actions et sur celles des autres acteurs. Le contrôle réflexif se rapporte à la capacité de l’agent
à exercer de manière routinière l’observation et la compréhension de ce qu’il fait et des
raisons de son action. Ce travail d’interprétation induit une possibilité d’évolution de la
structure sociale et ainsi la non détermination de l’action. Les acteurs, libres et conscients de
leurs actes, bien qu’encadrés par la structure, ont des motifs d’action qui leurs sont propres.
La dualité du structurel, notion fondamentale de la théorie de la structuration, comprend des
allers-retours incessants entre niveau individuel (les acteurs, que Giddens désigne sous le nom
d’agents) et le niveau collectif (les systèmes sociaux). Les uns et les autres se construisent
mutuellement dans le temps. En effet, les propriétés structurelles sont « le médium et le
résultat de l’action humaine » qu’elles organisent de façon récursive, ou plus exactement des
activités quotidiennes des acteurs, qui se reproduisent dans le temps.
L’action est un autre concept central de la théorie de la structuration. Selon Giddens, l’action
ne renvoie pas aux intentions de faire mais à la capacité de faire. Ainsi, il ne faut pas
confondre la désignation de ce qu’est l’action, de la description d’actes. Giddens définit
l’action en tant que processus continu. Elle n’est pas envisagée de manière isolée mais
toujours en lien étroit avec l’acteur, qui ne se manifeste que par l’action. Les individus
exercent un contrôle réflexif sur leurs activités en les structurant dans leurs actions à venir.
L’acteur est, à la fois, déterminé et libre de ses actes, notamment à travers le principe de
réflexivité. Ainsi, au niveau du choix d’outils de gestion et leur utilisation, les acteurs ont, à la
fois, une démarche volontaire et une autre déterminée par leurs contextes internes et externes.
1.1.2. Les principaux mécanismes de la théorie de la structuration
Les travaux de recherche, s’inscrivant dans le courant structurationniste en théories des
organisations, sont généralement circonscrits à l’univers organisationnel, voire à ce que
Giddens associe aux conduites stratégiques d’individus situés dans un espace/temps
particulier. Ainsi, une approche structurationniste de l’organisation nécessite qu’on identifie
les systèmes sociaux pertinents pour l’analyse des pratiques dans une organisation
particulière.
Les travaux de Giddens sur la structuration sont un essai pour articuler une théorie orientée
processus qui décrit la structure (institutions) comme, à la fois, un produit et une contrainte de
l’action humaine. Utilisant, conjointement les concepts issus des courants théoriques
fonctionnalistes (structuralistes) et phénoménologiques, Giddens tente de rompre le gap entre
les notions déterministes, objectives et statiques de la structure, d’une part, et les visions