> 0 vers la gauche le composé est dit LÉVOGYRE et noté (-) ou (l).
Ex: acide (d) lactique ou acide (+) lactique.
Deux isomères optiques possèdent les mêmes propriétés chimiques et beaucoup de propriétés
physiques (point d'ébullition, de fusion, indice de réfraction, conductivité électrique etc.) identiques.
Ces propriétés sont dites scalaires parce qu'elles sont représentées en un point de l'espace par un
nombre. Par contre, les propriétés physiques de nature vectorielles (polarisation rotatoire de la lumière,
piézo-électricité) seront différentes pour les deux énantiomères.
Deux antipodes optiques ou deux énantiomères purs ont des pouvoirs rotatoires spécifiques égaux en
valeur absolue et de signes opposés (optiquement purs).
Lorsqu'on a autant de molécules dextrogyres que de molécules lévogyres le mélange est optiquement
inactif, il est appelé MÉLANGE RACÉMIQUE. ([A(+)]= [A(-)]).
Il est noté (d, l) ou (±).
Ex : Acide (d, l) tartrique.
PASTEUR, vers 1848, en travaillant sur les fermentations du vins eut à analyser un sel de l'acide
tartrique inactif sur la lumière polarisée, le tartrate double d'ammonium et de sodium. (l'acide tartrique
est un diacide). Pour le purifier il en fit une solution saturante à 27° qu'il fit recristalliser lentement. Il
constata que le solide précipité présentait deux formes cristallines symétriques l'une de l'autre par
rapport à un plan. Il sépara aux pinces brucelles les deux types de cristaux. Il refit une solution aqueuse
de chacun et constata que chaque solution présentait un pouvoir rotatoire, les deux angles de rotation
étant opposés.
Il en tira l'hypothèse suivante: comme le deux types de cristaux sont symétriques et que les propriétés
des deux sels sont identiques, c'est que l'arrangement spatial des atomes dans le cristal est la cause de la
dissymétrie de chacun des deux types de cristaux. Cette caractéristique doit se retrouver dans la
molécule et elle est la cause des pouvoirs rotatoires opposés des deux formes de l'acide tartrique.
Plus généralement, les propriétés des molécules ne sont pas uniquement dues à la nature des atomes
les composant, ni à leurs proportions respectives. La disposition spatiale des atomes dans la
molécule est une des cause de leurs différentes propriétés.
Cette hypothèse implique et renforce la théorie atomique qui ne s'imposera que un demi siècle plus
tard. Il faut bien comprendre que cette hypothèse est exprimée 25 ans avant que Le Bel et van t'Hoff ne
formulent l'idée que le carbone donne des liaisons tétraèdriques.
C'est en acceptant cette hypothèse en tant que représentation performante de la matière que nous
continuons le cours.
POINT DE VUE GEOMETRIQUE, GENERALITES.
Si on doit faire un modèle spatial des molécules, cela entraîne des conséquences géométriques liés à la
nature de l'espace tridimensionnel.
Tout objet dans lequel on pourra identifier trois directions indépendantes, existe sous deux formes
différentes car non superposables.
Ex trièdre trirectangle direct, trièdre inverse.