Deux exemples de telles théories :
E1 : La théorie de Ernest Sosa : Les intuitions proviennent d’une source de connaissance
fiable, la capacité de former des intuitions est une ‘vertu épistémique’, une capacité
intellectuelle. Les intuitions ont une force justificative parce qu’elles sont le produit d’une
telle capacité (d’une telle vertu épistémique). Cette théorie s’inscrit dans la théorie de
connaissance appelé « virtue epistemology ».
E2 : La théorie de George Bealer : Dans les intuitions se manifestent la compréhension
conceptuelle. Dans les cas typiques pour la philosophie, les concepts nous donnent accès à la
nature des propriétés qu’ils expriment. Pour cette raison, les intuitions sont une source de
connaissance sur les propriétés que nous sommes capables de saisir à travers nos concept.
Exemple : La souffrance est intrinsèquement mauvaise. (Un exemple de Roderick Chisholm.)
Il suffit d’avoir acquis le concept de la souffrance et de ce que c’est d’être intrinsèquement
mauvais pour ‘voir’ la vérité de cette proposition.
Dans ce cas, le sujet ‘voit’ cette vérité parce qu’il a saisi la nature des propriétés concernées.
D’autres exemples ?
(v) Défense contre les objections basées sur le désaccord et sur les erreurs intuitifs répandus :
- Par rapport aux désaccords : montrer qu’il s’agisse en grande partie de malentendus.
- Par rapport aux erreurs : montrer qu’il ne s’agisse pas d’intuitions réfléchies.
(d) Mêmes les intuitions réfléchies et persistantes peuvent être erronées.
Justifications de (d) :
J1 : Par rapport à des paradoxes il est habituel qu’une seule personne puisse avoir, même
après réflexion approfondie, deux intuitions dont les contenus se contredisent.
J2 : En principe, il semble possible que l’architecture cognitive des être humain ne soit pas
adéquate dans un certain domaine et que ceci puisse être découvert dans les sciences. Dans ce
cas, les intuitions réfléchies et persistantes peuvent éventuellement être démontrées fausses
dans une discipline empirique.
Exemples potentiels de ce type :
E1 : Nos intuitions par rapport au temps et la théorie de relativité spéciale. Selon nos
intuitions la simultanéité est absolue. Selon la théorie de relativité elle dépend du système de
référence.
E2 : Selon nos intuitions l’espace qui nous entoure à une structure géométrique euclidienne.
Selon une interprétation répandue de la théorie de relativité générale ces intuitions sont
fausses.
E3 : Selon nos intuitions nous sommes au moins parfois libres dans nos choix. Selon certain
scientifiques il s’agit d’une illusion.
(e) Pas toutes les intuitions peuvent justifier une opinion (une croyance intuitive).
Exemple : les intuitions initiales par rapport au problème de sleeping beauty.
Il s’agit d’un cas qui requiert une analyse approfondie pour former une croyance justifiée.
Dans le cas donné nous avons les outils formels de la théorie de probabilité à disposition pour
une telle analyse.
Tout de même, si le résultat d’une telle analyse approfondie est en conflit avec les intuitions
initiales et si les intuitions initiales persistent, cela peut être une bonne raison pour revenir sur