La troisième concerne la santé physique et psychique du chômeur. L’identité et l’équilibre psychique d’un
individu étant dépendants de la pratique quotidienne d’une activité professionnelle, le licenciement provoque un
effondrement de sa personnalité. Ne disposant plus de repères temporels pour structurer son emploi du temps et
donner un sens à sa vie, le chômeur est confronté à l’angoisse et au vide existentiel. Ce climat peut provoquer
des maladies plus ou moins graves (insomnie, stress, dépression, cancer, etc.) et parfois conduire au suicide. Une
hausse brutale de 3% du taux de chômage peut provoquer une hausse du taux de suicide de 4,4% [11]. Étant
davantage soumis aux maladies cardio-vasculaires et rénales (+50%), en moyenne, le taux de mortalité des
chômeurs augmente de 75% [12] par rapport à celui des actifs. Michel Lagrave [13] cite une étude britannique
qui affirme qu’une hausse de 1 million de chômeurs sur 5 ans provoque 50 000 morts et 60 000 cas de maladies
mentales supplémentaires. Ces conséquences incitent davantage les chômeurs à retrouver rapidement un emploi
plutôt qu’à profiter des allocations chômages et du temps libre.
La dernière conséquence concerne la hausse de la délinquance et de la criminalité. Des études montrent la
corrélation entre le chômage et la délinquance. Étant confrontés à la difficulté de trouver un emploi, les jeunes
issus de milieux défavorisés peuvent facilement basculer dans la délinquance. En effet, la plupart des condamnés
pour vols, trafics ou violences cumulent la précarité et l’exclusion dues au chômage. Aux États-Unis, une étude a
démontré qu’une hausse de 10% de chômage provoque une hausse de 4% des arrestations, de 6% des
incarcérations, de 3,4% des crimes économiques et de 0,8% des crimes violents. Une hausse de 1 million de
chômeurs sur 5 ans est à l’origine de 14 milles condamnations pénales supplémentaires. La principale cause de
ces hausses étant le chômage, au lieu de s’en prendre aux délinquants, les pouvoirs publics devraient plutôt s’en
prendre au chômage.
Le chômage de masse n’a pas que des conséquences politiques et sociales, il a également des répercussions sur le
budget de l’État. Afin d’en calculer le coût, il est nécessaire de prendre en compte les coûts directs et indirects du
chômage. Les coûts directs comprennent la hausse des dépenses des Assedic, la baisse des cotisations à l’Urssaf
et aux caisses de retraite, ainsi que les pertes de recettes fiscales de l’État et des collectivités locales. À ce
chiffre, il faut ajouter le manque à gagner de 15 milliards € dus aux minima sociaux et aux allégements de
charges patronales pour l’embauche de chômeurs de longues durées et d’allocataires du RMI. En France, les
coûts directs du chômage sont estimés à 6 % du PIB. En 2011, les recettes fiscales de la France étaient de 254,88
milliards € et le PIB de 1 996,53 milliards €. Si les coûts directs du chômage représentaient 6% du PIB, ils
correspondaient à 119,8 milliards € soit 46,7% des recettes fiscales de l’État.
Dans ce doc. peut-on
10. Affirmer une idée pour répondre à la question ?
11. Illustrer pour répondre à la question ?
12. Expliquer pour répondre à la question ?
Dans ce doc. peut-on
13. Affirmer une idée pour répondre à la question ?
14. Illustrer pour répondre à la question ?
15. Expliquer pour répondre à la question ?
Dans ce doc. peut-on
16. Affirmer une idée pour répondre à la question ?
17. Illustrer pour répondre à la question ?
18. Expliquer pour répondre à la question ?