Introduction
Avec l’avancement des technologies, la quête d’optimisation dans les sports a pris
beaucoup d’ampleur au cours des dernières décennies. Les sommes dépensées pour
l’amélioration des performances des athlètes sont de plus en plus exorbitantes. Dans
le domaine de la natation plus précisément, cette course à l’amélioration a engendré
l’apparition d’une nouvelle génération de maillots de nage, développés à l’aide des
concepts de la dynamique des fluides. Ainsi, les résultats des courses dépendaient
davantage du matériel dont étaient munis les nageurs, et moins de leurs performances
individuelles. C’est donc pourquoi en 2009 la FINA décréta illégal le port de ces
nouvelles combinaisons. Dorénavant, cette contribution technologique ne pourra être
rentabilisée qu’en entraînement par le biais d’outils de nage spécifiques.
Toutefois, ces équipements font partie intégrante du conditionnement physique pré-
compétition. Au-delà de l’optique de contrainte biomécanique que le matériel
d’entraînement endosse généralement, dans le but de recruter des groupes
musculaires distincts, il serait intéressant de voir si certaines pièces d’équipement
réduiraient l’effort d’exécution d’un exercice donné. Cette étude portera donc sur
l’analyse des performances de nageurs expérimentés étant dotés de diverses
combinaisons d’équipement de nage (palmes, plaquettes, ailerons, tuba frontal,
nageoire artificielle) et de différents type de maillots de nage.
Cette expérimentation se déroulera donc selon le modèle suivant : D’abord, pour être
en mesure de quantifier l’intensité de celle-ci, chaque cobaye effectuera un effort
prédéterminé sur un vélo stationnaire Monark pour être en mesure d’établir une table
de conversion battements par minute (bpm)/Watts. Ensuite, chaque nageur effectuera
une distance donnée à un rythme standard. Des mesures de fréquence cardiaque pour
un temps fixe seront prises sur chaque cobaye et compilées par la suite. Ces tests
seront effectués avec différents outils de nage.
Théorie
Lorsqu’un athlète effectue un effort, la demande de son corps en dioxygène augmente.
De fait, suite à cette demande, le rythme respiratoire ainsi que cardiaque se doit
d’accélérer. Plus particulièrement, la respiration amène un apport plus important
d’oxygène au niveau des poumons qui, par osmose, se transfert au sang. Ainsi, pour
acheminer le dioxygène aux cellules corporelles en manque, la circulation sanguine
doit aussi augmenter. De cette manière, il est possible de corréler l’intensité d’un effort
physique à la fréquence cardiaque d’un individu. C’est donc avec la fréquence
cardiaque qu’il sera possible de déterminer le degré de difficulté d’un exercice.
C’est par le biais des Watts (J⁄s) que, peu importe l’effort, il sera possible de quantifier
l’énergie que le nageur doit fournir par seconde pour donner un indice de la difficulté
de celui-ci.
D’un point de vue théorique, lors du crawl, plusieurs forces agissent sur le nageur. La
force de propulsion lors des tractions combat la résistance de l’eau sur le corps en
mouvement. Cette résistance augmente de manière exponentielle à la vitesse du
mouvement. Lors des tests impliquant les divers outils de nage, il sera possible de
diminuer la résistance de l’eau avec l’utilisation du maillot ajusté et de l’enduit corporel
préalablement choisi. De plus, Il sera aussi possible de jouer sur le ratio
propulsion/résistance avec les palmes et plaquettes. En effet, lorsqu’on augmente la
taille de la surface propulsive (pied et main dans ce cas), on augmente la propulsion.