Comme les petites souris, nous sommes programmés de sorte que, face à toute situation
difficile, notre organisme soit prêt instantanément à l’attaque ou à la fuite. C’est la meilleure
réponse primaire face au stresseur. Le problème est que cette réponse est inadaptée aujourd’hui.
Si l’adrénaline, une des hormones du stress, est déclenchée de plus en plus régulièrement, un
deuxième système biologique se met en marche encore plus puissamment : c’est la production de
glucocorticoïdes (le cortisol) par les glandes surrénales. Ainsi, plus le stress augmente, plus
l’adrénaline se déclenche, plus le cortisol circule.
Une véritable chimie du stress se déclenche à l’intérieur du corps. Si le système
biologique est trop activé, toute la machine se dérègle. Ce qui devait être une réponse une fois de
temps en temps devient chronique. Les glandes surrénales des cadres japonais sont tellement
sollicitées qu’elles se détruisent, ce qui entraîne la mort.
Impacts du stress
A partir de ces constatations, la question se pose : à quoi sert toute cette formidable
mécanique qui se met en marche face aux situations difficiles ?
La réponse est simple : à s’adapter.
Effet positif : adaptation à l’environnement.
La réponse du stress est une réponse qui sert à s’adapter à toutes nouvelles situations. Elle
est à la base positive, naturelle, nécessaire et indispensable. C’est une des grandes fonctions de
l’organisme au même titre que la digestion, la respiration… Sans celle-ci, nous n’existons pas.
« Vivre sans stress » ou « supprimer le stress » est une utopie, une erreur scientifique.
Le stress, c’est la vie. Les artistes, les sportifs connaissent bien cette relation qui existe
entre stress et adaptation, entre stress et performance. Sarah Bernhard répondait à une jeune
actrice qui disait ne pas connaître le stress : « rassurez-vous, cela viendra avec le talent ».
L’absence de stress n’est pas bonne pour la performance, trop de stress détruit (cf. Marie-José
Pérec aux JO de Sydney). Toute la problématique est dans la dose de stress qui doit rester dans la
moyenne.
Effet négatif : le stress fait mal
Le stress traumatique, avec un stress d’un seul coup. Il concerne une victime d’un
attentat ou d’un crash d’avion, d’un viol. Le stress est unique et tellement puissant que la réaction
dérègle tout le système. Et si la personne n’est pas traitée, le stress sera permanent toute la vie
alors que l’événement reste dans le passé.
Un stress permanent avec des stresseurs banaux, quotidiens et répétitifs. La fonction est
chronicisée. C’est alors une autre problématique.
- Impact sur la santé de l’individu dans le domaine psychologique : le stress est le facteur
le plus puissant de la souffrance mentale et des troubles anxio-dépressifs. Il s’agit d’une
véritable épidémie. L’anxiété (vivre dans un état d’inquiétude permanent) comme la
dépression (découragement, désintérêt de tout) sont des maladies de société. Dans les pays
occidentaux, ¼ de la population connaîtra dans sa vie une maladie anxieuse ou dépressive
imputable au stress.
- Impact sur la santé physique : les répercussions sont bien établies pour toutes les
maladies cardio-vasculaires, les douleurs chroniques, les troubles de l’immunité.
L’affaiblissement du système immunitaire explique pourquoi le stress peut être un
mécanisme de développement de certains cancers.
- Le stress désorganise énormément nos comportements : il déclenche des comportements
adductifs (tabac, alcool) et désorganise les conduites alimentaires (appétit ou satiété qui
entraîne boulimie ou anorexie).