique.
Une nouvelle nomenclature ne remettant pas en cause l’essentiel et conservant le nom de PCS est
entrée en vigueur en 2003.
La nomenclature se compose de 8 groupes socioprofessionnels eux-mêmes subdivisés en 42 CSP qui
regroupent 489 professions.
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

1. agriculteurs exploitants ;
2. artisans, commerçants et chefs d’entreprises de plus de 10 salariés ;
3. cadres et professions intellectuelles supérieures ;
4. professions intermédiaires ;
5. employés ;
6. ouvriers ;
7. retraités ;
8. autres personnes sans activité professionnelle.
Les PCS sont un mode de regroupement des individus en catégories sociales homogènes selon leur
activité professionnelle, sur la base de plusieurs critères :
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
le métier  on distingue l’horloger et le cordonnier
la position hiérarchique au sein de la profession exercée (ou de l’ancienne profession en cas
de retraite)  on distingue cadre, intermédiaire, exécution (employé et ouvrier)
le niveau de diplôme requis pour exercer cette profession, cad la qualification
le statut  on distingue salarié ou indépendant ou employeur
la nature de l’activité  on distingue l’ouvrier agricole, artisanal, industriel
la taille de l’entreprise  on distingue le salarié de la grande, moyenne, petite entreprise
4

le statut public ou privé de l’employeur (administration ou entreprise)  on distingue le
cadre technique du public ou du privé
Attention : le revenu n’est pas un critère !
2) L’intérêt de la nomenclature :
2 types d’intérêt :
-
Comprendre les mutations de la société : Doc 10 p 190
Elle donne une vision quantifiée de la structure sociale. Ainsi, l’évolution de la structure des
groupes socioprofessionnels montre les transformations socio-économiques de la société
française au cours des cinquante dernières années, en particulier : tertiairisation, extension
du salariat, montée des qualifications.
- Mesurer les inégalités économiques et sociales : Doc 11 p 190
La nomenclature présente des catégories statistiques qui regroupent des individus ayant des
caractéristiques communes et des comportements propres, notamment en termes de mode de vie,
etc.
Par ailleurs, elle représente une stratification hiérarchisée.
3) Les limites de la nomenclature : photocopie Bordas doc 2 p 193
On peut en relever essentiellement 2 :
- Une homogénéité sociale contestable :
Identifier des individus par leur situation professionnelle tend à regrouper des personnes différentes
à bien des égards (modes de vie, croyances, origines). Inversement, des individus aux caractéristiques
sociales assez proches peuvent se retrouver dans éparpillés dans des catégories différentes.
-
Des critères de classement oubliés : chômage et précarité de l’emploi :
En outre, le critère de la profession est parfois insuffisant pour représenter la société, à l’heure où la
part des emplois atypiques (contrats à durée déterminée, intérim, contrats aidés) tend à augmenter,
et où le chômage frappe, durablement ou à répétition, de nombreux actifs.
Les chômeurs, s'ils ont déjà travaillé, sont classés en fonction des critères attachés à leur dernier
emploi. S'ils n'ont jamais travaillé, ils sont classés à part, dans un groupe qui n'est pas vraiment une
PCS, les « chômeurs n'ayant jamais travaillé ».
C Le débat théorique : classes ou strates ? :
1) L’objet du débat: les groupes sociaux sont ils réalistes ou nominalistes ?

La Q° qui se pose est la suivante : quelle est la nature des "objets" classés ?
5
Photocopie Hatier doc 4 p 187
-
Selon l’approche réaliste, ces concepts traduisent des réalités objectives que l’on peut
constater et même souvent mesurer. L’approche est dite réaliste parce qu’elle considère que
les classes sociales sont des objets réels et non pas des simples catégories. C’est le cas dans
l’analyse marxiste des classes par exemple.
Selon l’approche nominaliste, ces concepts sont des constructions intellectuelles opérées par
les sociologues, leur permettant d’appréhender et de comprendre le réel, elles ont une
valeur descriptive. On regroupe des individus présentant des similitudes au regard de
certains critères mais ces regroupements ne sont pas des réalités empiriques, ce sont des
outils abstraits.

Le débat entre holisme et individualisme méthodologique :
-
Derrière cette opposition il y a aussi un grand débat sociologique entre les partisans d’une
explication de l’organisation sociale déterministe souvent qualifiée de holisme méthodologique et
ceux qui privilégient une explication relevant de l’individualisme méthodologique.
L’opposition holisme et individualisme méthodologique :
L’individualisme méthodologique (Weber) propose une description de la structure sociale à partir de
l’étude des actes individuels. Cette conception cherche à classer les individus et à comprendre leurs
choix. Sans nier l’existence des inégalités sociales et des conflits, elle offre une vision plus complexe
et plus apaisée de la vie en société où les individus peuvent évoluer sur l’échelle sociale : la mobilité
sociale est possible. Le changement via le réformisme est possible.
Conséquence : si l’on multiplie les critères de différenciation entre les individus, on multiplie les
positions et donc on crée des positions proches les unes des autres : il est alors facile d’aller de l’une
vers l’autre.
Le holisme préfère les analyses en termes de classes sociales. On part du tout (la société), pour aller
vers l’individu. Ce courant insiste sur le poids de l’origine sociale et de la reproduction sociale. Il
montre qu’il est bien difficile de remettre en cause les hiérarchies existantes : un pauvre restera
pauvre, un riche restera riche dans une grande probabilité. C’est ce qu’on appelle le déterminisme
social.
Or on voit que si l’on simplifie les oppositions en insistant sur les oppositions économiques, on crée 2
vastes groupes, les pauvres/ les riches, et il est difficile de changer de groupe.
2)
Une approche réaliste en termes de classes : Karl Marx
Doc 1 et 2 p 186
6
Selon Marx, dans la société capitaliste il y a une polarisation de la société en deux classes
antagonistes, la bourgeoisie et le prolétariat. Les autres classes (7 ou 8) sont les “traces” de
l’ancienne structure sociale de l’Ancien Régime.
La classe dominante (la bourgeoisie) détient les moyens de production essentiels et contrôle de ce
fait le pouvoir politique. Le prolétariat ne possède que sa force de travail qu’il vend à la bourgeoisie
contre un salaire. L’approche est déterministe car la position par rapport à la possession ou non des
moyens de P° détermine la place dans la société.
Les rapports de production basés sur l’exploitation vont engendre des rapports sociaux de
domination. En effet la bourgeoisie va extorquer au prolétariat la plus-value, ce qui va le maintenir
dans la misère.
Le salaire n’est qu’un salaire de subsistance, destiné au renouvellement de la force de travail (celle
du prolétaire et de ses enfants, bien évidemment).
Les groupes sociaux vont se structurer en classes, passant de la « classe en soi » à « la classe pour
soi ». En effet, placés dans les mêmes conditions matérielles d’existence marquées par l’exploitation,
les membres de la classe développent une conscience de classe qui débouche sur les luttes de
classes.
La conscience de classe ((sentiment d’appartenance), est indispensable pour que la classe sociale ne
soit pas une simple catégorie mais devienne un acteur du changement social : engagement politique
et lutte des classes ;
Pour Marx, l’Histoire est marquée par la lutte des classes : Antiquité : patriciens contre plébéiens et
contre esclaves ; Féodalisme : nobles contre tiers-état ; Capitalisme : bourgeoisie contre prolétariat.
Le conflit est le moteur du changement social.
Marx montre que le capitalisme va disparaître au profit d’une nouvelle société, le communisme qui
verra une société sans classe sociale.
3) Une approche nominaliste en termes de strates : Max Weber
Photocopie Bordas doc 2 p 186 + Doc 5 p 187
La structure sociale développée par Weber est donc, à la différence de celle de Marx,
multidimensionnelle et moins centrée sur l’ordre économique. Cette approche raisonne davantage
en termes de strates. On est en présence de hiérarchisations multiples qui renvoient aux
représentations des individus.
Selon Weber, La classe sociale est repérable comme selon Marx par la position dans les rapports de
production et le sentiment d’appartenance mais sans que cela s’accompagne nécessairement d’un
conflit (conscience en soi mais pas conscience pour soi).
Max Weber considère que la position sociale (donc la hiérarchie) relève d’une approche dans trois
dimensions :
7
-
-
Le champ économique : la plus ou moindre grande capacité à accéder à des biens. Une classe
regroupe des individus occupant le même statut économique, c’est-à-dire les mêmes
conditions extérieures de vie (salaire, niveau de vie)
Le champ social : la position plus ou moins élevée sur une échelle de prestige. Ici aussi le fait
d’avoir le même prestige crée des groupes statutaires.
Le champ politique : qui fait référence à la capacité à influencer, à participer à la prise de
décision d’une communauté. Il y a une hiérarchie politique comme il y a une hiérarchie
économique et une hiérarchie sociale.
Ainsi selon Max Weber, la domination n’est pas qu’économique, il y a aussi une dimension politique
et sociale. Ainsi, un individu peut avoir un niveau élevée dans une hiérarchie mais pas
obligatoirement dans une autre. (Ex : Abbé Pierre)
La même perspective a été privilégiée par la sociologie américaine dominante, en particulier par
Lloyrd Warner.
Dans les années 30, Warner va mener une étude empirique très poussée « yankee City » sur une
petite ville des Etats-Unis, Newburyport dans le Massachusetts.
Photocopie Hatier doc 3 p 189
Warner aboutit à une stratification reposant sur une succession de strate (lower-lower class/upperlower class … upper-upper class) comme des barreaux d’une échelle qu’il serait possible de gravir : si
on est dans l’upper-lower class, on pourrait à force de persévérance atteindre la lower-middle class,
puis la upper-middle class et ainsi de suite. Cette vision rejoint la vision individualiste de la société
américaine où le statut de chacun dépend de nos efforts (vision idéaliste de la méritocratie) : c’est
l’idéal du self-made man.
D La société française est-elle encore une société de classe ?
Le XIXème siècle est marqué par la Révolution industrielle caractérisée par un capitalisme sauvage et
des relations souvent conflictuelles entre patrons/ouvriers, cf Marx.
Puis, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la société française a connu de nombreux et
profonds bouleversements : Etat Providence, urbanisation accélérée, démocratisation de
l’enseignement, émergence et développement de la consommation de masse etc … qui ont réduit les
inégalités entre les groupes sociaux. Enfin, la fin du 20ème siècle et le début du 21ème siècle semblent
marqués par un retour des inégalités, d’où des analyses divergentes de la structure sociale.
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1)
La moyennisation de la société et un effacement des frontières de classes

La moyennisation de la société :
Explications de la moyennisation : photocopie Hachette : doc 3 p 208
L’analyse de H. Mendras : Doc 20 p 194
Henri Mendras tente de représenter la structure sociale actuelle par une « toupie » (La seconde
Révolution française 1965-1984, 1988). Cette représentation permet selon lui de mieux visualiser les
groupes sociaux contemporains qui se regroupent en « constellations » plus ou moins cohérentes :
(cf. représentation) avec l’élite, la constellation centrale, les indépendants, la constellation
populaire, les pauvres.
Toutefois, de façon théorique, la définition des classes moyennes est problématique. D’une part, le
pluriel de l’expression se justifie en raison de l’hétérogénéité de la population ainsi désignée. Peu de
choses rassemblent le petit commerçant et l’instituteur, le pharmacien et le technicien industriel.
Ainsi, les classes moyennes se présentent davantage comme une nébuleuse que comme un
ensemble structuré. Par ailleurs, le terme « moyennes » renvoie à l’idée d’une position intermédiaire
sur ces échelles de revenu, prestige etc … Ces approches se situent plutôt en termes de strates.
 La disparition des classes sociales, et notamment de la classe ouvrière :
Doc 14 p 192
Un certain nombre d’auteurs considèrent qu’il faut rejeter le concept de classe sociale en raison d’un
certain nombre d’évolutions et en particulier la disparition de la classe ouvrière, et ce, pour
différentes raisons:
- elle est en déclin numérique
- elle est en voie d’intégration à la société : la croissance des Trente Glorieuses et l’Etat-Providence
ont permis à la classe ouvrière d’atteindre un certain niveau de vie (C° de masse). De plus, la
démocratisation scolaire, les médias de masse, etc. lui ont permis d’obtenir un mode de vie et une
culture similaires à celui du reste de la société. Le type de travail lui-même se rapproche de celui des
employés.
- Par ailleurs, la classe ouvrière est en plein éclatement : il n’existe donc plus une classe homogène,
elle a moins de sentiment d’appartenance, de conscience collective. On observe d’ailleurs que les
sociologues opèrent un glissement sémantique : ils ne parlent plus de « classe ouvrière » mais de «
classes populaires », ce qui traduit la difficulté de nommer un ensemble plus flou. Ainsi, les classes
populaires sont traversées par les clivages de genre : car elles sont constituées essentiellement
autour de la catégorie des ouvriers, très masculine et de celle des employées, très largement
féminine. Cette dispersion se confirme par l’évolution du vote ouvrier qui est passé du PC à des votes
plus multiples, en particulier, FN.
2) La persistance des clivages de classe :
9

La classe moyenne a une existence propre :
A l’opposé de l’analyse présentée précédemment, certains sociologues montrent que la classe
moyenne (donc singulier) existe bien encore aujourd’hui. La classe moyenne serait unie par un
sentiment commun : la crainte du déclassement.
Ainsi, pour Louis Chauvel (Les classes moyennes à la dérive, 2006), cette crainte du déclassement est
justifiée, surtout pour les enfants.
Photocopie Hachette doc 1 p 210 pour creusement des inégalités au 21ème siècle

Domination et reproduction : Photocopie Belin doc 3 p 217 + doc 7 p 188
Pierre Bourdieu s’efforce de montrer l’existence de rapports de domination entre les classes
sociales ; encore aujourd’hui, les classes dirigeantes cherchent à asseoir leur domination grâce à la
possession d’un capital économique, social et culturel.
Pierre Bourdieu distingue quatre types de capitaux :
-
-
le capital économique, que l’on peut assimiler à la richesse (revenu et patrimoine),
le capital culturel, qui prend diverses formes (tableaux, livres, disques, diplômes) qui se
manifeste également dans l’habitus,
le capital social est l’ensemble des ressources liées à l’appartenance à un groupe qui assure
des liaisons permanentes et utiles que l’on peut mobiliser. Il se matérialise dans des clubs
sélects, des rallyes, des cercles, des réceptions, etc.,
le capital symbolique, qui peut prendre diverses formes : l’apparence physique, la
réputation, le nom, les décorations, ...
Les classes sociales et la hiérarchie sociale se définissent par le volume global de capital possédé mais
aussi par sa structure et par la capacité de transformation d’un type de capital en un autre. Si l’on
compare les « gros commerçants » aux « professeurs », les premiers sont mieux dotés en capital
économique mais moins bien dotés en capital culturel que les seconds.
Les classes selon Bourdieu sont relativement fermées du fait de l’habitus et des stratégies de
reproduction.
Déf : Habitus : système de dispositions à agir, percevoir, sentir et penser d’une certaine façon,
intériorisées et incorporées par les individus au cours de leur histoire.
L’habitus est un concept central dans les analyses de Pierre Bourdieu : pour simplifier, l’habitus c’est
un conditionnement, un ensemble d’habitudes qui structurent les comportements à partir de
l’origine et de l’histoire sociale des individus.
Les classes dominantes cherchent à imposer leur modèle culturel et leur vision du monde aux autres
classes par le biais de pratiques de distinction, pour cela elles doivent contrôler les institutions
productrices de légitimité comme l’école ou l’État. Il y a donc chez elles une stratégie consciente de
reproduction. Les classes moyennes cherchent à imiter les classes dominantes et font preuve de
« bonne volonté culturelle ». Enfin, les classes populaires font des choix / non choix par nécessité.
10
L’analyse de Bourdieu est plutôt de type holiste (domination et de reproduction) même si elle se
distingue de l’analyse marxiste par son caractère multidimensionnel et si l’action collective cad le
conflit n’est pas obligatoire.
II Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
Tout individu doit pouvoir accéder aux positions sociales les plus élevées en fonction de son mérite
et non de son origine sociale. La méritocratie désigne une société idéale dans laquelle la position
sociale serait indépendante de l’origine sociale et ne dépendrait que du mérite de chacun, en
particulier de ses efforts (travail, talent, risques pris...).
L’égalité des situations étant impossible à atteindre et n’étant pas forcément souhaitable, la
démocratie ne peut que rechercher l’égalité des chances. L'enjeu principal de la mobilité sociale est
donc de se rapprocher de l'idéal démocratique qu'est l'égalité des chances.
En effet, toute société est hiérarchisée, mais l’important est de savoir quel est le type de hiérarchie :
rigide ou non.
A La mobilité sociale : présentation:
Déf. Mobilité sociale : La mobilité sociale implique un changement de statut social et englobe la
mobilité intergénérationnelle (ou sociale) et intra générationnelle (ou professionnelle).
1)
Les différents types de mobilité sociale :
-
Mobilité inter / intra générationnelle : Doc 3 p 209
Déf : la MS intergénérationnelle est un changement de position sociale par rapport à celle de ses
parents, appelée origine sociale.
Déf : la mobilité intra générationnelle ou professionnelle désigne les changements d’entreprise ou de
type de travail pour un même individu. Elle intéresse moins le sociologue.
-
mobilité horizontale, verticale ; ascendante, descendante :
La mobilité sociale peut être de 2 types, horizontale ou verticale et être ascendante ou descendante :
Horizontale : l’individu peut avoir une profession différente de ses parents mais un statut équivalent,
on parle de mobilité horizontale.
Verticale : changement de statut entrainant une promotion ou un déclassement
Ascendante : amélioration du statut social ; descendante : perte de statut, on parle alors de
démotion sociale.
11
-
Mobilité structurelle, nette : doc 4 p 209
On peut décomposer la mobilité totale ou encore absolue en 2 types de mobilité :
La mobilité structurelle est la mobilité résultant de l’évolution de la structure de l’économie : ex.
baisse du primaire entraîne baisse des ouvriers agricoles ; c’est une mobilité « contrainte ».
La mobilité nette est la mobilité « voulue » par l’individu ; c’est la plus intéressante pour les
sociologues car elle reflète le type de société.
La mobilité totale est donc égale à la mobilité structurelle + la mobilité nette.
EX récapitulatif : photocopie Belin doc 4 p 2237
2) Mesurer la mobilité sociale intergénérationnelle : les tables de mobilité
Doc 1 p 208 + point outil
Les tables de mobilité sont construites à partir du code PCS. C’est un instrument de mesure très
utilisé pour apprécier le changement ou la transmission du statut social d’une génération à l’autre.
Elles utilisent une mesure transversale : les individus n’ont pas la même profession toute leur vie
mais on ne considère qu’une et une seule profession par individu. Par convention, on collecte la
profession du fils au moment de l’enquête et celle du père au moment où le fils terminait ses études.
Ainsi, par construction, on ne mesure que la mobilité sociale intergénérationnelle et on ne tient pas
compte de la mobilité intragénérationnelle, qui est le domaine des recherches sur la mobilité
professionnelle (qui utilisent des méthodes longitudinales, mesure d’un événement chez un groupe
de patients à différents moments dans le temps.).
On lit la mobilité par 2 tables :
-
la table des destinées : lecture en lignes et dans le sens père/fils ; elle mesure la répartition des
positions sociales acquises par les « fils » d’une même origine sociale.
Q° : « que sont devenus les fils de telle ou telle catégorie» ? Pour comprendre le sens des chiffres
d'une table de mobilité, il faut repérer la colonne ou la ligne 100 (ensemble). Ainsi, il est alors
possible d'en déduire que « sur 100 fils de..., tant sont devenus... ».
-
la table des recrutements : lecture en colonnes dans le sens fils/père ; elle donne la répartition
des origines sociales des membres d’une CSP.
Q° : « d'où viennent les hommes de telle ou telle catégorie sociale» ?
Remarques :
La diagonale est particulièrement intéressante à étudier car elle permet de mesurer les homosociaux,
cad l'immobilité sociale ou la reproduction sociale.
12
On peut coupler les 2 tables sur une seule (cf doc), et on peut aussi exprimer les données en
pourcentages au lieu de valeurs absolues.
Les enquêtes FQP (Formation et qualification professionnelle) interrogent des personnes de 40 à 59
ans parce qu’après 40 ans, la mobilité professionnelle est plus faible. Elles interrogent uniquement
les hommes en tant que fils. Ce sont les fils qui répondent au questionnaire à propos de la profession
de leur père. La dernière enquête PQP date de 2003.
3) Les enseignements des tables :
-
Pour la mobilité intra générationnelle (professionnelle) :
Un constat mitigé : Doc 9 p 211
-
Pour la mobilité inter générationnelle (sociale) :
Le déclassement : quelle réalité ? Doc 6 et p 210 et 8 p 211+ photocopie Hatier doc 1 p 216
Les analyses récentes de la mobilité sociale mettent en évidence un ralentissement de la mobilité
ascendante et une augmentation de la mobilité descendante. D’où l’idée de déclassement.
Remarque : le déclassement et la peur du déclassement, qu’il soit réel (Chauvin) ou non (Maurin),
seraient une des caractéristiques aujourd’hui de la classe moyenne. (cf I).
Faire noter point cours sur les 3 formes de déclassement p 211
4) Les limites des tables de mobilité :
-
La mobilité relative ou fluidité sociale : photocopie Belin doc 3 et 4 p 239
La Q° qui se pose ici est la Q° de l’égalité des chances puisque la question du lien entre origine sociale
et position sociale est étudiée.
- La mobilité absolue mesure le trajet social d’un fils par rapport à son père sans tenir compte
des évolutions des autres groupes sociaux, c’est la mobilité observée sur les tables. La
mesure se fait par le rapport des effectifs qui ne se trouvent pas sur la diagonale sur l’effectif
total. Ainsi, des individus sont mobiles dans notre société fictive. On peut remarquer que la
mobilité observée dépend du nombre de catégories retenues pour le découpage de la
population : plus les catégories sont fines et plus la société semble mobile. Avec la
nomenclature des catégories socioprofessionnelles, le taux de mobilité des hommes de 40 à
59 ans s’établit à 64% selon la dernière enquête FQP de 2003. Il était de 60% dans celle de
1970 et de 49% dans l’enquête Emploi de 1953. On peut donc conclure à une augmentation
de la mobilité observée sur le long terme, même si elle tend aujourd’hui à se stabiliser (voire
à très légèrement décroître, le taux de mobilité étant de 65% dans l’enquête FQP de 1993).
13
-
La fluidité sociale montre si un fils d’ouvrier a moins de chance d’être cadre qu’un fils de
cadre. Elle mesure la structure et la force du lien entre origine et position sociale, quelle que
soit la structure socioprofessionnelle de la société.
En effet, il n’est pas possible de comparer directement la destinée d’un groupe
socioprofessionnel puisque les groupes ont des tailles différentes, ce qui limite
objectivement les possibilités de reproduction et de mobilité. Il y a mesure par comparaison,
indépendamment des structures sociales.
On va mesurer la force du lien entre origine et position par la méthode du rapport de
chances relatives (odd-ratios).
Déf : les odds ratios ou rapport de rapport est un calcul d’avantage relatif : il s’agit de
calculer les avantages comparatifs d’une catégorie élevée (les cadres) par rapport à une
catégorie qui l’est moins (ouvriers) pour accéder aux meilleures positions sociales plutôt
qu’aux moins bonnes.
Calcul : Odds ration = (proba qu’un fils de cadre devienne cadre/ proba qu’un fils de cadre
devienne ouvrier) / (proba qu’un fils d’ouvrier devienne cadre / proba qu’un fils d’ouvrier
devienne ouvrier)
Une société est dite fluide si les chances de devenir cadre plutôt qu’ouvrier augmentent plus
pour les fils d’ouvriers que pour les fils de cadres.
Les différents rapports de chances relatives qu’on peut calculer à partir des enquêtes FQP
tendent à diminuer, confirmant une tendance à une plus grande fluidité sociale. Par exemple,
en 1977, un fils d’ouvrier avait 17,2 fois plus de chances de devenir ouvrier qu’un fils de
cadre ; le rapport des chances relatives s’établit à 8,8 en 2003.
Remarque : mobilité observée et fluidité sociale ne varient pas nécessairement de concert.
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Les femmes, absentes des études : photocopie Hachette doc 1 p 234
Dans l’après-guerre, les femmes sont souvent inactives, ou actives seulement à certaines périodes de
leur vie, avec des interruptions lors du mariage ou de la naissance des enfants.
De ce fait l’INSEE a décidé de classer en fonction de la profession de l’homme considéré alors comme
le chef de famille. Elle a ensuite remplacé le titre « Chef de famille » par celui de « Personne de
référence », mais en gardant la prédominance masculine.
Les arguments des tenants de cette approche dite « conventionnelle » de la mobilité sociale sont les
suivants :
- la trajectoire d’activité des femmes dépend fortement de la position professionnelle
de leur conjoint : la participation des femmes mariées au marché du travail apparaît
comme un choix réalisé au niveau du couple et non de l’individu.
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Un problème souvent invoqué est qu’à une date donnée beaucoup de femmes sont
inactives car elles ont pu interrompre leur carrière : cela perturbe la lecture des
tables puisque être inactive nous dit peu de choses sur les statuts.
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La mobilité sociale se heurte au fait que la structure des emplois des femmes est
très différente de celle des hommes : les femmes occupent des emplois inférieurs,
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elles sont prédominantes dans les PCS Employés. Rapporter la profession des
femmes à celle de leur père donne ainsi des tables de mobilité qui ne peuvent avoir
la même signification que ceux des hommes.
… bref, le problème des femmes n’est pas résolu.
-
Le sens des trajectoires inter générationnelles : flux ascendant ou descendant ? Photocopie
Hachette doc 3 et 4 p 234, 235
La réponse n’est pas toujours simple pour différentes raisons.
- L’INSEE utilise la grille des CSP, qui n’est que partiellement hiérarchisée.
- La nomenclature des PCS est un construit social (une convention) discutable qui ne rend
compte qu'imparfaitement des différentes situations sociales et des hiérarchies sociales.
- Les groupes socioprofessionnels sont assez hétérogènes (Cf. programme de 1ère) et une
mobilité apparente (comme un fils de notaire devenu professeur, ou un fils d'agriculteur
devenu chauffeur routier) peut en réalité n'être qu'une immobilité sociale. En effet,
l'essentiel de la mobilité n'est en réalité qu'une mobilité de proximité.
- La difficulté est que l’origine sociale est aujourd’hui définie uniquement par la PCS du père.
Or, plusieurs problèmes : cette PCS peut ne pas refléter le niveau culturel du père : il peut
être PI mais avoir un très beau diplôme universitaire (cf paradoxe d’Anderson plus loin), quid
des familles recomposées ? PCS du père ou du beau-père ? quid des familles
monoparentales ? etc…
 Vers une analyse multidimensionnelle de l’origine sociale, qui pourrait être définie par un
croisement de plusieurs critères (professionnels et scolaires notamment).
B Les déterminants de la mobilité sociale :
1) L’évolution de la structure socio professionnelle : photocopie Hatier doc 1 p 218 + doc 10 p
190
Une partie de la mobilité sociale est engendrée par les modifications de la structure des emplois
entre deux générations.
La mobilité observée durant les Trente Glorieuses s'expliquait en grande partie par la mobilité
structurelle. Depuis les années 1990, elle s'explique pour les deux tiers par la mobilité nette.
On peut remarquer dans notre table fictive que la structure de la population des pères et celle des
fils sont différentes.
On pourra prendre l’exemple des agriculteurs dans la France contemporaine, dont les effectifs
diminuent à chaque génération : tous les fils d’agriculteurs ne peuvent devenir agriculteurs
Inversement, une partie des cadres doit nécessairement se recruter hors des fils de cadres.
On notera le développement des cadres et professions intellectuelles supérieures et des professions
intermédiaires parallèlement au déclin des agriculteurs, des artisans, commerçants et chefs
d’entreprise et des ouvriers. L’expansion des classes moyennes salariées et la réduction des
catégories populaires engendrent mécaniquement de la mobilité sociale ascendante.
Dans les années récentes, la structure sociale se déplace moins vite vers le haut, alors que le nombre
de diplômés s’accroît : cela génère une mobilité ascendante moins forte (cf le paradoxe d’Anderson
ci dessous).
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2) Le rôle de l’école :
Une autre partie de la mobilité sociale s’explique par l’interaction entre deux instances de
socialisation : l’école et la famille. Nous commencerons par le rôle de l’école.
-
Un constat discutable : ne pas confondre massification et démocratisation : doc 13 p 214
Le paradoxe d’Anderson : doc 12 p 213 (cf déclassement scolaire)
L’obtention d’un meilleur diplôme que ses parents ne garantit pas une promotion sociale : c’est le
paradoxe d’Anderson. Ce constat statistique signifie qu’on peut avoir un niveau de diplôme supérieur
à ses parents mais un statut social inférieur. L’explication tient au fait que le nombre de diplômés
dans la population active augmente plus vite que le nombre d’emplois dans les professions
supérieures.
Faut-il en déduire une dévalorisation des diplômes ? C’est un des enjeux du débat actuel sur le
déclassement. 2 postions :
-
Oui, une dévalorisation des diplômes
L. Chauvel en comparant les générations des années 1940 à celle des années 1960 relève que les
premières, entrées sur le marché du travail dans les années 1960, ont profité d’une conjoncture
exceptionnelle avec une forte création de postes de cadres alors que la population active était
encore peu qualifiée : elles ont pu facilement valoriser leurs diplômes.
Au contraire les secondes, entrées sur le marché du travail dans les années 1980 dans un contexte de
chômage de masse et après une forte hausse des qualifications, ont eu du mal à valoriser leurs
diplômes.
En comparant ces deux générations, on montre une augmentation de la fréquence de la mobilité
sociale descendante. Les personnes originaires des classes moyennes et en déclassement : celles-ci
expriment un fort sentiment d’injustice et de dévalorisation de leurs diplômes en se comparant avec
la génération de leurs parents, qui sont parvenus à un statut plus enviable tout en étant moins
diplômés.
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Non, pas de dévalorisation des diplômes
L’économiste E. Maurin conteste à ces thèses : traditionnellement les économistes calculent la valeur
du diplôme en faisant la différence entre les bénéfices et les coûts des années d’études
supplémentaires. Il ne faudrait donc pas comparer un même diplôme pour deux générations mais
deux diplômes au sein d’une même génération. Au début des années 1970, le taux de chômage est
faible chez les sortants du système scolaire, quel que soit le niveau de diplôme. Aujourd’hui, il est 4
fois plus important chez les non diplômés que chez les diplômés du supérieur. Donc les bénéfices
attendus des diplômes en termes de protection contre le chômage ont fortement augmenté. Loin de
se dévaloriser, les diplômes sont devenus un enjeu très fort, d’où un investissement scolaire de plus
en plus marqué de la part des classes moyennes.
L’école reste encore le meilleur moyen pour s’élever. Ceci passe
-
par l’obtention de diplôme qui permettra de mieux s’insérer professionnellement (cf
le diplôme comme bouclier contre le chômage).
par une socialisation anticipatrice par les pairs : la démocratisation scolaire a permis
à des enfants de côtoyés des enfants de groupes sociaux différents. Aujourd’hui il
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existe de réelles stratégies des parents pour choisir de bons établissements où
l’environnement social favorisera la socialisation anticipatrice
Déf : socialisation opérée par un individu qui adapte son comportement et acquiert les
N&V du groupe social auquel il souhaite appartenir, souvent par imitation.
-
La reproduction sociale : l’analyse de Bourdieu : doc 18 p 216
3) Le rôle de la famille :
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Des choix différents selon le milieu social : L’explication de Raymond Boudon : photocopie
Belin doc 3 p 245
Origine social et parcours : un lien complexe : photocopie Belin doc 1 et 2 p 246
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