les mots réguliers ne sont pas mieux traités que les mots rares et les mots réguliers ne sont ni
mieux lus, ni mieux écrits que les pseudomots.
Suite à ces résultats, les chercheurs affirment que l’existence de la procédure
orthographique n’existe pas encore.
La seconde étude porte sur la compréhension des mots en lecture silencieuse. Pour
évaluer cette compréhension, les chercheurs ont proposé une tâche de décision sémantique
aux sujets, en leur demandant de catégoriser des objets, parmi lesquels figuraient des intrus
phonologiques et visuels.
Les résultats leur permettent d’affirmer que la médiation phonologique est utilisée en
lecture silencieuse puisque les performances des enfants sont plus affectées par des intrus
phonologiques que visuels.
Lors de la troisième étude, les chercheurs ont comparé les premières performances des
enfants en lecture/écriture pour les items pouvant être traités par médiation phonologique et
les résultats, plus tardifs, des mots irréguliers, ne pouvant pas être totalement traités par cette
procédure. Ils ont également examiné les performances d’enfants « experts » et « faibles » en
orthographe.
Les résultats de l’étude montrent que les enfants « experts » en orthographe en fin de
CE1 sont ceux qui ont eu le plus tôt, et le plus fortement recours à la médiation phonologique,
et les chercheurs en concluent que les capacités métaphonologiques (travaillées dès la fin de
la grande section de maternelle) ont une incidence sur la mise en place de la médiation
phonologique. D’autre part, ils affirment que la sensibilité aux unités de la langue orale
facilite la compréhension du système d’écriture alphabétique puisque des associations entre
unités phonologiques et unités orthographiques se créent, permettant ainsi l’élaboration du
lexique orthographique personnel.
Cependant, le fait de connaitre un mot à l’oral ne facilite pas son écriture, notamment de
par la présence de digraphes. Les digraphes ont un rôle facilitateur en lecture mais pas en
écriture, à cause du passage d’une unité simple (phonème) à une unité complexe (digraphe).
Finalement, suite aux résultats des différentes études, les chercheurs attestent que « la
médiation phonologique joue un rôle central dans les premières étapes de l’acquisition de la
lecture et de l’écriture en permettant la mise en place du lexique orthographique ».