Lutte contre la pauvreté : revenu de solidarité active et expérimentations sociales
RAPPORT ANNUEL DE PERFORMANCES
BILAN STRATEGIQUE DU RAPPORT ANNUEL DE PERFORMANCES
Directrice générale de la cohésion sociale
Responsable du programme n° 304 : Lutte contre la pauvreté : revenu de solidarité active et expérimentations
sociales
L’année 2010 constitue la première année pleine de mise en œuvre du revenu de solidarité active, réforme
emblématique au cœur de la stratégie gouvernementale de lutte contre la pauvreté. Sa généralisation en France
métropolitaine, autorisée par la loi du 1er décembre 2008, après son expérimentation dans trente-trois départements
initiée dès novembre 2007, est en effet entrée en vigueur le 1er juin 2009.
L’année 2010 a d’ores et déjà vu l’extension du RSA aux jeunes de moins de 25 ans, conformément à l’engament du
Président de la République lors de la présentation du plan « Agir pour la jeunesse », le 29 septembre 2009.
L’extension du RSA aux jeunes de moins de 25 ans depuis le 1er septembre 2010, sous réserve d’une condition
d’activité préalable destinée à caractériser l’insertion effective dans le monde du travail du jeune adulte, permet de
traiter à égalité deux salariés exerçant la même activité, percevant la même rémunération et ne différant l’un de l’autre
que sous le rapport de l’âge. Désormais, les travailleurs de moins de 25 ans qui respectent la condition d’activité posée
auront accès à la même prestation que leurs aînés. En outre, pour ceux d’entre eux qui se trouveraient privés d ’emploi,
ils pourront, à l’issue de leur période de droits à l’assurance chômage, bénéficier de la garantie de ressources offerte
par le RSA.
Cette extension aux jeunes de moins de 25 ans sera suivie d’une autre, cette fois dans les départements d’outre -mer,
à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon, dans les conditions précisées par l’ordonnance n° 2010-
686 du 24 juin 2010, à compter du 1er janvier 2011.
A l’instar de son expérimentation, la généralisation du RSA s’accompagne d’un dispositif d’évaluation ambitieux
encadré par l’article 32 de la loi du 1er décembre 2008. Un comité d’évaluation comprenant des représentants des
départements, de l’État, de la CNAF et la CCMSA, de Pôle emploi, des bénéficiaires et des personnalités qualifiée s est
constitué pour préparer les travaux de la conférence nationale qui doit se réunir avant fin 2011 afin « d’évaluer la
performance du [dispositif] en matière de lutte contre la pauvreté et d’incitation à la reprise d’activité, établir le coût d u
dispositif et analyser les conséquences du dispositif sur le recours au temps partiel dans les secteurs marchands et
non marchands ».
Les premiers éléments fournis par le comité prennent la forme d’un rapport intermédiaire rendu fin décembre 2010. Il
présente, outre de premiers éléments sur la montée en charge, la méthodologie retenue pour cette évaluation et
dresse un bilan intermédiaire plutôt positif de la prestation.
Après 18 mois d’existence, le RSA socle a pris sans difficulté le relais du RMI et de l’API pour les foyers concernés.
Les effectifs n’ont pas connu de « saut » important en juin 2009 ; le nombre de bénéficiaires ayant fortement augmenté
au cours des trimestres suivants du fait de la crise économiques. Les caractéristiques des bénéficiaires du RSA socle
restent proches de celles des bénéficiaires des deux dispositifs qui l’ont précédé.
Le nombre de bénéficiaires du RSA activité seul a augmenté depuis juin 2009, mais son rythme de progression est
faible depuis le début 2010.
La mobilité au sein du RSA est assez importante : chaque mois, près de 5 % des foyers allocataires sortent du
dispositif, et un nombre équivalent de foyers y entrent. Ces mouvements sont particulièrement importants pour le RSA
activité. Par ailleurs, sans sortir du RSA, un nombre important de foyers passe également chaque mois d’une
composante à une autre (socle, socle et activité, activité).