Bonjour, Je vous salue toutes et tous. Je me présente à vous. Je m

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Bonjour,
Je vous salue toutes et tous.
Je me présente à vous.
Je m’appelle Olivier Hallé, j’ai 42 ans et je suis responsable d’une PME
dans la région de Sierck les Bains, plus exactement à Rettel, en France,
à deux kilomètres de la très célèbre commune de Schengen.
Je vous remercie de m’avoir invité à cette journée de rencontre et vous
allez comprendre pourquoi j’y suis sensible. Je sais votre temps compté
et je vous rassure, mon intervention ne dépassera pas les dix minutes,
car je n’évoquerai ici que deux aspects de la vie de ma société.
Mon entreprise créée en 1997 emploie aujourd’hui 15 employés et nous
sommes actifs dans le domaine de la charpente et de la couverture.
Pour arriver à cet effectif nous avons procédé en 2008 au rachat d’une
autre entreprise locale alors en difficulté
Ce rachat nous a donné la structure suffisante pour
attaquer des marchés plus importants,
développer notre technicité et savoir-faire
Il a également évité le licenciement sec d’une dizaine de personnes, chef
de famille pour la plupart et résidants toutes dans les communes
avoisinantes
Pour répondre au thème du colloque de ce jour et intervenir plus
précisément sur le développement économique endogène des zones
rurales, je souhaiterai donc m’attarder sur deux points qui me tiennent à
cœur et qui correspondent :
1. Compétences et compétitivité
Tout d’abord, une entreprise artisanale comme la nôtre, même siten
milieu rural, se doit d’avoir les mêmes compétences et la même
technicité que des PME installées en zone urbaine ou péri urbaine. Tout
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d’abord parce que ces compétences et cette technicité signifie économie
et gain de temps, donc compétitivité. Ce premier élément de
compétitivité ajouté à un foncier dont le niveau de prix est inférieur à ce
qu’il est dans des zones urbaines, nous permet de proposer des
prestations équivalentes à des prix identique à nos collègues urbains.
Etre compétents, cela signifie pour nous :
D’une part, porter un intérêt fort à la formation initiale et continue
de nos techniciens et employés. Les former est une véritable plus
values pour nous. Outre le gain de temps, de matière première ou
de déplacements économisés, cela nous permet également de les
valoriser, d’apporter du bien être social et de les fixer dans
l’entreprise.
D’autre part cela se traduit par la mise en œuvre des dernières
technologies.
C’est vrai dans le domaine de l ‘isolation thermique ou acoustique
notamment, ce qui nous permet de répondre aux critères indispensables
d’économie et de faibles consommation d’énergie.
C’est vrai également dans le domaine de la conception assistée par
ordinateur qui nous permet un gain de temps notable dans le dessin et
calcul des charpentes et couvertures, donc une économie sur les
quantités de matière première utilisées.
Cela signifie également la mise en œuvre de technique de couverture
(en zinc, en acier) qui nécessite des investissements matériels
importants.
Ces efforts réalisés représentent le prix global à payer pour que des
entreprises comme les nôtres soient et demeurent performantes.
Ces performances nous apportent une reconnaissance qualité de la part
de nos clients. Cette reconnaissance qualité participe en tout premier
lieu à la prise de commandes et à l’acquisition de clients nouveaux.
Formation et technicité de pointe constituent donc des éléments de
réussite pour nous.
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2. Prise de conscience des pouvoirs publics
Le second point que je souhaite aborder est double :
a) Il s’agit de l’absolue nécessité et l’urgence de prise de conscience
des pouvoirs publics et notamment des collectivités locales du rôle
et de l’opportunité que nos PME représentent dans le
développement local d’un territoire.
b) Mais parallèlement, nos pouvoirs publics locaux doivent être
persuadés qu’ils jouent un rôle déterminant dans la vie, le
développement, de nos PME. Parfois ils ne s’en rendent compte
que lorsqu’on parle de survie.
Nous jouons un rôle important pour le territoire, et ce à plusieurs
niveaux :
Nos petites et moyennes entreprises sont pourvoyeuses d’emplois,
qui plus est, rarement délocalisables, ce qui tend à fixer les
populations des communes rurales.
Nous représentons une ressource fiscale complémentaire
importante à celle des ménages.
Nous proposons un service de qualité aux habitants du territoire et
aux collectivités.
Malheureusement, pour beaucoup de collectivités, l’entreprise n’est pas
considérée comme un ayant droit, comme un partenaire de la commune.
Trop souvent, nous avons l’image de l’entreprise ou de l’employeur dont
l’objectif est exclusivement de gagner de l’argent, au détriment de ses
clients. Et pour les collectivités, le monde de l’entreprise est trop éloigné.
C’est avant tout un problème de méconnaissance.
Les entreprises que nous sommes offrent un réel service à leurs clients
qui doit être rémunéré à sa juste valeur. Bien entendu que notre objectif
est de gagner de l’argent. Pour payer nos employés, rémunérer la prise
de risques des dirigeants, rembourser nos fournisseurs, assumer nos
charges sociales et fiscales, mais aussi contribuer à maintenir et à créer
du lien social. En effet, je ne connais pas d’associations, et elles sont
nombreuses sur notre territoire et plus généralement en France et en
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milieu rural, qui ne font pas appel à la générosité des chefs d’entreprise
que nous sommes, au sponsoring, pour financer un événement culturel
ou le fonctionnement d’un club sportif.
C’est tout ça, une entreprise.
Mais pour que nous puissions assumer ce rôle, les collectivités doivent
pouvoir faire appel plus simplement au tissu économique local. Trop
souvent, devant une raréfaction des deniers publics et devant une
logique de législation qui les pousse à cela, les communes et
collectivités répondent de plus en plus à la logique du moins disant
financier. Hors le levier financier des collectivités locales, la masse de
travail qu’elles peuvent donner, dans le cadre de leurs investissements
et de leur fonctionnement est énorme. Il est donc très important pour
nous, PME locales de pouvoir en bénéficier. Il ne s’agit pas de faire du
protectionnisme, mais de faciliter et d’encourager l’emploi local, de
répondre avec les ressources locales aux besoins locaux.
Tout le monde sait que la logique du moins disant financier est rarement
compatible avec une plus value sociale et ce que j’appellerai, une plus
value territoire.
Travailler loin de nos bases, induit forcément des coûts supplémentaires,
qui se répercutent sur nos marges et nos capacités d’investissement et à
plus long terme sur notre pérennité. Et c’est tout aussi vrai pour les
entreprises plus éloignées de nos territoires.
Arrêtons de nous réfugier derrière la libre concurrence pour alourdir les
règles d’attribution des marchés publics.
L’Etat doit donc permettre aux communes, tout en faisant jouer la carte
de la concurrence, nécessaire pour la vitalité économique, de faire des
choix locaux, endogènes, en intégrant dans le choix de ses prestataires
d’autres critères que le seul prix d’un service.
Des clauses de responsabilité sociale pourraient être incluses et
renforcées dans les marchés publics. Et les communes faisant le choix
du local pourraient se voir gratifier par l’Etat de bonifications sous
diverses formes (remboursement plus rapide de la TVA ou exonération
d’une partie de celle-ci…)
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Mais avant de compter sur l’Etat, les collectivités locales peuvent et
doivent compter les entreprises de leurs communes, de leur territoire
comme des véritables partenaires. Nous, entreprises, nous avons nos
besoins spécifiques, nous avons des demandes, mais nous avons
également des solutions à proposer, en termes de prestations, en
termes de services, en termes d’idées.
Nous réunir avec les élus, nous écouter, nous parler, permettrait sans
aucun doute de mieux comprendre les problèmes spécifiques de
chacun, d’apporter plus de coordination dans nos actions, de mieux
répondre encore aux attentes de nos donneurs d’ordre, d’apporter plus
de cohérence dans les politiques publiques locales et pourquoi pas de
réaliser des économies. Voire dans certains cas, de mener
conjointement une véritable politique de développement local en incitant
artisans et PME à se développer.
Vous toutes et tous élus, ne vous éloignez pas de ce qui fait très souvent
la force de vos territoires.
Je pense que toutes et tous, vous serez sensible à cette proposition, qui
présente l’avantage, de ne pas coûter d’argent.
Plus d’écoute pour une meilleure compréhension, plus de dialogue
pour un développement cohérent de nos territoires.
C’est donc une deuxième condition de réussite pour nos
entreprises locales.
J’espère vous avoir convaincu de notre volonté de dialogue et de
l’absolue nécessité de le mettre en place.
Je vous remercie de m’avoir écouté.
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