Les fonctions executives et leur évaluation

publicité
Les fonctions executives et leur évaluation
Travaux pratiques de psychologie expérimentale
Tout ce qui nous permet de nous adapter à l’environnement.
Situation non routinière, nouvelle  Demande de l’attention
Définition des fonctions exécutives (FE)
Ensemble de processus dont la fonction principale est de permettre à l’individu de s’adapter à des
situations nouvelles, c’est-à-dire, à des situations qui ne peuvent être résolues par des routines,
des habiletés cognitives surapprises.
Situation : routinière v.s non routinière
Situation routinière :
o Notre vie quotidienne en est remplie. ex: éteindre le réveil, rouler à vélo...
o Leur réalisation se fait de manière habituelle , routinière et demande très peu d’attention.
Situation non routinière :
o Situations nouvelles pour lesquelles nous n’avons pas de réponse habituelle dominante.
ex: apprendre à conduire, écrire sur un clavier qwerty,...
o Leur réalisation demande davantage d’attention et de contrôle de notre part intervention
des FE.
Le modèle du contrôle attentionnel de Norman et Shallice (1985)
Rendre compte des processus exécutifs.
Schémas d’action : ce que l’on fait de façon automatique. Il peut y avoir plusieurs schémas
d’acrion en même temps et donc il y a intervention du gestionnaire des conflits (automatique) qui
choisit le meilleur comportement
SAS = système attentionnel superviseur
Ce modèle comprend :
o des schémas d’action ( pour les situations routinières ).
1
o un gestionnaire de conflits (pour les situations routinières).
o un système attentionnel surperviseur (pour les situations nouvelles).
Le système attentionnel superviseur ou SAS
Intervention du SAS dans les situations suivantes :
o Planification et prise de décision.
o Résolution de problèmes.
o Situations mal maîtrisées qui demandent des séquences d’actions nouvelles.
o Situations techniquement difficiles ou dangereuses.
o Inhibition d’une réponse habituelle dominante ou résistance à la tentation.
Les fonctions exécutives :
Il existe plusieurs fonctions exécutives parmi lesquelles nous étudierons les trois fonctions clés
suivantes :
o La planification
o L’inhibition
o La flexibilité
La planification
Les processus de planification sont impliqués dans des situations nouvelles où il nous faut être
capable de :
o formuler un but.
o planifier à l’avance et envisager les différents plans d’actions qui permettront d’atteindre
le but.
o choisir le meilleur plan d’action.
o initier ce plan tout en tenant compte d’incidents ou de changements nécessaires à
l’atteinte du but fixé.
o  Exemples ? Examens (imprévu : fête…), organisation d’une fête, aller à l’université (et
grève des trains)
L’inhibition
Il s’agit de notre capacité à :
o Inhiber, à s’empêcher de produire une réponse automatique mais inappropriée pour
réaliser la tâche en cours. Ex. sens de la circulation différent en Angleterre (inhiber ses
réflexes de regarder à G et à D pour traverser).
o Empêcher l’accès d’informations non pertinentes pour la réalisation de la tâche en cours.
Ex. Étudier avec la télévision allumée.
o Empêcher l’accès d’informations devenues non pertinentes pour réaliser la tâche.
Exemple : statistiques : on laisse de côté les informations dont on n’a plus besoin.
La flexibilité
Il s’agit de notre capacité à déplacer notre focus attentionnel d’une classe de stimuli à une autre
ou d’alterner entre des sets cognitifs différents.
Exemple :
o Ajouter 3 puis soustraire 3
2
o Gâteau au chocolat  utiliser une unité de mesure ≠ selon la nature de l’aliment
considéré (ml, grammes)
o Répondre au téléphone pendant qu’on cuisine
Fonctions exécutives et régions cérébrales associées
Les FE dépendent principalement des régions
préfrontales (lobe frontal).
Lobe frontal et dysfonctionement exécutif
Syndrome dysexécutif  trouble au niveau des fonctions exécutives
Relation entre FE et lobe frontal : syndrome frontal
Actuellement, on parle de syndrome dysexécutif : des études ont montré la présence d’un
syndrome dysexécutif suite à des lésions non frontales. (Mountain et Snow-William, 1993 cités
par Collette, 2004)
Syndrome dysexécutif
Troubles comportementaux :
o Atteinte au niveau orbito-frontal
o Evaluation : inventaire comportementaux
o Troubles spécifiques : apathie, aspontanéité, distractibilité, impulsivité, désinhibition
(barrière sociale enelvée, on dit tout ce qu’on pense, on est trop familier, mettre la main
aux fesses), persévérations, syndrome de dépendance à l’environnement (i.e.,
comportements d’imitation et d’utilisation (utiliser tout les objet qui nous tombe sous la
main), ...
o Troubles évocateurs (troubles que l’on peut retrouver dans d’autres pathologies) :
confabulations (réinventer l’histoire), anosognosie (ne pas se rendre compte de sa
maladie), troubles émotionnels, ....
Troubles cognitifs
o Atteinte au niveau pré-fontal
o Evaluation : Tests neuropsychologiques
o Atteinte diversifiée des FE telles que la planification, la flexibilité et l’inhibition.
Troubles des FE et pathologies associées
Les troubles des fonctions exécutives sont associés à de nombreuses pathologies :
o les pathologies vasculaires cérébrales (ex. infarctus, hémorragie,...), les traumatismes
crâniens, les maladies dégénératives (ex. la maladie d’ Alzheimer ou de Parkinson), etc.
3
Evaluation en neuropsychologie clinique
Evalutation générale, pas forcément propre aux fonctions exécutives
o Tests.
o Performance aux tests
o analyse quantitative : score
 Nombre (ex. de mots correctement rappelés,...)
 Vitesse (ex. temps de réaction, temps total)
o analyse qualitative : erreurs produites et nature des erreurs
 dénomination d’images : erreurs visuelles, sémantiques, sans lien,...
o Performance altérée ou non?
o Comparaison à la performance d’un groupe de référence.
o Référence à la norme (courbe de Gauss)
 données statistiques (moyenne, écart-type et score min/max).
 groupe de sujets sains (âge, niveau scolaire et genre)
o Critère arbitraire :   2   altérée si elle s’écarte de la moyenne de plus de 2
écart-type.
o Ex: rappel de 40 mots  =37 et  = 2.5 37 - (2x 2.5) = 32
 Performance du patient : 25/40
 Altérée
Test de la Tour de Londres


Mise en situation ....
Matériel :

Tâche : vous devez déplacer les boules de votre support afin d’obtenir une configuration
identique à celle du modèle.
Règles :
 Déplacez une seule boule à la fois.
 Si vous prenez une boule, elle doit être mise sur une tige avant d’en prendre une autre.
 Vous ne pouvez pas mettre plus de boules que la hauteur de la tige.
 Vous devez résoudre le problème en effectuant un minimum de mouvements.
Consignes : Pour chaque problème, indiquez sur votre feuille, la succession des mouvements
réalisés en mettant d’abord la couleur de la boule que vous déplacez (i.e., B,J,R) suivie de la
tige où vous la mettez (i.e., 1/petite, 2/moyenne et 3/grande). Lorsque vous avez terminé de
résoudre le problème, référez vous au chrono et indiquez sur votre feuille le temps que vous
avez mis pour résoudre celui-ci (= temps total).
But : évaluer les capacités de planification.
Types de problèmes à 5 mouvements:




4




avec incitateur positif : dès le 1er mvmt, le sujet peut placer une boule à sa place
définitive.
 avec incitateur négatif : le sujet doit s’empêcher de mettre une boule à sa place
définitive car cela allonge le temps de résolution du problème.
 neutre : ni incitateur positif ni incitateur négatif.
Mesures :
 Nombre total (et la succession) de mvmts réalisés pour chaque problème.
 Temps de latence (tps écoulé entre présentation du pbm et 1er mvmt).
 Temps total de résolution du problème.
 Temps subséquent (tps écoulé entre 1er mvmt et résolution du problème).
 On note les ruptures de règles (prendre 2 boules à la fois,...).
Performance altérée ou non ? référence aux normes (15-29 ans/niveau 3)
Trouble de la planification : patron d’erreurs ?
 un plus grand nombre de mouvements.
 un nombre réduit de problèmes résolus en un minimum de mouvements possible.
 un temps de latence trop court suggérant un manque de planification.
 des retours en arrière indiquant également un manque ou une inefficacité de la
planification.
 un temps subséquent (i.e., tps moyen pour réaliser un mouvement) trop long  signe
d’une planification inefficace.
Test de Stroop


Mise en situation ....
Consignes :
o Dénomination
des
rectangles
dénommez les couleurs en allant le
plus vite possible et sans faire d’erreur
o Dénomination des noms de couleurs : dénommez les mots en allant le plus vite possible et
sans faire d’erreur
o Interférence mot/couleur : ignorez les mots écrits et dénommez leur couleur d’impression
en allant le plus vite possible et sans faire d’erreur
5




But ? Evaluer la capacité à inhiber une réponse dominante.
Mesures :
o Temps total pour les 10 lignes.
o Calcul du score d’interférence : rapport entre dénomination et interférence. Au +
ce score est élevé, au + on est sensible à l’interférence : effet Stroop.
o Noter les erreurs :
 les erreurs corrigées (ex. “v.....rouge” pour “rouge”).
 les erreurs non corrigées (ex. “vert” au lieu de “rouge”).
Performance altérée ou non ?
Trouble de l’inhibition d’une réponse dominante: patron d’erreurs ?
o un temps total plus élevé pour la condition interférente.
o un nombre d’erreur beaucoup plus grand.
o un score d’interférence plus élevé.
Le Trail Making Test ou TMT





Mise en situation ....
o Partie A :
 Consignes :
 Voici des cercles comprenant des nombres (1-25). Reliez les entre eux
dans l’ordre croissant.
 Si vous commettez une erreur, recommencez à partir du dernier cercle
correct.
 Lorsque vous avez terminé, référez-vous au chrono et indiquez sur
votre feuille le temps que vous avez mis pour réaliser l’épreuve (=
temps total).
o Partie B :
 Consigne :
 Cette fois-ci, il vous faut relier les cercles entre eux mais en alternant
les chiffres et les lettres c’est-à-dire 1A, 2B, 3C,....
 Si vous commettez une erreur, recommencez à partir du dernier cercle
correct.
 Lorsque vous avez fini, n’oubliez pas d’indiquer le temps total.
But ? évaluer la flexibilité.
Mesures :
o Temps total pour chaque partie ( A et B)
o ≠ de temps entre A et B
o Noter les erreurs :
 les erreurs d’ordre (partie A et B).
 les erreurs d’alternance (partie B).
Normes :
Trouble de la flexibilité : patron d’erreurs ?
o un temps total pour la partie B beaucoup plus élevé.
o un nombre important d’erreurs d’alternance.
o de nombreuses persévérations au niveau des erreurs.
6
Limites des tests classiques



Certains patients cérébrolésés n’ont pas de performance déficitaire aux tests exécutifs et
pourtant ont d’énormes difficultés exécutives dans leur vie de tous les jours.
Les tests neuropsychologiques classiques sont fermés, structurés.
Évaluation écologique afin de dégager les difficultés exécutives rencontrées par les patients
dans leur quotidien.
Tâche des six éléments (Shallice et Burgess, 1991)


Trois tâches :  en 2 parties (A et B)
 dicter des trajets.
 dénommer par écrit des dessins d’objets.
 réaliser une série de problèmes arithmétiques.
Règles :
 réaliser le tout en 15 min.
 ne pas réaliser successivement 2 parties A et B d’une même tâche.
 Les 15 premiers items des tâches de dénomination et de calcul bénéficient d’un bonus
de points.
Tâche des commissions multiples (Burgess et Shallice, 1991)

Dans une rue piétonne :
 8 tâches :
 achats (ex. une salade).
 se rendre à un rendez-vous à une heure précise.
 récupérer plusieurs infos.
 Respect de règles :
 entrer dans un magasin seulement pour acheter ou encore communiquer à
l’expérimentateur tout achat effectué,...
Inventaire du Syndrome Dysexécutif Comportemental (ISDC) Grefex
(2001)





But : évaluer le syndrome dysexécutif comportemental
Questionnaire rempli par un proche en contact quotidien avec le patient
12 domaines caractéristiques d’un dysfonctionnment frontal
Pour chaque domaine :
 9 questions (1principale et 8 sous-questions de type oui/non)
 grille d’évaluation :
o fréquence (rare à très souvent).
o degré de gravité (léger-moyen-sévère)
o retentissement sur l’entourage (pas du tout perturbant à extrêmement
perturbant).
Anosodiaphorie : se rend compte de sa maladie mais s’en fout.

Réduction des activités
7

Anticipation-organisation-initiation

Désintérêt (Tr.émot)
8

Euphorie-jovialité (tr.émot)

Irritabilité, agressivité (tr.émot)
9

Hyperactivité-distractibilité-impulsivité

Persévérations et stéréotypies
10

Dépendance environnementale

Anosognosie-anosodiaphorie
11

Confabulations

Troubles des conduites sociales
12

Conduites sexuelles, sphinctériennes et alimentaires
En guise de conclusion ....
Les FE interviennent dans une gamme variée de situations.
Une atteinte de ces fonctions exécutives se répercute sur toute la sphère comportementale.
C’est pourquoi, il est important d’explorer les fonctions exécutives de manière traditionnelle mais
aussi de façon plus écologique.
13
Téléchargement