économiques essayent de se rattraper sur d’autres prix faute de pouvoir accéder de la
meilleure façon possible au marché officiel
L’inflation est un phénomène uniquement monétaire
Inflation et systèmes monétaires Friedman (collection Point) : « La cause immédiate de
l’inflation est toujours et partout la même : un accroissement anormalement rapide de la
quantité de monnaie par rapport au volume de la production. »
Friedman s’appuie sur la théorie quantitative de la monnaie, imaginée au XVIIIe siècle déjà
(Bodin), reprise par Say, retranscrite par Irving Fisher sous une forme mathématique :
MV = PT, où :
M = masse monétaire en circulation
V = vitesse de la circulation de la monnaie
P = niveau général des prix
T = volume de transactions (c’est-à-dire le nombre d’échanges réalisés)
Pour Friedman, si V et T sont stables à CT (par hypothèse), toute hausse de M entraîne une
augmentation des prix. Selon Friedman, les agents économiques ne sont pas sensibles à
l’illusion monétaire (contrairement à ce que pense Keynes). S’il y a illusion, elle ne peut être
que de courte durée en raison des anticipations adaptatives des agents économiques. Dans le
cas de l’inflation, il y a un effet de court terme sur la production, mais si les travailleurs
s’aperçoivent que le salaire réel subit une érosion monétaire, ils se retirent du marché du
travail => il existe un seuil en dessous duquel le chômage ne peut pas descendre. Friedman
l’appelle taux de chômage naturel, c’est le taux de chômage qui résulte de la régulation du
Marché sans aucune intervention étatique
À long terme, la courbe de Phillips est verticale, c’est-à-dire rigide au taux d’inflation.
L’analyse de Friedman conduit à considérer que tout réglage financier de conjoncture
économique est impossible => rupture avec le courant de la synthèse (microéconomique
classique et macroéconomie keynésienne)
La politique monétaire doit être structurelle et non pas conjoncturelle
La monnaie n’est pas neutre pour l’activité économique. Il faut donc avoir un usage
extrêmement modéré de la politique monétaire car si on en abuse, on aura des effets pervers :
la création de monnaie modifie la hiérarchie des prix, l’appréciation que les agents
économiques peuvent avoir de l’activité économique, notamment de la productivité marginale
de chaque facteur de P.
Cette politique monétaire ne doit donc pas dépendre des appréciations des décideurs
économiques, elle doit être pour Friedman la plus neutre possible ; cette politique doit donc
être stable et stricte, de telle façon que les anticipations que feront les agents économiques ne
soient pas perturbées par les modifications des prix.
La règle la plus simple est que la masse monétaire croisse à un taux fixe sans variation dans le
taux de croissance qui serait destiné à suivre les cycles économiques. La politique budgétaire
doit rester neutre car faute d’accompagnement monétaire, elle aurait sur la P et les prix une
action inefficace.
Friedman est contre toutes les politiques publiques et tous les systèmes d’organisation
économique trop contraignants ; il est également contre tous les systèmes de changes fixes
(Bretton Woods) et préconise la mise en place d’un système de changes flexibles : « Dans un
système de taux de change fluctuants, le problème de liquidité disparaît, les réserves de
devises deviennent inutiles. »
Avec le système des changes flexibles, la contrainte extérieure disparaît et les politiques
budgétaires peuvent être orientées vers les problèmes intérieurs.