“MARIE EUGENIE ET THÉRÈSE EMMANUEL, PIERRES DE FONDATION DE L’ASSOMPTION” PREMIÈRE SCÈNE Narrateur 3 mai 1817. Limerick, Irlande. Kate O´Neill vient de naître. Ses parents, héritiers du caractère lutteur de pionniers irlandais, célèbrent l´heureuse nouvelle. M. et Mme O’Neill “Nous donnerons à notre fille une solide éducation fondée sur des valeurs chrétiennes ». Narrateur : C´est le lever du jour du 26 août 1817. Nous sommes au château de Preisch, près de Metz. Près de trois mois après la naissance de Kate, la famille Milleret de Brou vient d´avoir une fille, c´est la quatrième après trois enfants. M. et Mme Milleret “Elle s´appellera Anne Eugénie”. Narrateur Ils sont tous très heureux et célèbrent la bonne nouvelle. Monsieur Milleret, homme d´affaires, est très heureux et sa femme aussi. Ils vont donner à leur fille une solide éducation avec des principes, non pas strictement chrétiens, mais qui façonneront son caractère, pour en faire une femme forte, critique avec son temps et en même temps sensible aux besoins des autres. Marie Eugénie se souviendra toujours de l´éducation reçue de sa mère : Voix off “Son éducation était plus chrétienne que pour beaucoup d´autres” 1 Narrateur L´enfance de Kate s´écoule joyeuse avec sa famille. Cependant, en 1822 à cause des affaires de son père ils doivent quitter l´Irlande et s´établir à Liverpool. Madame O´Neill, qui avait une faible santé, meurt deux ans plus tard, quand Kate avait 7 ans. À cette époque son père décide d’envoyer les deux sœurs à York pour leur formation. Kate fait sa première communion en Bar Convent. Un an plus tard, elles étudieront à New Hall. Kate, racontera plus tard qu´elle aimait beaucoup cette formation. Kate “J’aime l’Office, la beauté de la liturgie, et le haut niveau d´études” Narrateur Anne Eugénie profite aussi d´une enfance heureuse au château de Preisch. Son frère Luis est son compagnon de jeux : elle aime beaucoup la Nature qui entoure le château. C’est ce qui va marquer son caractère et sa simplicité ! Sa première communion, à Noel de 1829, lui laisse un souvenir inoubliable. C´est à sa première rencontre avec Lui. Dieu lui parle directement au cœur: Voix off “Tu vas perdre ta mère, mais je serais pour toi plus qu´une mère. Il arrivera un jour où tu quitteras tout ce que tu aimes pour glorifier et servir cette église que tu ne connais pas encore” Narrateur Mais, en 1830, quand elle avait 13 ans, son bonheur est parti. Son père perd sa fortune. Monsieur et Madame Milleret décident de se séparer. Et les deux frères, Luis et Anne vont aussi être séparés. Anne Eugénie part à Paris avec sa mère. Elles seront très unies, mais deux ans plus tard, en 1832 sa mère meurt à cause du choléra qui ravage Paris. Anne Eugénie reste toute seule et pleine de douleur, de tristesse. Anne Eugénie Je suis seule, seule dans ce monde. 2 DEUXIÈME SCÈNE Narrateur 1837. Anne Eugénie se trouve à Paris chez une cousine de son père, Mme Foulon. Elle est invitée à assister aux conférences de Carême à Saint Eustache, prêchées par le Père Combalot. Lorsque Anne Eugénie entre dans l`église elle la reconnaît … Anne Eugenie “C´est l´église qui apparaissait dans mes rêves ! ». Narrateur Le sermon de ce jour n´est pas de son plaisir. Mais elle retourne plusieurs fois et finalement elle décide de parler avec lui. Elle veut lui raconter son désir de faire quelque chose pour Dieu. P. Combalot Marie ?” “Avez- vous une grande dévotion à la Vierge Anne Eugenie “Pas autant que je le voudrais” P. Combalot “Alors, il n´y a rien à faire avec vous”. Narrateur Malgré la réponse, il lui donne un rendez-vous et elle va le voir. Elle lui demande conseil, mais ce qu’il lui dit lui semble déraisonnable. Ses manière d’agir l’effraie et elle décide de lui écrire une lettre pour lui dire qu’elle ne veut plus continuer. P. Combalot “Vous ne devez pas me laisser.... Dieu veut que vous restiez sous ma direction. Il y a quelque chose dans cette lettre ! ... Dieu vous envoie”. Anne Eugénie “Comment est-ce que je vais pouvoir tout reconstruire dans le Christ? Je ne connais même pas la vie religieuse, 3 je dois tout apprendre, je suis incapable de fonder quoi que ce soit dans l´Église de Dieu”. P. Combalot “Tu ne dois pas t´inquiéter, c´est le Christ qui sera le Fondateur de notre Assomption”. Narrateur La réponse d´Anne Eugénie tarde à venir. La lutte continue. Elle arrivera après avoir reçu le Sacrement de la Confirmation. Narrateur P. Combalot Carême 1839 : Kate et sa soeur Marianne vont aux sermons de Carême à Saint Sulpice qui sont prêchés par le Père Combalot. Il n’avait jamais vu Kate, Il savait seulement que cette jeune étrangère avait pensé à la vie religieuse. Kate est surprise par les questions du Combalot. Elle ne se confesse pas et il lui demande d’aller chez lui pour le rencontrer. Kate arrive et le P. Combalot se dirige directement à elle : “Avez- vous pensé déjà à la vie religieuse ?” Kate “vous ne me connaissez absolument pas et vous décidez de ma vie en dix minutes. Vous avez besoin de gens pour votre œuvre, vous n´avez personne pour être avec Mlle. Eugénie” P. Combalot “Je n ´ai pas besoin de vous connaître, il suffit de savoir que Dieu vous veut pour l´œuvre que je vais fonder”. Kate “Quelle est cette œuvre ?” P. Combalot Kate “L´éducation” “Je ne veux pas de l´éducation !” 4 P. Combalot “Vous ne comprenez pas que c´est grâce aux femmes qu´ une société peut être transformée. Les jeunes ne reçoivent que des pratiques pieuses…. On ne leur donne pas à connaître le Christ, à tout relier avec le Christ, à tout restaurer dans le Christ”. [Kate montre surprise] P. Combalot “Mettez-vous à genoux ! Je vais vous bénir pour que cette œuvre se fasse !” [Kate, reste à genoux et elle a une attitude docile]. P. Combalot œuvre. Kate P. Combalot Kate “Vous devez promettre de vous consacrer à cette “Je le promets”. “Dès ce moment, ma fille, vous êtes toute à moi” “Ah, non mon père, je suis toute à Dieu” P. Combalot “Avec Mlle Eugénie et Mlle Kate j’ai déjà mes deux pierres de fondation. Avec elle mon œuvre aura un devenir. C’est par la femme que la société será régénérée” Narrateur Le père Combalot a les deux piliers de la fondation. Il reste seulement qu’elles se rencontrent. Après une brève retraite spirituelle, Kate se joint à Anne Eugénie et Marie Augustine deux fois par jour pour recevoir les cours de latin et de religion. L´indépendance de Kate fait un peu peur à Anne Eugénie. Marie Eugénie “Quand Kate est arrivée la première fois et j´éprouvais la fierté et la beauté de son attitude, j ´ai eu peur”. 5 Narrateur Elle était comme un cheval de race, encore sauvage et que seul le Seigneur des Seigneurs pourrait dompter. Térèse Emmanuel “J´ai trouvé Mademoiselle Eugénie, froide et réservée. J´ai eu peur au début, mais au fils du temps, je l’ai beaucoup aimée” Térèse Emmanuel “Cela fait longtemps que nous ne nous asseyons pas dans le jardin pour prendre l’air ensemble ! Nos soucis au sujet de la congrégation nous l´ont empêché”. Marie Eugénie “Vous aussi vous avez beaucoup de soucis avec la formation des novices !”. Térèse Emmanuel “Vous savez aussi, ma chère Mère, qu´être Maîtresse de Novices, c’est la plus belle mission même si c’est un peu fatigant car on doit toujours recommencer et répéter la même chose”. Marie Eugénie “Je veux vous remercier pour tout ce que nous avons vécu ensemble, pour ton appui, ta communion et ton sens de l´unité. Il nous a sauvé de nombreuses fois en créant une ruche autour du chef de notre barque”. Térèse Emmanuel nous a quittées… » Marie Eugénie “Je me rappelle du moment où le père Combalot “Une communauté croît avec les difficultés, et l'union entre toutes nous a fait fortes et courageuses”. Térèse Emmanuel “Un autre grand souvenir ce fut le travail pour écrire Les Constitutions. Vous me disiez toujours que 6 j´étais très exhaustive et vous très concise. Grâce à cela elles se sont complétées et enrichies”. Marie Eugénie “Toutes nous sommes des pierres de fondation…Nous devons être des filles de Saint Augustin par l´amour de la vérité et l´amour de l´église…Nous devons lutter pour que dès le début fleurissent des vertus qui sont le fondement de notre esprit: l'humilité, le détachement joyeux, la simplicité, le service, la sincérité”. Térèse Emmanuel “Il faut travailler pour la Gloire de Dieu…il faut être fidèle à l'intuition des commencements...” TROISIÈME SCÈNE Marie Eugénie “Comment rendre possible que ce soit Lui, le Seigneur, qui nous donne l´esprit que nous devons avoir. Que ce soit Lui qui fasse de notre petite ruche une maison de paix, de charité, de ferveur…” Religieuse “Marie Eugénie!, nous l´avons réussi”. [Elle lui donne la lettre et s’éloigne avec respect. Marie Eugénie prend la lettre, la lit et enfin respire]. Narrateur Les Constitutions ont été présentées à Rome et elles sont approuvées après un examen approfondi. Narrateur C´est le 11 d´avril 1888 et Marie Eugénie écrit un télégramme à Auteuil et à Cannes. Marie Eugenie “Mission accomplie. Mes chères Constitutions ne sont pas modifiées ». sœurs, nos 7 Narrateur Le 29 avril 1888 Marie Eugénie voyage à Cannes et elle visite Thérèse dans son lit de mort, elle lui donne le décret d'approbation ; c’est le témoignage de l'effort et du dévouement des deux sur cette longue route. Térèse Emmanuel “Marie Eugénie, j´appartiens à l'Assomption, elle a été ma vie, je ne la quitte pas, je vais à l'Assomption du ciel“. Marie Eugénie “Je ferme vos yeux, ma chère Mère, vous qui tant de fois avez éclairé mon chemin sur la terre”. Narrateur M. Thérèse Emmanuel meurt le 2 mai 1888 entourée par ses sœurs. M. Marie Eugénie a perdu plus que la moitié de sa vie. C’est ainsi que finissait un chemin de complicité. Marie Eugénie “Toutes vous savez ce qu´était cette mère, ce que nous devons à son esprit de prière, de zèle, son amour ardent pour tout ce qui était du service de notre Seigneur, l'Office, l’adoration, l'esprit religieux. Elle a tout donné pour cela”. Chanson “La Gloire de Dieu” (chanson espagnole) Narrateur M. Marie Eugénie et M. Thérèse Emmanuel ont eu la force pour mener à bien leur vocation mettant toute leur confiance dans le Christ. Elles ont reçu de Lui le don de la persévérance dans les épreuves. Narrateur que je t'aime”. “Saint, Saint, Saint” “Seigneur, tu sais tout, tu sais 8