influence européenne. Ces percements de rue regroupent les résidences bourgeoises à l’Ouest
tandis que l’Est et le Nord voient l’installation des classes populaires et des immigrés. Ce
modèle haussmannien se transmet en province. Tramways et métro (1900) se développent tout
comme les grands magasins, le cinéma, l’éclairage des rues faisant de la vie un réel lieu de
culture incarnant la modernité.
Les classes ouvrières se développent ainsi que le pouvoir de la bourgeoisie tandis que le
monde paysan recule. Les banquiers s’enrichissent fortement (Rothschild, Krupp, Schneider),
cela se traduisant par hôtels particuliers et châteaux ainsi qu’une influence sur les hommes
politiques. Les classes ouvrières sont nombreuses et de composition variée : les ouvriers
qualifiés (métallurgie, textile) côtoient les manœuvres et les journaliers qui forment un
prolétariat mal fixé. Les classes moyennes, intermédiaires, ni ouvrières, ni dirigeantes se
composent d’employés, ce qui témoigne de la tertiarisation de la société. Cela a surtout
permis d’éviter une bipolarisation de la société de cette époque.
Le syndicalisme se développe sous le Second Empire (bourses du travail, fédérations
d’industries). Les lois améliorant les droits sociaux se développent alors que se créent les
grandes structures (CGT en 1895 dont la charte d’Amiens précise, en 1906, que le moyen
d’action décisif reste la grève générale). Face au chômage et à la misère, les mouvements
socialistes se développent (les utopiques comme Fourier et Saint-Simon, les anarchistes
comme Proudhon et Bakounine) alors que Marx et Engels fondent le communisme sur l’idée
d’une lutte des classes et d’une exploitation des prolétaires par les capitalistes.
2. La colonisation
Phénomène historique long, la colonisation repose sur des facteurs économiques, politiques et
idéologiques. Le décalage entre une Europe très avancée et des pays n’ayant pas encore connu
l’industrialisation est fort. Les besoins de l’économie européenne sont de plus en plus
importants (matières premières agricoles et minières). Les Lumières énoncent l’idée que les
peuples « avancés » doivent transmettre leurs connaissances aux autres peuples. Le but est
aussi d’accroître l’exploration géographique tout en affirmant sa puissance politique.
La colonisation européenne commence par la lutte contre l’esclavage et la traite des esclaves
en Afrique. Les missions protestantes développent un mouvement humanitaire sur la base des
3C (christianisation, civilisation, commerce). Amorcée en 1830 par Bugeaud, la colonisation
de l’Algérie se poursuit jusqu’au Second Empire et héritera d’un statut particulier expliquant
la délicate décolonisation qu’elle subira. Bismarck pose les règles de prise de possession de
nouveaux territoires par les puissances européennes et la liberté du commerce au Congo et au
Niger. L’Afrique subtropicale est partagée et occupée sauf le Libéria et l’Ethiopie. Les
Européens s’implantent dans l’océan Indien, Pacifique et l’Asie du Sud-Est. Les Français
conquièrent ensuite l’Indochine, la Tunisie et le Maroc. Les Britanniques prennent Hongkong,
la Malaisie et la Birmanie.
Les territoires conquis sont administrés en colonies ou en protectorats selon les conceptions
des métropoles (la France est pour une politique d’assimilation et le Royaume-Uni est pour
une politique d’association). Les cultures d’exportation et l’exploitation des matières
premières se font au détriment des cultures vivrières. Le recours au travail forcé a lieu surtout
en Afrique noire. La bourgeoisie indigène s’enrichit au détriment de la paysannerie
traditionnelle. Convaincus d’apporter le progrès, les Européens développent l’enseignement,