Exploration et production du pétrole
L’industrie pétrolière se sépare schématiquement en « amont » (exploration, production) et en
« aval » (raffinage, distribution).
L’exploration, c’est-а-dire la recherche de gisements et la production sont souvent associés :
les Etats accordent aux compagnies des concessions, pour lesquelles ces dernières assument le
coût de l’exploration, en échange de quoi elles exploitent (pour une certaine durée) les gisements
trouvés. Les mécanismes financiers sont variés : prêts à long terme, participation au capital,
financement des emprunts faits auprès de banques nationales, etc.
L’exploration commence par la connaissance géologique de la région, puis passe par l’étude
détaillée des structures géologiques et la réalisation de puits. La production, ou plutôt l’extraction du
pétrole, peut être une opération complexe : pour maximiser la production finale, il faut gérer un
réservoir composé de différents liquides aux propriétés chimiques très différentes (densité, fluidité,
température de combustion et toxicité, entre autres). Au cours de la vie d’un gisement, on augmente
le nombre de puits de production pour accéder aux poches restées inexploitées. Une mauvaise
stratégie d’exploitation (mauvais emplacement des puits, injection inadaptée, production trop rapide)
peut diminuer de façon irréversible la quantité de pétrole extractible
Industrie aval
Le raffinage consistait simplement, à l’origine, en la distillation du pétrole, pour séparer les
hydrocarbures plus ou moins lourds. La distillation sous pression atmosphérique s’est vue complétée
d’une distillation sous vide, qui permet d’aller plus loin dans la séparation des hydrocarbures lourds.
Au fil du temps, nombre de procédés ont été ajoutés, dans le but de maximiser la production des
coupes les plus profitables (essence et gasoil, entre autres) et de diminuer celle de fioul lourd, ainsi
que de rendre les carburants plus propres à l’emploi.
Ces procédés continuent à se multiplier alors que la qualité des pétroles bruts tend à diminuer,
les pétroles plus lourds et plus riches en soufre représentent une part accrue de la production.
Le transport du pétrole, tant le brut que les produits raffinés, utilise principalement les pétroliers
et les oléoducs pour les grandes distances et les volumes importants. Le transport par chemin de fer,
par barge en eau douce et par camion sont surtout utilisés pour la distribution finales des produits. Le
transport du pétrole est à lui seul un secteur économique important.
Compagnies pétrolières
L’industrie pétrolière est un pilier de l’économie mondiale : sur les dix plus grandes sociétés
privées de la planète, cinq sont des compagnies pétrolières. En effet, il existe plusieurs sortes de
compagnies pétrolières :
Les grandes compagnies privées multinationales et verticalement intégrées (c’est-а-dire
concentrant les activités d’exploration, production, raffinage, et distribution), dites « majors »,
telles que BP, Shell, Total et Lukoil.
Les raffineurs, qui ne détiennent que l’aval (raffineries et éventuellement stations-service).
Les indépendants, qui ne font que chercher et produire du brut pour le vendre à des raffineurs.
Certaines sont des compagnies très importantes et agissant sur plusieurs continents, comme
Anadarko, d’autres sont beaucoup plus petites, avec à l’extrême des compagnies familiales
n’opérant qu’un puits ou deux (au Texas notamment). En France, on peut citer Pérenco et Maurel
et Prom.
Les compagnies nationales, qui sont elles-mêmes assez diverses. Pemex et Aramco, par
exemple, ont un monopole de la production dans leur pays, et se comportent comme un organe
du gouvernement. D’autres, comme Petronas ou Petrobras, cherchent une expansion
internationale, et se comportent presque comme des « majors » bien que leur capitaux soient
publics. Consommation
Le pétrole sert dans tous les domaines énergétiques, mais c’est dans les transports que sa
domination est la plus nette. Seul le transport ferroviaire est en grande partie électrifié, pour tous les
autres moyens de transports, les alternatives sont marginales et coûteuses, et ont un potentiel de
croissance limité.
La situation est différente pour la production d’électricité à partir du pétrole, où sa part a
constamment diminué depuis plus de 30 ans. Le charbon, le gaz naturel, le nucléaire et les énergies
renouvelables s’y sont largement substitués. De plus, le pétrole utilisé dans la production d’électricité
est en majorité du fioul lourd, difficile à employer dans d’autres domaines sans conversion profonde.