CORRECTION DE LA DISSERTATION du DS n°4 du 14 novembre 2015
Introduction
Accroche : Lorsqu'en octobre 2009, Mohamed Nasheed, président des Maldives jusqu'en février 2012, organise
un conseil des ministres sous l'eau, il obtient l'attention des médias internationaux : face à la montée des eaux, la
population de l'archipel est déjà contrainte de se déplacer d'une île à l'autre.
Définitions et Problématique : La croissance continue de la production mondiale de richesses accentue les
émissions de gaz à effet de serre et menace les équilibres naturels dans des proportions qui risquent de s'avérer
insupportables. Cette externalité négative pose la question de sa soutenabilité.
La satisfaction du bien-être des générations présentes peut menacer celui des générations futures si les
modalités actuelles de la production mondiale empêchent la transmission d'un stock de capitaux, naturel, social
ou humain, au moins équivalent.
À quelles conditions économiques, environnementales et sociales la croissance économique mondiale pourrait-
elle demeurer supportable pour l'humanité ?
Annonce du plan : Une croissance productiviste à la fois périlleuse, destructrice et énergivore est devenue
impossible (I). Mais d'autres formes de croissance dont le contenu reste encore à débattre peuvent être
considérées comme soutenables (ll).
I- La croissance économique actuelle est soumise à un verrou écologique
Annonce des sous-parties : Les changements climatiques en cours et à venir (A) et les gaspillages de ressources
naturelles (B) constituent des barrières environnementales qui interdisent une hausse illimitée de la production
de richesses.
A) Une croissance économique qui provoque des changements climatiques n'est pas soutenable (Doc
1)
- La hausse de la température moyenne à la surface de la Terre provoque déjà des déplacements de population
dans les Maldives et la fonte des glaciers himalayens menace à terme l'accès à l'eau et la sécurité alimentaire du
Bhoutan, du Bangladesh ou du Népal. La production d'énergie par combustion de pétrole, de gaz naturel ou de
charbon est fortement émettrice de CO2. Or ces trois sources d'énergie satisfont encore en 2008 respectivement
36,5 %, 24,5 % et 17 % de la consommation énergétique au sein de l'Union européenne à 27 (doc. 1a). Limiter la
hausse des émissions de CO2 suppose à la fois de consommer moins d'énergie par euro produit et moins de
combustibles fossiles par euro d'énergie produit. Les pays européens ont déjà réussi à améliorer leur efficience
énergétique : baisse de 20,9 % entre 1995 et 2009. En Suède, la quantité d'énergie nécessaire pour produire
1000 euros de PIB est passée de 223 kg équivalent pétrole à 148, soit une baisse de 33% (doc. 1b).
- Mais la réduction des émissions totales de GES est soumise à l'existence d'un effet rebond : la hausse de la
production mondiale, liée à la croissance démographique et au développement industriel des pays émergents,
vient contrecarrer la baisse des émissions de GES obtenue grâce à une production moins gourmande en énergie.
La croissance économique mondiale, encore trop énergivore, est donc bien limitée par le risque climatique.
B) Une croissance qui épuise les ressources naturelle n’est pas soutenable (CP et doc 2)
- Le réchauffement climatique n'est pas la seule contrainte qui pèse sur la croissance économique. Le pétrole
s'épuise et la production mondiale atteint le pic à partir duquel son exploitation va commencer à décroître et le
coût de production commencer à augmenter. L’épuisement des gisements conventionnels oblige les producteurs
à se tourner vers un pétrole non conventionnel ou plus difficile d'accès (sous-marin…).
- Un développement humain fondé notamment sur une croissance économique peu sobre en consommation de
capital naturel, même renouvelable, n'est pas non plus soutenable. Tous les pays qui affichent un indice de
développement humain (IDH) élevé ou très élevé, soit au-delà de 0,728 selon les derniers seuils fixés par le
PNUD, ont une empreinte écologique au-dessus de 1,8 hag par personne (doc. 2). Or la demande exercée par un
pays sur les ressources renouvelables -terres cultivables ou constructibles, poissons, forêts, surfaces de pâturage
- ne peut être supportable qu'en dessous de la biocapacité moyenne mondiale, soit 1,8 hag par personne. La
généralisation du développement humain, dans les conditions actuelles de la croissance économique, est donc
impossible.
Transition : Une croissance économique fondée sur la seule hausse durable du PlB et les gains de productivité ne dit
donc rien sur la nécessité de sauvegarder les ressources naturelles et sur le bien-être des générations futures.
II- Pour être soutenable, la croissance économique est à redéfinir
Annonce des sous-parties : Une croissance « verte ›› (A) répond à un modèle de faible soutenabilité. Refusant
toute destruction de capital naturel, une transformation radicale du paradigme de croissance, restant à définir,
(B) répond, elle, à un modèle de forte soutenabilité.
A) Une croissance « verte ›› est faiblement soutenable (docs 2 et 3)
- La croissance dite « verte ›› est fondée sur la substitution entre les différents types de capitaux, une approche
théorique d'inspiration néoclassique. Il s'agit de remplacer du capital naturel par du capital artificiel, des