
ments  immobiliers  ne  sont  pas  bénéfiques  (=>  pas  d’entretien  des  immeubles).  La  fortune 
mobilière  progresse  proportionnellement,  les  patrimoines  sont  véritablement  amputés.  Le 
revenu réel par habitant croît de 25 % entre 13 et 38 et les « revenus du travail » passent de 43 
à 52 % (salarisation), plus du fait des retraites et pensions que des stricts salaires (40 h) ; les 
ouvriers  (employés !) sont  favorisés  à  long  terme,  ainsi  que  les  professions  libérales,  seuls 
indépendants  épargnés  (≠  paysans).  La  répartition  reste  stable  en  dépit  de  l’impôt  sur  le 
revenu, l’emploi se dirige vers la C au détriment de l’I (21 % en 29 contre 13 en 38). 
 
2. Les facteurs d’affaiblissement durable 
 Le vieillissement démographique 
La population stagne à 42 millions entre 13 et 38 avec l’achèvement de la transition démogra-
phique, une dénatalité déjà ancienne et l’accroissement de l’espérance de vie. À partir de 35, 
les  déficits  naturels  réapparaissent  (« classes  creuses »),  d’où  une  ébauche  de  politique 
familiale ;  la  population  vieillit  (10  %  de  plus  de  65  ans  en  36)  et  la  charge  des  retraites 
s’alourdit. Ce vieillissement accroît la rigidité structurelle sans faire baisser la xénophobie. 
 Repli et fermeture de l’économie française 
Alors que la D extérieure avait été un moteur de la croissance au XIX°, la France se cloisonne 
fortement avec la dépression, du fait du repli de l’économie mondiale (dislocation des réseaux 
d’échange et instabilité monétaire). Les X françaises traditionnelles (luxe) sont très touchées 
par la crise en dépit des dévaluations d’ailleurs trop tardives. Le déficit commercial apparaît 
dès 31 et se creuse malgré le protectionnisme et les capitaux placés à l’extérieur. La France se 
replie donc sur ses colonies, marché protégé (25 à 30 % des échanges commerciaux en 1937) 
mais n’atteint pas l’autarcie (dépendance énergétique et alimentaire). 
 Recul du marché, alourdissement des charges, passivité de l’Etat 
L’influence du marché recule aux dépens d’un interventionnisme grandissant (prix minimum 
du  blé  en  33,  accords  Matignon).  La  timide  politique  sociale  des  années  30  et  les  40  h 
alourdissent cotisations sociales et coûts de production. La part des dépenses publiques dans 
le revenu national passe de 12 à 27,5 % entre 12 et 38 et s’accompagne d’un déficit (et d’une 
dette !)  croissant.  La  fiscalité  indirecte  reste  prépondérante  et  la  redistribution  sociale  des 
revenus  quasi  inexistante.  Malgré  ses  nouveaux  pouvoirs,  l’Etat  n’élabore  aucun  projet 
d’ensemble :  peu  de  dépenses  d’éducation,  pas  de  soutien  à  l’I,  nationalisations  presque 
forcées (chemins de fer en août 37, BDF en 36) contrairement à celles de 45. 
 
Conclusion 
 
La crise de 29 est-elle un prolongement de la Belle Epoque ou une annonce de celle de 73 ? 
Ni l’un ni l’autre ? Le passage de la « loi d’airain » au monde productiviste ? Pour Marseille, 
la France est  entrée en  crise dès 28-29 => responsabilités de la France dans la crise, thèse 
contestée par la visible consolidation française jusqu’en 30 (hausse de  la production et  des 
salaires, peu de faillites). Pour Marseille, le rôle moteur des X révèle dès 26 la surproduction 
française dont on se débarrasse grâce à la dépréciation du franc. Ce qui reste discutable. Pour 
Boyer, l’international a révélé les contradictions internes : la crise de 29 serait « un épisode 
critique  au  cours  duquel  le  caractère  contradictoire  de  la  reproduction  sociale  prend 
l’apparence d’une surproduction massive », un décalage entre trends de la productivité et des 
salaires. Mais CDM n’ont pas constaté l’explosion de la productivité invoquée par Boyer (2,1 
contre 5,8 %). Pour eux, la crise serait due à une inadéquation des biens d’équipement à une 
D en biens de  consommation  qui  n’évolue pas.  À  partir  de  26,  les  salaires gagnent sur les 
profits,  ce  qui  infirmerait  la  sous-C  comme  cause  de  la  crise.  On  peut  donc  conserver  le 
caractère « externe » de la crise française, aggravé par le refus de dévaluer et la contraction du 
commerce mondial => « Sedan économique » des années 1930.