est issu de cette rencontre notre de monde, l’origine même du mot « jazz » serait lui-
même un mot métis. En effet, son origine n’est pas clairement fixée et les avis
divergent quant à la culture qui aurait inspiré ce mot. Certains lui attribue une
origine française (dérivé du mot « jaser »), d’autres des racines africaines (comme le
mot « jaja » qui signifie danser ou jouer de la musique), ou encore des origines
américaine. On dit en effet que le mot « jazzmen » désignait, à l’époque, les hommes
fréquentant les prostitués de la Nouvelle-Orléans et dont l’habitude était de se
parfumer au jasmin.
Le jazz originaire : consonances et sonorités mixtes
Nous venons de voir que la naissance même le mouvement « Jazz » fut issue
d’un mélange culturel. Il est maintenant temps que le Jazz lui-même nous le prouve.
En effet, si l’histoire du jazz relève du métissage de cultures différentes, il n’est pas
certain que l’on retrouve cette mixité dans les sonorités. Nous tenterons donc ici de
décrypter dans le jazz originaire les sonorités et de les classer entre les différentes
cultures.
D’abord, il est important de rappeler ce que l’on peut considérer comme les trois
piliers du Jazz : l’improvisation, le rythme et les sonorités. En effet, si le Jazz se
distingue des autres genres musicaux, nous pouvons penser sans mal que sa plus
grande distinction est la place de l’improvisation dans les différents morceaux. Dans
les morceaux de Jazz, l’improvisation se juxtapose au thème qui lui est soit convenu
soit écrit. Le Jazz se compose donc sur des thèmes qui ensuite peuvent laisser libre
court à l’imagination du musicien. Dans son ouvrage L’Histoire du Jazz, Gunther
Schuller un compositeur, corniste et chef d’orchestre américain revient sur la place de
l’improvisation dans le Jazz et les influence qui ont conduit à l’utilisation de
l’improvisation. Il affirme ici que « l’improvisation simultanée de plusieurs lignes
musicales est une pratique typiquement africaine ». Ainsi, par l’improvisation, nous
retrouvons cette mixité qui est l’essence même du Jazz. De plus, si la notion
d’arrangement est bien occidentale, la juxtaposition du solo et de la musique
d’ensemble est elle aussi fondamentale dans la musique africaine. En effet, elle est