Janvier 2008
Merci de m’avoir adressé en consultation Madame B. Marie Thérèse, 64 ans,
Elle se plaint depuis plusieurs années d’avoir des troubles mnésiques qui se sont récemment
aggravés, d’avoir des troubles de la marche depuis un an et plus récemment des troubles
sphinctériens avec une incontinence urinaire intermittente.
Le bilan neuropsychologique réalisé n’est pas tout à fait typique d’une hydrocéphalie
chronique de l’adulte.
Cependant, l’amélioration, suite à la ponction lombaire réalisée en neurologie, des troubles
de la marche, des troubles sphinctériens et même des troubles de la mémoire, est tout à fait
évocateur d’un trouble liquidien.
En pratique, nous allons réaliser dans un premier temps un bilan hydrodynamique du LCR et
si les troubles liquidiens sont confirmés, nous proposerons à la patiente une dérivation
ventriculo péritonéale.
Cette patiente est diabétique, depuis un an sous INSULINE et également sous KARDEGIC.
Dr S
Sous neurolept analgésie, par voie lombaire
Le test montre une pression basale moyenne à 11,5 mmHg, un PVI à 15 ml et une
résistance à l’écoulement du LCS à 16,5 mm de mercure/ml/mn.
La pression basale est normale mais le PVI est bas, la résistance est élevée.
Ce test confirme la suspicion d’un trouble de résorption du LCR.
Compte tenu de l’amélioration clinique suite à la PL nous décidons de faire une simple
surveillance
Aout 2008
Je revois en consultation Madame Marie Thérèse B, dont le diagnostic d’hydrocéphalie
chronique de l’adulte ne fait pas de doute.
Cette patiente, mère de trois enfants, ayant exercé au cours de sa vie professionnelle des
activités de vendeuse, ayant eu au départ une formation de couturière. Elle a arrêté de
travailler il y a quinze ans, faute de contrat de travail.
Elle consulte aujourd’hui avec une amie intime qui permet de conforter les données
informatives. Madame B. est effectivement assez troublée en ce qui concerne le
fonctionnement de sa mémoire et surtout l’attention. Elle a aussi également de grosses
difficultés domestiques et notamment utiliser une notice d’un téléphone qu’elle vient
d’acheter récemment.
Il semble qu’elle se perde également dans sa ville, même pour aller chez son amie
d’enfance. Ceci s’additionne à des troubles de l’équilibre et de la marche qui entraînent des
chutes, à peu près une par semaine, heureusement sans gravité. Il n’y a pas actuellement
semble-t-il de troubles urinaires marqués et cette anomalie s’est indiscutablement améliorée
depuis la réalisation des ponctions lombaires faites il y a quelques mois.
Aujourd’hui, l’examen révèle un évident trouble de la marche. L’interrogatoire relève qu’elle a
mémorisé des faits récents de l’actualité.
La mensuration du périmètre crânien de votre patiente est à 56 cm, ce qui est dans les
normes et traduit bien que l’hydrocéphalie s’est constituée assez récemment.
L’interrogatoire de Madame B. et de son amie laisse penser que la symptomatologie s’est
installée très progressivement à partir de 2005. Il n’y a aucun antécédent classique de
l’hydrocéphalie, notamment dans le domaine de la traumatologie crânienne, de l’hémorragie
méningée ou d’une infection méningée.
Nous sommes probablement en présence d’une hydrocéphalie idiopathique.
Je vais faire réaliser une IRM avec une étude des FLUX et une séquence CISS pour vérifier
s’il y avait une sténose de l’aqueduc pouvant expliquer la symptomatologie. En fonction des
données de l’IRM, nous orienterons le traitement, soit vers une dérivation ventriculo
péritonéale, soit éventuellement, s’il y avait une sténose de l’aqueduc, vers une dérivation
interne par ventriculostomie du plancher du 3ème ventricule. Dr I