DIABETE ET CANCER : CARACTERISTIQUES CLINIQUES

publicité
DIABETE ET CANCER : CARACTERISTIQUES CLINIQUES,
PHYSIOPATHOLOGIQUES ET EVOLUTIVES A PROPOS DE 65 OBSERVATIONS
N. Charfi, S.Grine, F.Marouene, M.Mnif Feki, M. ABID
Service d’Endocrinologie – CHU Hédi Chaker Sfax
La relation entre diabète et cancer était démontrée dans différentes études avec une prévalence
variable selon les séries (10% à 15 %).
Dans ce cadre, afin d’établir la relation entre diabète et lésion néoplasique et d’analyser ses
différentes caractéristiques épidémiologique, physiopathologique et évolutive, nous avons
réalisés une étude rétrospective portant sur 65 diabétiques atteints de divers lésions
néoplasiques colligés dans le service d’Endocrinologie de Sfax entre 1997 et 2007.
Il s’agit de 34 hommes et 31 femmes. L’âge moyen de nos patients est de 64 ans (E = 36-84
ans).
Notre population se répartit en 3 cas de diabète type 1(5%), 26 cas de diabète type 2 (40%).
33 cas de diabète insulino-nécessitant (50%), 3 cas de diabète secondaire (50%).
Les complications dégénératives étaient présentes dans 29 cas (44%), il s’agit de :
rétinopathie diabétique dans 23cas (79%), neuropathie végétative dans 4 cas (13%),
insiffisance coronaire dans 7 cas (24%), artérite des membres inférieurs dans 5 cas (17%).
L’IMC moyen de notre population est de 26 kg/m² avec une obésité notée dans 20 cas.
Différentes affections néoplasiques étaient notées :
Digestives (14), urogénitale (13), ORL(11), sein (15), lymphome(2), broncho-pulmonaire (4)
cutanée (1), neurologique(4), osseuse(1).
L’affection néoplasique était découverte de façon concomitante avec le diabète dans 18 cas
(27%), avant le diabète dans 14 cas (21%) avec un délai moyen de 6 ans par rapport au début
du diabète(E : 1-35 ans), après le diabète dans 33 cas (50%) avec un délai moyen de 9 ans par
rapport au début du diabète.
L’évolution était marquée par la stabilisation de l’affection néoplasique dans 47 cas alors
qu’elle était non favorable dans 18 cas avec 13 cas de métastases (27%).
Les patients ayant un cancer digestif, urogénitale, sein et hémopathie ont un IMC moyen à
27kg/m² (E : 20-41 kg/m²), plus élevé que celui des patients avec affection ORL, bronchopulmonaire, cutanée, neurologique et osseuse dont l’IMC = 24 kg/m². la plus part de nos
patients étaient de diabétiques type2 insulino traités, ce qui concorde bien avec les données
de la littérature. En effet, il était démontré que les diabètes de type2 insulino traité ont plus de
risque de faire de cancer digestif (colorectale).
Le mécanisme physiopathologique essentiel de l’augmentation de l’incidence du cancer chez
les diabétiques type2 reste l’insulino résistance et l’hyper insulinémie qui sont à l’origine
d’une hypersécrétion d’insuline like growth factor.
Cependant, il est démontré dans de rare étude que les diabétiques type1 font plus de cancer du
pancréas, pulmonaire et cutanée.
82
Téléchargement