convaincantes de Mayer (en 1842, dans le domaine des transformations et
conservation d'énergie) ce ne sera qu'en 1847 que Helmholtz réussira à faire
admettre au monde scientifique cette loi de la conservation de l'énergie
(premier principe de la thermodynamique).
Ensuite, Clausius énonça le deuxième principe de la thermodynamique: lors
d'un processus accompagné d'un flux d'énergie, il y a toujours inévitablement
des pertes (par exemple dans le moteur d'une machine à vapeur, lors de la
transformation de chaleur en énergie mécanique). Clausius distingua la
capacité d'un système à fournir du travail et la fraction d'énergie qui est
inévitablement dissipée sous forme de chaleur non utilisable. L'énergie libre
caractérisa la fraction d'énergie utilisable et l'entropie la fraction calorique
dissipée. Le deuxième principe de la thermodynamique exprime le fait que,
dans la nature, la tendance d'un système isolé est d'augmenter l'entropie totale
de l'univers.
Ces principes sont toujours valables de nos jours. Mais il est étonnant de
constater qu'ils sont issus d'une théorie qui montra ses limites déjà vers la fin
du XIXème siècle! Néanmoins, nous verrons que la deuxième théorie de la
chaleur permet aussi une formulation de ces principes thermodynamiques.
La théorie cinétique: chaleur et mouvements des molécules
En 1738 Bernouilli avait déjà réussi à expliquer les propriétés des gaz en
termes de mouvements, collisions, etc. Mais ce ne sera qu'avec l'essor de la
théorie atomique (Dalton, 1808) que notre compréhension des phénomènes
deviendra meilleure. En effet, on réalisa alors que l'énergie des mouvements
désordonnés des atomes d'un corps chauffé se manifestait globalement sous
forme de chaleur.
Au milieu du XIXème siècle, Maxwell et Boltzmann créèrent la théorie
cinétique des gaz dans laquelle une description statistique des mouvements
moléculaires permit d'expliquer toutes les grandeurs caractéristiques des gaz
(pression, température, énergie, etc). Il devint clair, ensuite, que la chaleur
était assimilable à une forme de vibration interne (agitations désordonnées des
molécules dans les gaz et les liquides; mouvements plus ordonnés dans les
solides). De plus, on put expliquer pourquoi il fallait fournir de la chaleur à la
glace que l'on désirait faire fondre. En effet, à l'état solide les liaisons entre les
atomes sont plus rigides et plus fortes qu'à l'état liquide. La chaleur fournie
représente ainsi l'énergie nécessaire pour "briser les liaisons solides" lors de la
fusion de la glace (chaleur latente de fusion).
Lors de la vaporisation, un même type de phénomène se produit. Pour qu'un
liquide se transforme entièrement en gaz, il faut lui fournir de l'énergie car les
liaisons moléculaires d'un liquide sont plus fortes que celles d'un gaz (chaleur
latente de vaporisation). Finalement, une interprétation statistique de la
température est livrée par la théorie cinétique de la chaleur. La température
d'une substance représente l'énergie moyenne d'une molécule, alors que la
chaleur est l'énergie totale résultant du mouvement d'ensemble de toutes les
molécules. Par exemple, 2 litres d'eau à 70 OC peuvent libérer globalement 2