
Résumé de Thèse Abel François
d'incertitude, ces derniers appréhendent la position des candidats en termes de probabilité. La
distribution de probabilité est alors profondément influencée par le degrés d'incertitude des
électeurs. De même, la probabilité de voter pour un candidat, étant donné la perception
probabilisée de sa position, s'accroît avec la diminution de l'incertitude et l'augmentation de
l'information. Dès lors, tout candidat a intérêt à produire de l'information sur ces caractéristiques
politiques et personnelles. Ce résultat théorique explique d'une part la production d'information
par les candidats, qui est financée par leur dépense électorale, et d'autre part l'utilité pour les
électeurs de la campagne électorale.
L'information produite et diffusée au cours des campagnes électorales peut être de deux
ordres et avoir deux incidences, elle peut utiliser différents supports de diffusion, et elle peut
avoir des contenus de différentes natures.
En effet, l'information produite par les hommes politiques peut être informative, c'est-à-
dire porter sur les caractéristiques politiques du candidat, et/ou persuasive, portant sur les
caractéristiques propres du candidat. L'information ainsi produite, peut avoir des effets persuasifs
ou mobilisateurs sur l'électorat, selon que les électeurs évaluent les hommes politiques sur des
critères uniquement politiques, sur des critères uniquement personnels ou sur les deux à la fois.
De plus, l'information produite peut utiliser au moins trois vecteurs de diffusion.
Premièrement, les candidats peuvent prendre en charge eux-mêmes la production et la diffusion
aux travers d'activités de propagandes directes. Deuxièmement, la diffusion peut être assurée par
l'intermédiaire des médias au travers de leur couverture des campagnes électorales. Enfin, les
échanges entre les électeurs peuvent également être des supports de diffusion d'information
concernant les candidats.
Enfin, l'information peut porter sur le programme politique et les enjeux de la campagne
électorale ou sur les caractéristiques du candidat, telles que son origine géographique ou
socioprofessionnelle, ses autres mandats ou son affiliation partisane et idéologique.
Une fonction théorique peut dès lors être proposée, qui relie les suffrages obtenus (ou la
probabilité d'élection) par un candidat avec le montant de ses dépenses électorales, qui quantifie
l'engagement du candidat durant la campagne et sa production d'information. La fonction
microéconomique du vote ainsi définie connaît des rendements de la dépense constants ou
décroissants et qui peuvent éventuellement être négatifs. Par ailleurs, son niveau est affecté par
les autres déterminants des comportements électoraux. Ainsi, les facteurs explicatifs traditionnels,
comme les récurrences géographiques et historiques, les caractéristiques socioéconomiques des