01/12/2014
Quel lien le Jazz entretient-il avec le métissage et le phénomène
d’acculturation ? |
SARAH
CAILLET
/ LOU
GAIN
LE JAZZ EST UN MÉTIS
Table des matres
Introduction ................................................................... 2
Le jazz originaire : l’expression de la tolérance . 3
Définition et naissance du Jazz ...................................... 3
Le jazz originaire : consonances et sonorités mixtes ..... 4
L'évolution du jazz : La mixité dans la peau ........ 6
Une évolution en lien avec le contexte social ................. 6
Voyages, échanges et rencontre ..................................... 8
Conclusion .................................................................... 10
Bibliographie………………………………………………………11
Introduction
Nous avons ici choisis d’étudier le Jazz, non pas dans sa globalité (il serait trop
long et trop complexe de tenter de comprendre le Jazz de A à Z) mais plutôt dans ce
qui faisait et fait certainement encore sa particularité : la mixité, le métissage. En
effet, le Jazz semble être un des genres les plus mixtes qui ait pu exister dans le
monde de la musique. L’ethnomusicologie étudiant la musique dans son contexte
social, il nous a paru intéressant de nous pencher sur ce genre, qui est né à la
Nouvelle-Orléans, dans un contexte de distinction raciale. Cependant, si en effet le
contexte tendait à la séparation des différentes cultures, le jazz fut une façon de les
réunir. Ainsi, il nous a semblé primordial de s’intéresser au jazz comme genre métis
en tentant de comprendre de quelle manière le jazz, dans un contexte d’esclavage,
fût-il un premier pas vers l’unification de l’humanité mais aussi comment, depuis sa
création le jazz va-t-il incarné cette notion primordiale dans l’étude de la culture : le
phénomène d’acculturation.
Pour ce faire, nous tenterons dans un premier temps de définir le contexte social et
culturel de la naissance du Jazz. Ensuite, nous nous pencherons sur le métissage du
Jazz, d’abord dans l’histoire de sa création puis dans la composition même du jazz à
travers ses caractéristiques et ses sonorités. Enfin, nous verrons les dérivés du Jazz
tel que le Be Bop, le Latin Jazz ou le Jazz Manouche, des genres qui ont poursuivi
cette idée de métissage à travers la musique. Ainsi, nous verrons que la notion
d’acculturation semble être source de création et d’union créatrice. Enfin, nous
verrons que le Jazz semble être l’incarnation de la rencontre de l’autre et d’une envie
d’échange.
Le jazz originaire : l’expression de la tolérance
Définition et naissance du Jazz
Si aujourd’hui, le phénomène de la musique globalisée est un phénomène
courant et quasiment planétaire, le Jazz, de par sa naissance et son évolution est un
genre musical résultant d’un processus d’acculturation réussi. En effet, le Jazz résulte
de la rencontre quelque peu « forcée » due à l’esclavage qui réunit culture africaine et
culture occidentale.
Le genre musical Jazz nait au début du XXème siècle aux Etats Unis, à la Nouvelle-
Orléans. S’il est métis dans l’origine de ses créateurs, il l’est aussi quant au style
musical, qui mélange Blues, le Gospel et le Ragtime. A cette époque, la musique des
esclaves, bannie par les Blancs pour assimilation à des rites vaudous, était jouée dans
des lieux esclaves et créoles blancs se réunissaient pour chanter et danser. Cette
réunion entre les deux communautés favorisa la découverte d’un nouveau rythme
pour les uns et de nouveaux instruments (trompette, clarinette, tuba etc…) pour les
autres. Ainsi, les instruments « européens » furent intégrés à la musique esclave
créant le « jass » une musique dansante imitant les sonorités du blues. Ainsi, ceux qui
créèrent le Jazz portaient déjà en eux des traditions musicales de diverses origines,
mais aussi des cultures différentes.
Le Jazz s’installa alors aux Etats Unis, comme la forme d’expression d’une nouvelle
classe sociale : «C’était un terrain commun d’où l’Amérique noire et la blanche
apparaissaient comme la nuit et le jour dans la même ville et ce qu’il y avait en
elles de plus disparate n’aboutissait en pratique qu’à des différences de style,
phénomène qui m’a toujours paru être toute la raison d’être (et la seule valeur) de
cultures divergentes » (Cf : Jones).
L’origine du genre musical fut donc due à une rencontre, un métissage qui de
façon plutôt exceptionnelle donna naissance à une entente musicale. Mais si le jazz
est issu de cette rencontre notre de monde, l’origine même du mot « jazz » serait lui-
même un mot métis. En effet, son origine n’est pas clairement fixée et les avis
divergent quant à la culture qui aurait inspiré ce mot. Certains lui attribue une
origine française (dérivé du mot « jaser »), d’autres des racines africaines (comme le
mot « jaja » qui signifie danser ou jouer de la musique), ou encore des origines
américaine. On dit en effet que le mot « jazzmen » désignait, à l’époque, les hommes
fréquentant les prostitués de la Nouvelle-Orléans et dont l’habitude était de se
parfumer au jasmin.
Le jazz originaire : consonances et sonorités mixtes
Nous venons de voir que la naissance même le mouvement « Jazz » fut issue
d’un mélange culturel. Il est maintenant temps que le Jazz lui-même nous le prouve.
En effet, si l’histoire du jazz relève du métissage de cultures différentes, il n’est pas
certain que l’on retrouve cette mixité dans les sonorités. Nous tenterons donc ici de
décrypter dans le jazz originaire les sonorités et de les classer entre les différentes
cultures.
D’abord, il est important de rappeler ce que l’on peut considérer comme les trois
piliers du Jazz : l’improvisation, le rythme et les sonorités. En effet, si le Jazz se
distingue des autres genres musicaux, nous pouvons penser sans mal que sa plus
grande distinction est la place de l’improvisation dans les différents morceaux. Dans
les morceaux de Jazz, l’improvisation se juxtapose au thème qui lui est soit convenu
soit écrit. Le Jazz se compose donc sur des thèmes qui ensuite peuvent laisser libre
court à l’imagination du musicien. Dans son ouvrage L’Histoire du Jazz, Gunther
Schuller un compositeur, corniste et chef d’orchestre américain revient sur la place de
l’improvisation dans le Jazz et les influence qui ont conduit à l’utilisation de
limprovisation. Il affirme ici que « l’improvisation simultanée de plusieurs lignes
musicales est une pratique typiquement africaine ». Ainsi, par l’improvisation, nous
retrouvons cette mixité qui est l’essence même du Jazz. De plus, si la notion
d’arrangement est bien occidentale, la juxtaposition du solo et de la musique
d’ensemble est elle aussi fondamentale dans la musique africaine. En effet, elle est
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