Union Nationale des Mutualités Libres
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Benzodiazépines : quelques informations complémentaires
Que sont les benzodiazépines?
Les benzodiazépines et les substances apparentées sont des médicaments qui sont principalement utilisés
pour leurs propriétés calmantes et somnifères dans la prise en charge de l’anxiété et des troubles du sommeil.
Elles sont aussi utilisées comme relaxant musculaire ou comme anticonvulsivant (en cas d’épilepsie, de
convulsions). D’une benzodiazépine à l’autre, ces propriétés peuvent être variables, mais ce qui différencie
principalement une substance d’une autre est la durée d’action (courte, intermédiaire ou longue).
Dans le traitement de l’anxiété et des troubles du sommeil, ces médicaments peuvent être temporairement
utiles, mais ils n’ont aucun effet sur la cause sous-jacente. Par ailleurs, leur utilisation à long terme n’est pas
sans danger.
Quelle est la place des benzodiazépines dans la prise en charge de l’insomnie et de l’anxiété?
Dans la prise en charge des troubles du sommeil, l’approche se fait en différentes étapes.
Dans un premier temps, il est recommandé d’examiner les causes possibles de l’insomnie et de tenter d’agir à
ce niveau. Dans un deuxième temps, on peut faire appel à des mesures non-médicamenteuses. Celles-ci
peuvent consister en une simple information sur le fonctionnement du sommeil (mécanismes, idées fausses,
stratégies d’endormissement), une amélioration de l’hygiène du sommeil (conseils vis-à-vis de l’excès
alimentaire, des boissons excitantes, de l’environnement), et éventuellement une thérapie dite
‘comportementale’. Ces interventions peuvent déjà se montrer efficaces.
Le traitement médicamenteux, lui, n’intervient qu’en dernier lieu. Il a une place limitée et ce, d’autant plus que
les patients sont âgés. Il ne devrait être envisagé que dans des cas bien spécifiques (ex : insomnie aigüe
sévère), et être pris à la dose la plus faible possible et pendant une courte période. Une utilisation
prolongée/régulière n’est pas sans danger et le risque d’une dépendance peut déjà se manifester après 2
semaines de traitement. Par ailleurs, l’efficacité à plus long terme est incertaine étant donné l’accoutumance
souvent rapide aux effets hypnotiques.
Dans la prise en charge de l’anxiété, la préférence va à une thérapie comportementale (ensemble de
méthodes psychologiques utilisées dans le traitement de comportements inadaptés). Si le traitement n’est pas
satisfaisant ou n’est pas possible, un traitement médicamenteux peut alors être envisagé comme traitement
additionnel. Les benzodiazépines figurent alors parmi les médicaments envisagés. Ils agissent de façon
rapide, et sont surtout efficaces lorsqu’ils sont pris durant une courte période. La durée optimale du traitement
n’est pas connue, mais en raison du risque d’effets indésirables, elle doit être la plus courte possible. Dans
certaines affections psychiatriques une utilisation chronique est cependant parfois utile.
Quels sont les effets indésirables et les risques en cas d’utilisation prolongée?
Les effets indésirables des benzodiazépines varient selon la dose utilisée, la durée du traitement et la
sensibilité de la personne.
Il s’agit principalement de sédation, de somnolence résiduelle pendant la journée ou de fatigue, de céphalées,
de vertiges, de confusion, de troubles de la mémoire et de la concentration. Les personnes âgées sont
particulièrement sensibles à ces effets, avec augmentation du risque de perte d’équilibre, de chutes et de
fractures. Les benzodiazépines influencent également de façon défavorable la capacité de conduire des
véhicules ou d’utiliser des machines.
D’autres effets indésirables, en particulier en cas d’utilisation prolongée, sont l’accoutumance, la dépendance
et le syndrome de sevrage :
Une accoutumance aux effets somnifères semble se développer rapidement (en quelques jours ou
semaines) lors d’une utilisation régulière. L’effet du médicament est alors diminué et même incertain,
avec un retour à la situation de départ en ce qui concerne le temps d’endormissement et la durée de
sommeil.
Une dépendance psychique et physique peut se développer dès 1 à 2 semaines de traitement. L’arrêt
brusque du traitement peut alors donner lieu à un syndrome de sevrage.