Les contraintes qui pèsent sur les femmes touchent aussi à leur physique. Éric Macé décrypte la
publicité d’une marque de cosmétique qui montre que le corps des femmes est socialement
déterminant. Ces dernières sont « bombardées d’injonctions normatives corporelles ».
La presse féminine donne toutes les recettes pour atteindre les idéaux de beauté auxquelles les
femmes doivent se conformer. Cette presse est décryptée par une classe de SES de terminale.
Ensuite, la philosophe Michela Marzano met l’accent sur le fait que dans les représentations des
magazines féminins, la femme doit se conformer aux attentes des hommes pour séduire.
Éric Macé explique quant à lui que les injonctions que subissent les femmes sont contradictoires
et donc inatteignables, ce qui conduit, pour elles, à une culpabilisation.
Chapitre 4. « Travaille et débrouille-toi ! » ou les contraintes de la maternité
(durée : 13 min 35 s)
Des jeunes femmes expliquent qu’elles souhaitent avoir une vie active et une vie de famille.
Aujourd’hui, il est admis que les femmes travaillent mais la garde des enfants pose problème car
le nombre de places en crèche est insuffisant : les deux tiers des enfants de moins de trois ans
sont gardés à la maison.
Dominique Méda explique que la naissance des enfants marque un choc dans la carrière des
femmes qui va se ressentir tout au long de cette dernière ; les entreprises anticipent le fait
qu’elles vont devoir s’occuper des enfants et les écartent souvent des postes à responsabilité.
Ainsi, 40 % des femmes subissent un changement professionnel l’année de la naissance d’un
enfant, contre 6 % des hommes.
Un problème accru se pose pour les femmes qui ont des horaires décalés, qui sont de plus en
plus nombreuses. Il existe une seule crèche en France qui fonctionne 24 h/24 : Baby-Loup.
Cependant, les pères évoluent et s’occupent davantage des enfants qu’auparavant. Ces
changements apparaissent notamment dans la publicité où l’on voit de plus en plus de pères
s’occupant de leurs enfants. Cependant, cela reste présenté comme quelque chose
d’exceptionnel, comme Éric Macé a pu l’analyser dans l’une d’entre elles. Pour Jean-Claude
Kaufmann, il y a eu des changements dans les comportements des hommes, ce qui est illustré
par le témoignage d’un « nouveau père » : un cadre qui aménage ses horaires de travail pour
pouvoir s’occuper de son bébé.
Chapitre 5. Une socialisation différenciée (durée : 13 min 25 s)
Dans les écoles maternelles suédoises, on incite les enfants à se libérer des rôles sexués par
des activités qui stimulent les filles pour qu’elles s’affirment et les garçons pour qu’ils entrent en
relation avec les autres.
Les jouets proposés aux enfants diffèrent selon leur sexe.
Une neurobiologiste explique qu’il n’y a pas de différence entre le cerveau des femmes et celui
des hommes, le cerveau évoluant et s’adaptant en fonction de l’environnement.
Éric Macé souligne l’importance de l’annonce du sexe de l’enfant pour les parents, qui projettent
à ce moment-là une identité sexuée sur leur enfant et orientent leur comportement en fonction de
cette donnée.
Marie Duru-Bellat explique que les pères manient les garçons avec plus de vigueur, en faisant
des jeux qui stimulent leur motricité alors que les filles sont davantage stimulées sur le langage.
Les petits garçons connaissent le plan de leur quartier plus tôt que les filles tout simplement
parce qu’on les envoie à l’école tous seuls plus tôt.
Une psychologue présente l’étude qu’elle a faite sur les livres pour enfants. Ceux-ci jouent un
rôle important dans la socialisation car les enfants les utilisent pour construire leur représentation
du monde qui les entoure. Dans ces livres pour enfants, les petites filles sont le plus souvent à la
maison alors que les garçons sont plus souvent à l’extérieur, et plus actifs. Dans les familles
représentées, les pères travaillent mais pas les mères, souvent assignées aux tâches
domestiques. Les évolutions de la société n’ont pas été prises en compte dans ces livres.
Les enfants n’ont pas non plus la même appréciation de leurs résultats scolaires. Christian
Baudelot explique qu’à notes égales, les garçons ont tendance à être plus satisfaits que les filles,
qui pensent toujours qu’elles peuvent mieux faire, ce qui est parfaitement illustré par des
témoignages. Cela signifie que les filles manquent de confiance en elles, ce qui se traduit par des
ambitions scolaires plus modestes.