Séance 8 L’économie politique de la communication 1. Les origines et le contexte Moins philosophico-moraliste, plus analytique que l’École de Francfort. « Industries culturelles » au pluriel. Dimension industrielle et marchande de la culture plus acceptée. Par rapport à l’école de Francfort : une continuité : adopter une approche critique de la société, une rupture : aborder le terrain plus systématiquement. L’offre de l’économie capitaliste continue à être structurante par rapport à la demande. 2. Les recherches 2 courants : anglophone (Political economy of communication) et francophone (théorie des industries culturelles). Partage d’une analyse : dans le cadre d’une société capitaliste, la place de l’économie et de la politique est considérable mais prend des formes variées. Dallas Smythe : marché principal de la télévision = publicité, téléspectateurs vendus aux annonceurs. Herbert I. Schiller : « l’impérialisme culturel » des États-Unis, chef de file des économies capitalistes. Noam Chomsky : la place des grandes entreprises médiatiques dans la « fabrication du consentement ». Vincent Mosco : les discours sur la société de l’information visent à favoriser certains acteurs sociaux, dont les transnationales. En francophonie, des recherches plus théoriques (Bernard Miège, Pierre Moeglin, Philippe Bouquillion en France, Gaëtan Tremblay et Jean-Guy Lacroix au Québec). Étude des processus d’industrialisation et de marchandisation de la communication : capitaux nécessaires, dispositifs techniques, mise en marché des produits et division du travail. Un double processus qui présente des spécificités : (1) La culture ne peut pas être toujours fixée. (2) L’incertitude règne sur la valeur des produits. (3) Le paiement n’est pas toujours direct. (4) Le lien entre le créateur et sa production varie. Plusieurs modèles mis en évidence au fil des années. Objectif : montrer qui sont les acteurs principaux dans le processus de production et de distribution de l’information et de la culture. Ou se situe le pouvoir. Le modèle éditorial : rôle central de l’éditeur. Les produits concernés, les copies, sont vendus ou loués. Le modèle de flot : continuité de la diffusion par une programmation. Mode de financement indirect. Le modèle de club privé : paiement par abonnement ou à la carte à un service assuré par un distributeur. 3. L’approche critique version EPC L’objet de la recherche : la production et la distribution de contenus informationnels et culturels. La problématique centrale : Quelle est la place de l’économie, de la politique et des rapports sociaux dans le développement des contenus informationnels et culturels ? La valorisation des contenus informationnels et culturels passe par les processus d’industrialisation et de marchandisation et demande une protection des institutions publiques. Méthodologie : analyse de données statistiques dominante puis diversification : entretiens semidirectifs, étude de documents. Le lieu : les universités. 4. Les critiques Une démarche critique qui peut être récupérée… L’autre facette d’une démarche critique, celle à dimension idéologique, tend à devenir secondaire. La figure des usagers, des récepteurs semble peu présente. 5. Des questions en suspens Que deviennent les modèles avec Internet ? Quid des stratégies de convergence des entreprises ? Vers une marchandisation renforcée ou vers un espace non marchand ?