Synthèse des 50 évaluations
Médico- psychologiques de
L’Enquête sur la Phobie Scolaire
Début 2008 un petit groupe de professionnels s’est donné pour mission d’évaluer
l’incidence et la clinique du refus scolaire anxieux sur la Haute Savoie : ce groupe
réunissait des pédopsychiatres du département et des médecins scolaires ainsi que
les enseignants spécialisés du SAPAD. Une enquête avec deux versants a été mise
en place : d’un côté un versant médico-scolaire avec un questionnaire auprès des
enfants et adolescents déscolarisés qui était conduit par les médecins et enseignants
du SAPAD et de la santé scolaire, et d’un autre côté un questionnaire médico-
psychologique concernant chaque enfant déscolarisé et rempli par les psychiatres et
psychologues prodiguant des soins à ces enfants.
Outre un aspect d’évaluation quantitative et qualitative de cette clinique
psychopathologique, le groupe de pilotage a conçu l’enquête médico-psychologique
comme un média circulant entre le service de santé scolaire, les familles, le jeune
déscolarisé et les psy assurant les soins : nous avons voulu donner une dimension
thérapeutique à cette circulation d’une fiche d’évaluation médico-psychologique
fonctionnant comme un lien social là où justement le refus scolaire anxieux, la phobie
scolaire attaque ou évite cette implication du sujet dans le corps social de l’école.
Alertés par les médecins scolaires de l’existence de cette étude et après leur accord
pour y participer, les parents du jeune déscolarisé devaient transmettre au psy
soignant leur enfant, la fiche d’évaluation médico-psychologique puis la rapporter au
service de santé scolaire.
Nous avons préféré un questionnaire semi ouvert a un simple QCM pour privilégier
les singularités de chaque situation et chaque praticien. Sur le plan diagnostic nous
n’avons pas utilisé de classification standardisée mais laissé ouvert de larges
champs diagnostics dont chaque praticien pouvait s’emparer suivant ses options
théorico-cliniques. Certains items du questionnaire s’avèrent inutilisables (par
exemple la question sur la durée de l’arrêt scolaire trop imprécise, celle sur la
répercussion sur la famille de la phobie scolaire ou sur les liens entre l’établissement
scolaire, la famille et l’équipe de soin, questions trop ouvertes pour être
synthétisables).
1) Qui a rempli les évaluations
Les 50 fiches d’évaluation médico psychologique ont été écrites entre l’automne
2008 et l’été 2011 par 24 psychiatres d’institution (CMP, CMPP, clinique Chanay).
12 psychiatres libéraux
8 psychologues d’institution
3 médecins généralistes
2 psychologues libéraux
1 neurologue
Soit 40 médecins dont 36 psychiatres et 10 psychologues.
Et 32 évaluations proviennent de praticiens d’institutions et 18 de praticiens de
cabinets.
L’origine géographique est la suivante :
21 évaluations proviennent du bassin d’ANNEMASSE
19 évaluations proviennent du bassin d’ANNECY
5 du CHABLAIS
5 de la vallée de l’ARVE.
Commentaires :
- la sous représentation du CHABLAIS et de la Vallée de l’ARVE tient sans
doute à l’absence de collègue de ces régions dans le comité de pilotage de
l’enquête.
- Par ailleurs les 10 évaluations écrites par des psychologues cliniciens
comportent bien sûr les mêmes indications de psychopathologie et
d’anamnèse que celles remplies par les médecins. Seulement 3 enquêtes ne
comportent pas d’éléments cliniques : l’une provient d’un médecin généraliste,
les 2 autres de psychologue et psychothérapeute libéraux.
2) Age / sexe
26 garçons pour 24 filles
Des âges qui vont de 9 ans à 18 ans
En courbe de Gauss qui culmine à 13, 14 et 15 ans (62 % dans cette tranche
de 3 ans).
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
910 11 12 13 14 15 16 17 18
âge
effectif
effectif
3) Les données psychopathologiques
Pour le diagnostic principal :
36 troubles névrotiques (72 %)
6 états limites (12%)
5 troubles psychotiques (10 %)
3 non renseignés (6%)
Pour les 5 troubles psychotiques :
1 est noté « à préciser »
1 fait état d’une dépression mélancolique
1 autre d’une dysharmonie psychotique
Pour les 6 états limites : 2 sont notés avec trouble bipolaire.
Enfin les 36 évaluations de troubles névrotiques sont notées avec toute une palette
de diagnostics psychopathologiques
20 renseignent des troubles phobiques et / ou anxieux
4 renseignent un trouble névrotique dépressif
4 renseignent un trouble névrotique phobo-hystérique
2 renseignent un trouble phobo- obsessionnel
2 renseignent un trouble névrotique avec inhibition majeure
1 renseigne un trouble névrotique avec anorexie
1 renseigne un trouble névrotique avec dysharmonie instrumentale
1 renseigne un trouble névrotique avec deuil pathologique
1 renseigne un trouble névrotique avec trouble narcissique.
Pour les troubles associés :
2 déficits cognitifs légers
1 précocité intellectuelle
3 troubles des apprentissages
7 troubles du langage
2 troubles psychomoteurs
Pour les antécédents :
54 % soit 27 évaluations rapportent des difficultés dans le processus de séparation /
individuation.
28 % soit 14 évaluations notent des soins pluridisciplinaires en CMP ou CMPP dans
l’enfance.
On constate donc une surreprésentation de pathologies vrotiques : 72 %. Cela
tient peut être en partie à une certaine prudence diagnostic à cet âge le
psychisme est en mouvement, l’organisation structurale instable, non toujours fixée.
Nous ne pouvons pas faire apparaître le diagnostic de « phobie scolaire » essentielle
tel qu’il apparaît dans la classification française des troubles mentaux de l’enfant et
de l’adolescent. (Il n’existe pas de tel diagnostic dans la CIM10.)
Enfin nous ne pouvons évaluer dans notre approche la part réactionnelle du reflux
anxieux. C'est-à-dire ce qui serait une souffrance à l’école e à l’institution scolaire
même et non simplement à une pathologie individuelle.
4) Environnement familial
Je synthétise des éléments notés dans différentes sections de l’évaluation
(situation parentale, particularité familiale, antécédents personnels et familiaux)
36 % des parents sont séparés (et vivants)
6 % des enfants sont orphelins de père (3 cas)
10 % dont le père est absent (soit mort, soit vit à l’étranger)
6 % sont des jumeaux (3 cas)
4 % sont adoptés (2 enfants)
4 % ont été victimes d’abus sexuels familiaux (2 cas).
Ces éléments peuvent relevés soit, de facteurs de vulnérabilité dans le processus
de séparation / individuation soit plus généralement de facteurs de morbidité
psychiatrique.
Les traumatismes notés :
- 3 décès du père
- 2 abandons / adoptions
- 2 abus sexuels
- Quelques autres variés non synthétisables.
5) Les soins
Il s’agit des soins actuels au moment de remplir l’évaluation et cela ne préjuge pas
du parcours global rétrospectif.
Les différents sous groupes ne sont pas forcément exclusifs les uns des autres.
17 évaluations de suivis psychiatriques associés à une psychothérapie (dont 5
par le psychodrame).
13 évaluations ne rapportent que des consultations psychiatriques
10 mentionnent uniquement un suivi psychologique ou une psychothérapie
8 patients ont été hospitalisés après des consultations psychiatriques et / ou un
suivi psychothérapique (clinique Intermed, Clinique Rimbaud, clinique Fournier,
Centre de Chanay).
3 évaluations notent une thérapie comportementale et cognitive.
13 évaluations rapportent un traitement par des psychotropes.
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