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évolution sur le commerce et les autres secteurs de l'économie; l'autre concerne le moyen et long
termes. Et elles peuvent être passablement différentes à cet égard. Les effets immédiats sont
évidemment dévastateurs. Je prendrai le tourisme et les voyages comme exemple pour le commerce
des services et les exportations de services. Et pour montrer comment des pays tels que l'Égypte et la
Tunisie ont payé concrètement un lourd, très lourd tribut à court terme, plus de 40 pour cent de baisse
jusqu'à présent, bien que la situation se soit quelque peu stabilisée, mais il s'agit d'une perte de
revenus très précieux pour deux pays qui sont à ce point tributaires de l'industrie des voyages et du
tourisme. C'est juste un exemple.
Je propose que nous divisions ces pays en trois groupes. Le premier est composé de pays qui
sont directement touchés par les événements, comme la Tunisie et l'Égypte, et maintenant la Libye
bien entendu. Et certains autres aussi tels que le Yémen et la Syrie, où l'impact se ressent très, très
directement maintenant. Et puis, il y a le deuxième groupe, celui des pays qui sont touchés en raison
de leur association ou de leur proximité avec les premiers. La Jordanie et le Liban, par exemple, ont
beaucoup pâti du point de vue du tourisme, je les prends là aussi comme exemples, simplement du fait
que les événements ont lieu dans leur voisinage. Le Maroc est moins touché, mais la perception
concerne l'ensemble de la région. Et il y a un troisième groupe de pays qui, de façon surprenante,
n'ont pas été affectés. Ils ont même peut-être retiré des avantages. Les pays du Conseil de
coopération du Golfe, par exemple, dans le domaine du tourisme – pour faire une comparaison
correcte et pertinente – ont en fait connu une embellie et une croissance. Donc, l'effet immédiat est
varié, mais il est généralement dévastateur. À long terme, cependant, nos avis divergent, et nous
pouvons en parler tandis que nous avançons dans ce débat.
Bernard Kuiten
Souscrivez-vous à ce point de vue, M. Sawiris?
Naguib Sawiris
C'est un excellent point de vue. Je pense que, pour ne pas répéter ce que mon collègue vient
de dire, nous souffrons à court terme d'une catastrophe économique, d'une pénurie de devises, d'une
pénurie de revenus. Ce dont nous avons besoin à court terme, c'est d'un plan Marshall qui garantisse
le bon déroulement du processus démocratique, des élections, etc. Nous avons besoin de ce type de
financement pour passer cette période, que j'estime à environ 12 mois. L'autre partie, l'aide dont nous
avons besoin, c'est une aide pour éviter les erreurs du passé, quand nous avons adopté un modèle
d'économie libérale, et nous avons déjà dit qu'il n'a pas entraîné de retombées pour les catégories
défavorisées. Nous avons besoin d'une certaine aide pour éviter de répéter cette erreur et faire en