En 1547, Pierre Ronsard rencontré Joachim du Bellay. Leur amitié donnera naissance à la Pléiade, groupe de sept poètes
partageant les mêmes idéaux. Défense et Illustration de la langue française, ouvrage écrit par du Bellay en 1549, en définit les
objectifs. Le français doit devenir une langue littéraire, comme le sont le latin ou l’italien. Pour ce faire, il faut pratiquer
l’innutrition, c’est-à-dire s’imprégner des idées et du style des auteurs anciens, s’en nourrir, puis créer des œuvres originales en
français après avoir assimilé les qualités des modèles. La Pléiade souligne également la nécessité d’enrichir le français, dont le
vocabulaire est trop pauvre, au moyen de mots oubliés, de régionalismes, de termes techniques ou de néologismes. La syntaxe,
très flottante au Moyen Âge, doit également se stabiliser.
2. Ronsard
Ronsard devient le poète officiel des rois. Ses amours successives et malheureuses lui permettent d’adapter son lyrisme à ses
destinatrices : les Amours de Cassandre (1552), dédiées à une riche Italienne, sont très influencées par le poète italien Pétrarque,
dont les subtilités dans le langage amoureux se retrouvent, sous le nom de pétrarquisme, chez la plupart des poètes de la
Renaissance; lorsqu’il s’adresse à une simple paysanne, Marie Dupin, dans la Continuation des Amours(1555), son inspiration
devient beaucoup plus simple et tendre; enfin, ses Sonnets pour Hélène (1578), fille d’honneur de Catherine de Médicis,
retrouvent un pétrarquisme rendu plus mélancolique par l’âge et la maladie.
Introduction
Amorce : Le mot « humanisme » connaît de nos jours un regain de popularité, mais il s'est usé car trop souvent repris par les
médias pour célébrer telle ou telle personnalité des arts, de la politique ou de la science, lors de sa disparition. Pour redonner du
sens à ce mot, l'Éducation nationale a choisi de faire étudier aux élèves de première l'humanisme de la Renaissance. Comment
expliquer ce choix ?
Problématique : En quoi un mouvement remontant à plus de cinq siècles peut-il intéresser l'homme moderne ?
Annonce du plan : N'est-ce pas parce que notre époque se reconnaît dans le XVIe siècle, tant du point de vue du contexte
historique et culturel que de l'état d'esprit qui l'animait, et de celui de la conception moderne de l'homme ? N'est-ce pas aussi que
nous repérons dans l'humanisme de la Renaissance nos racines et que nous y rencontrons des figures fortes d'artistes, de
penseurs et des démarches intellectuelles encore susceptibles de nous inspirer ?
I. Un état d'esprit : enthousiasme et lucidité
Le contexte du XVIe siècle et celui des XXe et XXIe siècles, même s'ils sont très éloignés, présentent des similitudes qui entraînent
des ressemblances dans les mentalités de l'humaniste et de l'homme moderne, tous deux partagés entre optimisme et lucidité
raisonnée.
1. Sciences et techniques : siècles d'explosion et d'invention
« Maintenant toutes disciplines sont restituées », « Tout le monde est plein de savants »... Ces affirmations enthousiastes de
Rabelais dans Pantagruel pourraient tout aussi bien être celles de l'homme contemporain.
Le XVIe et le XXe siècle sont marqués par des progrès fondamentaux en médecine qui, loin d'être uniquement des
découvertes scientifiques, amènent un bouleversement intellectuel et un questionnement de fond : la pratique de la
dissection, dont Rabelais, médecin, se fait l'écho dans Pantagruel (par exemple quand Panurge ramène à la vie Épistémon
qui a eu la « coupe têtée »), implique à l'époque une réflexion religieuse sur le droit de l'homme à intervenir sur la
création divine. De même, le clonage et les manipulations génétiques contemporaines posent des questions d'ordre
moral et éthique, car ces avancées ouvrent de grands espoirs mais aussi des inquiétudes. « Science sans conscience n'est
que ruine de l'âme », dit Gargantua. Le philosophe Michel Serres lui fait écho : « La philosophie des sciences ne peut pas
faire l'économie de l'éthique des sciences. »
Le XVIe siècle et le monde moderne sont marqués par un même bouleversement dans l'accès à l'information et dans la
diffusion du savoir : au XVIe siècle, l'imprimerie permet aux textes et aux idées de voyager dans toute l'Europe ;
aujourd'hui, radio, télévision, informatique et Internet mondialisent l'information et la culture, et les adaptations
d'œuvres littéraires au cinéma mettent à la portée de tous une culture jusqu'alors réservée aux seuls intellectuels.
2. Un monde qui s'ouvre et donne le vertige
Avec les Grandes Découvertes, le monde connu change brutalement de dimension. Les récits de voyages (Le Nouveau
Monde découvert par Cristobal Colon de Lope de Vega, par exemple) suscitent l'émerveillement et ouvrent des
perspectives sur le monde. Les premiers pas sur la Lune (1969), les progrès et les découvertes en astronomie élargissent
nos perspectives à d'autres galaxies, à l'Univers.
Ces bouleversements entraînent l'engouement pour les voyages, les explorations et leurs bienfaits (connaissance d'autres
cultures). Le jeune humaniste va se former en Italie et parcourt l'Europe, les jeunes d'aujourd'hui poursuivent leurs